Réquisition contre Aliou Bah : « c’est une déclaration de guerre contre la liberté d’expression » (Me Pépé Antoine)

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La phase des réquisitions et plaidoiries dans le procès du président du parti MoDeL était riche en attaque et contre-attaque ce jeudi, 2 janvier 2025 au tribunal de première instance de Kaloum.

Particulièrement, les avocats de la défense au nombre de cinq, n’ont raté aucune occasion pour faire le procès du CNRD, mais aussi pour flinguer le ministère public qui a requis deux ans de prison contre leur client.

Me Pépé Antoine Lamah et son équipe avouent que le ministère public est dans son rôle de poursuivre Aliou à charge, sauf qu’à leurs yeux, les arguments avancés pour soutenir les accusations sont légères. De quoi les satisfaire.

« Nous sommes satisfaits parce que cette légèreté nous a vraiment facilité la tâche pour démonter par des arguments valables, par la science, par le droit, les accusations fallacieuses, farfelues, soutenues contre M. Mamadou Aliou Bah. Ce parquet, qui a piétiné la charte de la transition et d’autres instruments juridiques internationaux en matière de protection et de respect des droits de l’homme, n’a pas été en mesure de faire la démonstration de l’existence des infractions reprochées à notre client. Il a, dans une incohérence notoire, en des termes dubitatifs, dans des suppositions, dans des déductions, soutenues, que M. Mamadou Aliou Bah a offensé le chef de l’État. Nous avons apporté la réponse contraire que M. Mamadou Aliou Bah n’a jamais offensé le chef de l’État. Il n’a jamais injurié le chef de l’État. Il n’a jamais, d’ailleurs, indexé le chef de l’État dans les propos incriminés. Il a critiqué l’État face à sa responsabilité de sécuriser tous les citoyens. Et c’est cela la vérité. L’État a l’obligation de sécuriser les citoyens et leurs biens. Lorsque, dans une cité, les phénomènes de kidnapping, de disparition forcée sont légion, la première personne à qui on doit demander des comptes, c’est bien naturellement l’État. C’est ce que M. Mamadou Aliou Bah a fait », a réagi Me Pépé Antoine au sortir de l’audience.

Cet avocat de la défense pense qu’à travers son agissement, le parquet près le tribunal de première instance de Kaloum vient de faire une déclaration de guerre contre la liberté d’expression dans le pays.

« Ce parquet nous a enseigné ici, à travers ces réquisitions, qu’un leader politique, qu’un citoyen n’a pas le droit de critiquer un régime et n’a pas le droit de critiquer la gestion d’un pouvoir », a-t-il regretté.

Sur le fondement de l’article 533 du code de procédure pénale, les avocats de la défense ont souhaité que le tribunal délibère sur siège. Le juge a décidé autrement. Il est cependant resté dans les limites de la loi, car il a la faculté de se prononcer sur siège tout comme, il a la faculté de se prononcer à une date ultérieure, a reconnu Me Pépé Antoine.

Ce conseil d’Aliou Bah et son équipe attendent que le tribunal, dise le droit, rien que le droit. Et pour eux, le droit dans ce dossier, c’est la relaxe pure et simple de leur client.

Sékou Diatéya

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