Rejet de la candidature de Toumba Diakité : ses avocats accusent le ministre de la Justice

il y a 3 heures 16
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Les avocats maîtres Lancinet Sylla et Paul Yomba Kourouma dénoncent le rejet par la Cour suprême de la candidature du commandant Aboubacar Diakité, connu sous le nom de Toumba. En conférence de presse ce mercredi, 12 novembre 2025, ils ont pointé du doigt le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, qui aurait empêché Toumba d’effectuer la visite médicale, alors qu’il purge sa peine à la maison centrale, condamné dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009. Les deux avocats annoncent avoir saisi la Cour suprême pour « rétablir son droit légitime à compétir », a constaté Guineematin.com à travers ses reporters.

Dans son intervention, Me Paul Yomba Kourouma, un des avocats, affirme que le dossier de son client était quasi complet avec 11 pièces sur 12. Selon lui, le ministère de la Justice aurait empêché Aboubacar Diakité de faire sa visite médicale.

« L’homme dont nous défendons la cause devant la Cour suprême, le Commandant Toumba, a un parcours singulier, marqué par des faits inédits et des réussites exceptionnelles. Depuis sa détention, il a su transformer les épreuves en victoires. En prison, il a été proclamé ambassadeur de la Paix par l’ambassadeur Diaby, distinction qui témoigne de son engagement constant pour la réconciliation nationale. Il est aussi devenu un symbole d’élégance et de détermination, qualifié par beaucoup de ‘’roi de la sape’’. Toumba a fondé et animé, depuis sa cellule, le Parti pour la Renaissance et le Travail (PRT), preuve de sa capacité d’organisation et de sa vision politique. En trois ans, il a réussi à installer 360 bureaux dans les sous-préfectures, les 33 préfectures ainsi que dans tous les quartiers de Conakry. Le parti dispose aujourd’hui de sièges dignes de ce nom et d’un bureau politique national composé de jeunes cadres compétents et déterminés. Pour la candidature de son président à la magistrature suprême, le PRT a constitué un dossier complet. Sur les 12 pièces exigées par la Direction générale des élections, 11 ont été fournies en bonne et due forme. Seule la visite médicale n’a pu être effectuée. Le Ministère de la Justice s’étant opposé à sa présentation devant le collège médical, malgré la légalité de sa démarche. Ce refus constitue une entorse grave à ses droits civiques. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ce département fait obstacle à ses droits. Son évacuation sanitaire, pourtant autorisée et planifiée, avait également été bloquée par le ministre de la Justice, alors même que toutes les autorisations administratives avaient été délivrées. Ces agissements traduisent une volonté manifeste d’entraver l’exercice de ses droits fondamentaux. Le collectif de défense et le PRT dénoncent avec force ces injustices et rappellent que nul ne peut se prévaloir de sa propre faute pour priver un citoyen de ses droits. L’État doit respecter ses propres textes et garantir à chaque Guinéen, sans distinction, la liberté d’expression et de participation politique ».

Par ailleurs, maître Paul Yomba Kourouma informe que la Cour suprême a été saisie dans cette affaire pour rétablir leur client dans ses droits. « La Cour suprême, saisie de cette affaire, devra constater que le Commandant Toumba, respectueux des lois et des institutions, n’a jamais cherché à se soustraire aux procédures, mais qu’il a, au contraire, obéit à toutes les règles établies. Elle devra, en toute souveraineté, rétablir son droit légitime à compétir, et reconnaître en lui l’un des symboles de résilience et de patriotisme de notre pays », a lancé l’avocat.

De son côté, Me Lancinet Sylla a dénoncé la base juridique du rejet de la candidature de son client, qu’il juge infondée et demande que la candidature de Aboubacar Diakité soit confirmée par la Cour suprême.

Me Lancinet Sylla, avocat

« Vous n’êtes pas sans savoir que M. Aboubacar Diakité, dit Toumba, est candidat à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025. Sa candidature a été présentée par le Parti pour la Renaissance et le Travail (PRT) et déposée le 8 novembre 2025. Par arrêt n°001, la Cour suprême, faisant office de Cour constitutionnelle durant cette période transitoire, a déclaré cette candidature irrecevable au motif que son dossier ne comportait pas le certificat médical attestant de sa bonne santé physique et mentale, délivré par le collège de médecins assermentés institué par ladite Cour. Or, comme l’a rappelé Me Paul Yomba Kourouma avec justesse, M. Aboubacar Diakité a satisfait à toutes les conditions légales. Sur les douze pièces exigées, onze ont été fournies. Seule la visite médicale n’a pu être effectuée, non par sa faute, mais du fait de l’administration pénitentiaire et du ministère de la Justice. Il faut rappeler que M. Diakité, bien que condamné, conserve ses droits fondamentaux. Le Code de procédure pénale, notamment ses articles 10.23, 10.26 et 10.82, lui reconnaît la possibilité de solliciter une autorisation de sortie sous escorte. Son avocat avait introduit une demande régulière auprès du directeur de l’administration pénitentiaire, qui, à tort, l’a transmise au ministre de la Justice. Ce dernier, au lieu de prendre ses responsabilités, a attendu la veille de la visite médicale pour répondre, se déclarant incompétent et renvoyant l’affaire devant la chambre criminelle de la Cour d’appel, une juridiction qui, à ce jour, n’a jamais été saisie de ce dossier. Le véritable problème, c’est l’absence du juge de l’application des peines et de la commission correspondante, pourtant prévus par le Code de procédure pénale depuis 2016. Depuis neuf ans, ces institutions n’ont jamais été mises en place. Ce qui constitue un grave dysfonctionnement du service public de la justice et engage directement la responsabilité de l’État. Dès lors, l’impossibilité pour M. Diakité de se présenter devant le collège médical résulte exclusivement de cette carence administrative. L’État ne peut invoquer sa propre faute pour priver un citoyen de ses droits civiques. En conséquence, cette irrégularité ne saurait fonder l’irrecevabilité de sa candidature. Nous demandons donc à la Cour suprême, statuant en matière électorale, de constater ce dysfonctionnement, d’écarter le motif d’irrecevabilité et de rétablir M. Aboubacar Diakité dans ses droits. En déclarant sa candidature recevable, la Cour affirmera son rôle de garante de l’équité, de la justice et de l’égalité entre tous les citoyens. C’est à ce prix que le scrutin du 28 décembre pourra être qualifié de démocratique, inclusif et crédible », a laissé entendre maître Lancinet Sylla.

Ismael Diallo et Hadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél. : 624 69 33 33

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