Restriction de l’Internet : quand le barreau marche sur des œufs (Billet)

Après avoir fait la « sourde oreille » aux appels de détresse, lancés à cor et à cri par certains médias à l’endroit des institutions censées être à l’avant-garde de la défense de la démocratie, dont l’ordre des avocats, ce dernier est finalement sorti du bois, pour joindre sa voix au concert de protestation contre la restriction de l’internet. Mais en lieu et place du tir de sommation qui était attendu de sa part, le Barreau a plutôt fait dans l’apathie. C’est du moins ce que bien des gens pensent, en partant de l’exégèse de sa déclaration.

Ainsi dans sa déclaration rédigée avec une prudence de sioux, le barreau déplore la « restriction à l’accès et à l’utilisation de l’internet sur l’ensemble du territoire national » en cours dans le pays, depuis maintenant trois semaines.

Tout en relevant qu’« en plus de porter atteinte aux droits fondamentaux des citoyens, les limitations imposées sur internet entrainent des répercussions excessivement préjudiciables à l’économie nationale ».

Le Barreau de Guinée a mis l’occasion à profit pour « inviter les autorités au strict respect de la liberté de communication et d’expression en ligne et hors ligne, à restaurer l’accès et l’usage des réseaux de communication électroniques ».

Les médias qui s’attendaient à ce que leurs déboires servent de fil rouge à cette déclaration de l’ordre des avocats, ne pourraient être que stupéfaits.

Vu que les avocats se sont contentés plutôt de mettre l’accent sur la restriction de l’internet. Quant au sort des médias, un épiphénomène, à leurs yeux sans doute. Une belle leçon pour ceux qui se prennent pour des Robin des bois. Comme pour dire que personne ne viendra sortir la presse de ce guêpier.

Et que c’est à elle qui joue sa peau, de se battre. Réflexe de survie oblige.