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Dans ce nouveau numéro, Guinéenews s’intéresse à Karifa Kourouma, ancien international guinéen, passé par le Syli junior, le Hafia FC, l’AS Kaloum et le Syli national.
Né à Conakry, il est le fils de Sékou, ex-chef d’orchestre du Kaloum Star, et de feue Hadja Saran Kourouma. Après une scolarité entre la Mission et le Centre, il poursuit ses études secondaires au CER 14 Mai, puis au CER 2 Octobre. Admis à la FASSONAD de Donka, il obtient une bourse pour la Russie.
De 1988 à 1994, il suit une année préparatoire à Belgorod, puis cinq ans de master en sciences biologiques à l’Université pédagogique d’État de Saint-Pétersbourg.
De retour en Guinée, il choisit la voie professionnelle plutôt que le terrain. Karifa Kourouma est aujourd’hui fonctionnaire au ministère de l’Environnement, chargé du point focal auprès de l’OIM. Lecteur assidu de cette rubrique, il s’est prêté volontiers à nos questions.
Lisez !
Guinéenews : Vous êtes, ex-international guinéen, dites-nous comment vous êtes venu au football ?
Karifa Kourouma : J’ai commencé très tôt la pratique du football. Pour preuve éloquente, j’ai été victime d’une fracture au niveau du pied gauche, quand j’étais encore en 5ème année de l’école primaire, lors d’un tournoi interclasse. Je fus éloigné du football un moment, et les parents m’ont fait changer d’école, et ce fait, n’a pas éteint l’envie en moi de continuer cette passion.
Guinéenews : Retracez-nous votre parcours ?
Karifa Kourouma : Vous savez au temps de la Révolution, ce sport de masse était très développé. J’ai rejoué par après pour mon collège, où je fus capitaine en 9ème année, de la sélection de l’équipe scolaire de Conakry.
Guinéenews : Parlez-nous de la suite du chemin de ce jeune footballeur ?
Karifa Kourouma : C’est suite à un autre tournoi des équipes scolaires de Conakry, que je fus sélectionné dans l’équipe nationale junior. La même année, j’ai été recruté pour la première fois dans l’équipe du Hafia football club, après le sacre triomphal du triplé 1977.
Guinéenews : Comment vous aviez été sélectionné dans le Syli sénior ?
Karifa Kourouma : En ces temps l’équipe nationale junior, constituait l’ossature principale de l’équipe sénior. Cette équipe junior, était le regroupement de plusieurs talents, que les entraineurs tiraient au fur et à mesure de l’affirmation de leurs potentialités. J’ai été recruté à cet effet dans cette sélection en compagnie de plusieurs autres. Les meilleurs étaient toujours recrutés au sein du Syli sénior.
Guinéenews : Votre première sélection en club fut le Hafia football club. Pouvez-vous nous citez les noms de ces quelques coéquipiers avec lesquels vous aviez évoluez dans ce club ?
Karifa Kourouma : A cette époque, il y avait tous les jeunes anciens, qui n’ont pas été retraités. Parmi ces anciens, je peux citer les regrettés Papa Camara, Bangaly Sylla, Seydouba Bangoura, Abdoulaye Keita ‘’Banks’’, Amara Touré entre autres.
Guinéenews : Après le Hafia FC, aviez-vous appartenu à d’autres clubs et dites-nous en plus ?
Karifa Kourouma : A l’arrivée ou à la prise du pouvoir en Guinée par l’armée (le CMRN en 1984, ndlr), il y a eu la création des clubs privés. C’est ainsi que j’ai été recruté au sein de l’AS Kaloum.
Guinéenews : Aviez-vous participé à des compétitions internationales en compagnie du Syli national, ou d’autres clubs auxquelles vous aviez appartenu ?
