Russie: près d’une année sans leurs bourses, les étudiants guinéens passent leurs vacances dans les chantiers de construction…

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Dans un entretien accordé à notre rédaction ce vendredi 09 août, des boursiers guinéens en Fédération de Russie tirent la sonnette d’alarme après 8 mois pour certains et 11 mois pour d’autres, sans percevoir leurs bourses d’entretien par l’État guinéen. Et le plus grave, nous apprend-on, certains étudiants vont se retrouver sans payement de leurs bourses malgré l’attribution des bourses par l’État guinéen à travers l’attestation reçue par le Service National des Bourses Extérieures (SNABE).

À en croire ces étudiants, la paie se fait en tranches, c’est-à-dire les nouveaux qui viennent, ils ne vont rien recevoir durant toute l’année académique sauf à la fin.  Les anciens, eux, perçoivent 04 mois d’avance (septembre, octobre, novembre et décembre). Les étudiants qui font la licence reçoivent 100$ (ils patientent 11 mois et jusqu’à présent ils n’ont pas reçu leurs bourses, ndlr) et ceux de Master et Doctorat reçoivent 120 $ par mois. 

Selon Souleymane Dallo, qui est à sa troisième année en Fédération de la Russie, une fois à l’aéroport de Moscou puisque tous les boursiers atterrissent là-bas, prennent des bus pour partir à l’Ambassade ou pour se rendre aux différentes gares pour ceux qui partent dans d’autres villes et les frais sont à la charge des étudiants.  « Chacun contribuera à hauteur de 200.000 francs guinéens et nous, à notre arrivée, on était 100 personnes (…) Et une fois aux gares, ils embarquent certains étudiants et les laissent partir à des destinations qu’ils ne connaissent pas, ça c’est un calvaire que les étudiants vont vivre. Imaginez comment faire toutes les démarches pour qu’on t’accepte dans les universités pour qu’ils puissent s’installer sans problème, étant un nouveau » 

Ce boursier de l’État guinéen qui tire la sonnette d’alarme de poursuivre en ces termes : « les nouveaux étudiants qui sont venus cette année, ils ont fait une année de langue et ils n’ont reçu aucun franc guinéen de la part de l’État comme leurs bourses alors que c’est leur droit. Et cette année, ces mêmes étudiants vont débuter leurs études en Licence pour certains, le Master et le Doctorat pour d’autres. Mais une chose est claire, vous ne pouvez pas débuter les cours ici en Russie sans vos tests médicaux (l’assurance maladie). Chez moi ici, le montant équivaut à 210 $, pour intégrer les dortoirs… » explique-t-il. 

Par ailleurs cet étudiant a laissé entendre que pour survivre, ils sont obligés de faire des boulots pénibles et déshumanisants pendant les vacances. « Les étudiants sont obligés, pour survivre ici, à faire des travaux qui ne sont pas à leur hauteur, des travaux humiliants, déshumanisants. Là où je suis actuellement, vous entendez les bruits, moi je suis comme ça dans un chantier de construction étant un boursier de l’État guinéen, je travaille et il y en d’autres. En Russie ici et particulièrement à Moscou ici, si vous partez dans les chantiers vous rencontrerez beaucoup de boursiers moi c’est dans ces chantiers là que j’ai connu beaucoup d’étudiants guinéens qui cherchaient comment survivre », raconte désespérément notre interlocuteur.

Dans ce même ordre d’idée, Mamoudou Mara, boursier de l’État guinéen dans la Fédération de la Russie est revenu sur son calvaire après une année de cours.

« Pour être bref, nous sommes déjà à un an sans recevoir notre bourse et ceux de la deuxième année sont à 8 mois sans recevoir leurs bourses. Et en Russie ici, à chaque nouvelle année scolaire, nous sommes obligés de faire un nouveau visa et l’assurance maladie qui dépend des régions. Parce comme vous le savez, la Russie est une grande fédération, chaque région a ses principes. Si ́nous prenons par exemple la région de Moscou là-bas, c’est jusqu’à 289 $ pour faire l’assurance maladie, dans les autres régions ça dépend ».

Au-delà de ça, dit-il, ils ont des obligations et des factures à payer. 

« Vous devez payer le dortoir ; le payement se fait par mois, pour certains et trimestriel ou bimestriel pour d’autres. Vous devez payer aussi les livres….Parce que des fois, quand tu appelles les parents, ils n’arrivent pas à t’envoyer de l’argent. Du coup, on est obligé de demander à nos amis gabonais, sénégalais et même les Sierra-Leonais ou les Libériens parce qu’ils sont plus payés qu’un Guinéen. Eux ils reçoivent la totalité de leurs bourses en temps réel. C’est juste nous le problème »  

Pour revenir sur la situation des jeunes filles, cet étudiant trouve la situation plus dure et insupportable pour elles. « Si nous parlons un peu du côté de nos sœurs qui sont là, elles-mêmes c’est mauvais, nous ne savons pas comment elles arrivent à faire parce que trouver un petit boulot pour les étudiants qui sont en Russie ici, ce n’est pas facile c’est un pays communiste, le boulot ici c’est 12h de temps. Si tu pars au travail à 08h, tu es là-bas jusqu’à 20h et si tu pars à 20h c’est jusqu’à 08h et le boulot c’est permis que pendant les congés. Au moment des cours, si un policier te rencontre, c’est directement les amendes et avec les amendes l’ambassade ne va jamais réagir ».

Pour finir, ces étudiants qui se demandent aujourd’hui à quand la fin de leur calvaire appellent à l’aide et sollicitent des autorités guinéennes des actions concrètes pour faire face à cette situation. 

Mamadou Yaya Barry 

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