Retrait des licences des médias : « nous ne pouvons pas laisser libre court à des mécanismes susceptibles de remettre en cause… (Bah Oury)

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La question relative au retrait des licences des médias a été adressée au Premier ministre, Amadou Oury Bah ce lundi, 27 mai 2024 lors de son passage devant les conseillers nationaux du CNT pour la présentation de la politique générale de son gouvernement.

Selon lui, la décision des patrons de presse de mettre en place un mécanisme d’auto-régulation interne, est loin d’être une injonction de sa part.

« Ce n’est pas une injonction qui a été aux responsables des médias. Ils ont reconnu qu’il y a dds dérapages et ils ont préconisé un mécanisme d’auto-régulation interne qui n’a rien à voir avec la Haute Autorité de la Communication (HAC). Ce n’est pas le gouvernement qui leur a dit, il faut coûte que coûte faire ça. Ils (responsables des médias) se sont engagés à faire une charte d’auto-régulation. Pour rappel, la situation était bloquée. J’ai été nommé le 27 février, le 6 mars, je les ai invité à ce qu’on se retrouve à la Primature pour que je sache, quel est réellement le problème ? Ils ont exprimé leur desiderata, j’ai pris l’engagement de faire le tour de l’ensemble des acteurs et institutions concernés. Ça m’a pris pratiquement le mois de mars et le mois d’avril. Lorsque j’ai eu le vert de son Excellence le Président de la République, je les ai invités le 2 mai pour leur dire, voilà la situation. Il faut que vous soyez des professionnels, c’est-à-dire respecter les principes de la déontologie du métier de journaliste. Et vous avez librement décidé de mettre en place une charte d’auto-régulation. Donc travailler sur ça, moi je reste à l’écoute. Dès que vous aurez terminé, à partir de ce moment là, je ferai le nécessaire pour avoir le blanc saint de son Excellence le Président de la République. Ça c’était le 2 mai. Du 2 mai au 21 mai, c’est comme si une mouche les avait piquer davantage. La sanction est tombée le 21 mai, le 22 mai, je reçois la charte d’auto-régulation. Donc, c’est médecin après la mort », dira-t-il.

Poursuivant, il a tenu à préciser : « il faut que ça soit clair, nous leur avons tendu la main. J’ai pris la responsabilité d’engager ma crédibilité, en pensant qu’à travers ça, ils (responsables des médias) auraient compris qu’il y a nécessité d’améliorer le processus de l’exercice du métier de journaliste dans le pays, parce que pour plusieurs raisons. Nous sommes dans un environnement fragile où nous avons vu ce que des médias ont pu commettre en Côte d’Ivoire lors des événements de 2009-2010, avec des presses ultra-partisans qui ont alimenté les graines de la guerre civile. Nous ne pouvons nous permettre que dans ce pays, que dans un contexte de déstabilisation généralisé de l’Afrique de l’Ouest qu’on laisse libre court à des mécanismes susceptibles de remettre en cause les fondamentaux de la stabilité et de la sécurité nationale. Quiconque le fait, il sera totalement irresponsable. C’est une question de responsabilité. Si les responsables des organes de presse avaient le souci de leur responsabilité sociale, en tant que responsables d’entreprises qui emploient des gens, ils devraient prendre en compte les choses (…) Et notre pays doit changer, nous sommes dans un environnement où nous sommes en train de gérer une transition avec des enjeux extrêmement importants. Des institutions à bâtir, une approche constructive à consolider. Mais si on peut se permettre de laisser n’importe comment et n’importe qui remettre en cause les fondamentaux sur lesquels la paix et la stabilité peuvent régner, ah, en tout cas, moi je ne serai pas cette personne là. Tout ce qui peut remettre en cause la stabilité et la paix dans ce pays, je serai radicalement opposé à ça. »

Youl Keita

 

 

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