Karifa Kourouma : En compagnie du Syli national, j’ai participé aux compétitions de la zone 2, qui regroupaient la Guinée, le Mali, la Guinée Bissau, la Mauritanie, la Gambie, le Sénégal, le Cap-Vert et la Sierra Léone. Celle organisée en 1987 à Conakry, j’étais titulaire, et le Syli avait remporté ce tournoi, initié à l’époque par le Conseil Supérieur des Sports en Afrique (CSSA). Nous faisions partie des premiers artisans de l’AS Kaloum, tantôt champion de Guinée, et j’ai eu l’opportunité de jouer des rencontres internationales en club, et malheureusement, nous n’avions pas eu la chance le plus souvent de dépasser le haut niveau (quart de finale ou finale).
Guinéenews : Vous vous rappelez du 1er match international, que vous aviez livré en compagnie du Syli national ?
Karifa Kourouma : Avec le Syli national de Guinée, j’ai livré mon premier match international, contre les aigles du Mali en 1982, au stade du 28 septembre. Ce fut ma première rencontre internationale.
Guinéenews : Parmi toutes les grandes rencontres livrées tant sur le plan national, qu’international, quelles sont les rencontres, qui vous ont le plus marqué en joie et en tristesse ?
Karifa Kourouma : Je commencerai par le match de tristesse, qui me rappelle celui livré contre le Ghana. Un match nul de 1 but partout obtenu à Accra, et au retour, les ghanéens nous ont battus sur le score de 4 buts à 1. Ce fut triste, et c’était avec la génération des Abédi Pelé et autres.
Guinéenews : Le plus de joie ressentie en rencontre sur une pelouse durant votre parcours ?
Karifa Kourouma : C’est le moment où, je faisais partie de cette équipe nationale, qui avait remporté la coupe de la zone 2 organisée à Conakry. La joie, j’en ai eu ce jour, du fait d’appartenir à cette sélection nationale guinéenne de l’époque.
Guinéenews : Vous faites partie de quelle génération de footballeurs ?
Karifa Kourouma : Notre génération en activité a commencé à partir de 1980. Il y avait tout un noyau de jeunes qui émergeaient, et dont je faisais partie. Je peux citer M’Baye N’Dour, Sékou Touré, Mohamed Sylla ‘’Gangan’’, Ibrahima Barry ‘’May Bra’’, Souleymane Diallo alias ‘’Allemand vert’’.
Guinéenews : Pouvez-vous, nous dire, quels étaient vos atouts techniques ?
Karifa Kourouma : Comme à l’entame, j’ai débuté très tôt la pratique du football. Sélectionné au niveau national, encadré par ces célèbres entraineurs tels Elhadj Souleymane Chérif (ballon d’or africain), qui d’ailleurs m’a surnommé ‘’Junior’’, un latéral gauche brésilien. Certainement sans le savoir, mon entraineur m’assimilait à cet autre sur le plan technique. Je sais que sur le terrain, j’ai été un défenseur latéral gauche, qui avait quelques talents, surtout qui contribuait offensivement dans le jeu, et qui savait replier au bon moment pour défendre efficacement.
Guinéenews : Dites-nous, quel est l’attaquant du côté droit, qui vous a le plus fatigué ?
Karifa Kourouma : Cette question me fait souvenir la date du 25 mai 1988, la rencontre qui avait opposée l’AS Kaloum à l’Africa Sport d’Abidjan. A l’époque, l’ailier droit Rachidi Yékini, évoluait au sein de l’Africa Sport. Il était donc mon adversaire direct. Ce club ivoirien nous avait battu à Conakry sur le score de 2 buts à zéro, et battu aussi à Abidjan. Diminué à cause de quelques blessures dont je souffrais, j’avoue dans mon parcours de latéral gauche, je n’ai jamais rencontré un ailier droit, qui m’a aussi pulvérisé que Rachidi Yékini. Ce jour beaucoup d’occasions, venaient de son coté, sans compter qu’il était physique et technique.
Guinéenews : En tant que défenseur latéral gauche, citez-nous les noms de 2 joueurs qui soient guinéens, africains, européens où d’autres continents, qui vous ont impressionnés sur le terrain ?
Karifa Kourouma : Pratiquement et honnêtement, je n’ai pas eu d’idoles. J’ai seulement pris l’image de plusieurs joueurs évoluant dans le couloir gauche, dont je me suis inspiré de façon générale non individuelle. Sur le plan international, je peux citer le brésilien Junior, et sur le plan national, beaucoup de footballeurs m’ont impressionné, notamment Aboubacar Sidibé ‘’ELAS’’, M’Baye N’Dour, Sékou Touré et tant d’autres.
Guinéenews : Quand aviez-vous raccroché, et dites-nous les raisons, qui vous ont fait quitter les pelouses ?
Karifa Kourouma : Pratiquement, c’est en 1988, que j’ai quitté la pelouse, lors du dernier match livré contre l’Africa Sports. Les raisons se résument à cette opportunité, qui m’a été offerte d’avoir une bourse d’études de masters en Russie. C’était au mois de mai, et en août de la même année, j’étais déjà en Russie. Et je suis revenu qu’en 1994, avec mon grade de masters des sciences biologiques.
Guinéenews : A votre retour, n’aviez-vous pas repris le football ?
Karifa Kourouma : Non ! Je me suis finalement concentré sur l’avenir dans le domaine professionnel, que je continue d’exercer à la fonction publique.
Guinéenews : Tant d’années dans le football guinéen, qu’est-ce que durant tout ce temps, ce cuir rond vous a apporté ?
Karifa Kourouma : Le football m’a apporté beaucoup de choses, et tout cela dépend de l’appréciation. En termes de richesse (argent), ce cuir rond ne m’a rien apporté. Sur le plan notoriété, j’avoue que le football m’a fait connaitre sur le plan national et africain. J’ai beaucoup voyagé, et j’ai un carnet d’adresses qui est très important pour moi en matière de relations humaines.
Guinéenews : Peut-on connaitre, actuellement le contenu des projets inscrits pour la suite, dans votre agenda ?
Karifa Kourouma : je n’ai pas de projets spécifiques, bien qu’en ces derniers temps, je commence à m’approcher du milieu sportif guinéen. Je m’intéresse au niveau de l’encadrement des jeunes. Si aujourd’hui, je bénéficiais d’une bourse, ou d’un stage de formation d’encadreur, je serai bien partant, et heureux de revenir à ma vieille passion, qu’est le football.
Guinéenews : La quasi-totalité de vos coéquipiers, se sentent aujourd’hui abandonnés, et laissés pour compte. Qu’en pensez-vous ?
Karifa Kourouma : Je pense que c’est une question qui n’est pas facile à résoudre et qui perdure. Il y a eu beaucoup de générations de footballeurs en Guinée, et ce ne sont pas toutes, qui se sont reconverties dans le football. Plusieurs footballeurs, ce sont recyclés, et ont réussi dans d’autres secteurs d’activités. La demande est grandissante de cet autre côté que vous appelez ‘’laissez pour compte’’. A mon avis que ce soit le sport, ou d’autres activités, il est important d’impliquer les vrais acteurs pour la bomme marche du secteur. Dans le cadre du football, les anciennes gloires doivent occuper une place de choix, comme dans les autres pays pour que notre football aille de l’avant.
Guinéenews : Personnellement, quelles sont vos relations avec le département des sports, la fédération, et toutes ces autres instances du football guinéen ?
Karifa Kourouma : Personnellement, je n’ai pas de relations directes avec le département. Je suis les activités de loin, de toutes ces institutions impliquées dans la gestion du football guinéen. Bien qu’éloigné, j’ai mon appréciation, sur ce qui se passe autour du football guinéen.
Guinéenews : Pour clore cet entretien, quels conseils avez-vous à l’endroit de cette jeunesse guinéenne, pétrie de talents dans l’exercice du sport en général et du football en particulier ?
Karifa Kourouma : Je dirais que la Guinée a eu toujours au sein du sport en général, et du football en particulier, de véritables talents naturels. Malgré ces atouts, il y a un bon moment, que le football guinéen se cherche, malgré toutes ses individualités qui regorgent nos équipes. Je conseillerai aux jeunes, de suivre les traces des anciens, qui ont mouillé véritablement les maillots, et ont hissé le pays un moment, au sommet du football africain.
Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews