Quand l’Arabie Saoudite fait rapprocher des journalistes guinéens d’Allah.

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Lorsque le moyen-courrier  de Saoudia Airways déversa une dizaine d’hommes de média guinéens dans l’enceinte de l’aéroport de Riyad le samedi 13 janvier 2024 en début d’après-midi, ils étaient loin d’imaginer toutes les surprises qui les attendaient sur cette terre sainte. Fana Soumah, Directeur Général de la RTG, Aboubacar Diallo, Directeur Général de FIM, Aboubacar Condé, Directeur de la Radio Djoma, Nouhou Baldé du site d’information Guineematin, Boubacar Diallo du site Africaguinée, l’influenceur Grand P et son manager Alpha Sylla, Oumar Bah du journal Akbar et Amadou Tham Camara de Guinéenews, tous à leur première visite en Arabie Saoudite, étaient  émerveillés par la qualité des infrastructures et des équipements du pays de Mahomet. Même le prédicateur Mamadou Hafiziou Barry de la radio Bonheur FM et la journaliste Ramatoulaye Touré de la RTG, qui avaient déjà fait des lointains pèlerinages à la Mecque, sont restés baba face au nouveau visage de l’Arabie.

D’abord, ici la gestion du patrimoine historique est devenue une science. En  effet, les vestiges de la cité mythique d’Al Dariya, première capitale du Royaume visitée par la délégation guinéenne le dimanche 14 janvier, sont incroyablement intacts. Fondé en 1446 par le premier roi d’Arabie Mani Al Mraydi de la famille régnante Al Saoud,  ce faubourg de Ryad, classé patrimoine mondiale par l’UNESCO, et construit entièrement en banco, est  une attraction touristique qui ne peut que rendre jaloux toute personne qui a comme aïeul Soundiata Keita, Samory Touré ou Alpha Yaya Diallo. Tant le patrimoine est bien conservé ici.

Mais qu’on ne s’y trompe pas: c’est fini l’Arabie des Mille et une nuit, d’Aladin ou de Sinbad le marin, vive le Saoudia de la nanotechnologie  et des projets futuristes d’un jeune prince visionnaire et ambitieux. Dans les rues de Riyad, Djeddah et même de  la Mecque, si les vielles femmes continuent à s’emmitoufler dans des Abayas  et des hijabs, il n’est plus rare de voir dans les rues des jeunes dames se déambuler avec des pantalons jeans et  des hauts moulants, les cheveux à peine couverts, comme dans les rues de Tunis, Casablanca ou Caire. Des couples se tiennent tendrement et ostensiblement les mains dans les rues et jardins publics. Le tapage nocturne des muezzins appelant à la prière du Fajr (l’aube) est moins nuisible ici que dans plusieurs quartiers ésotériques de la banlieue de Conakry. Et la mosquée de la Kaaba à la Mecque, la première ville sainte du monde, est entourée d’une vingtaine d’hôtels, tous  plus huppés les uns plus que les autres. Alors que la ville de Dinguiraye en Guinée, peut-être la millième ville la plus sainte du monde, s’interdit encore la construction d’un hôtel pour des motifs religieux.

Dans les restaurants ultramodernes de Djeddah et de Riyad, des familles entières sortent nuitamment les jeudis, début du week-end ici, pour diner dans un décor feutré  en écoutant en fond sonore du blues. Adieu les bivouacs des bédouins  du temps jadis dans le désert autour des oasis et sous la psalmodie des versets du Coran. Bienvenue au « Boulevard Word » de Riyad, un creuset unique d’expériences culturelles et de divertissement, un étendard du programme  Vision 2030 de l’Arabie Saoudite. Cet endroit rassemble en seul lieu les traditions d’une dizaine de pays autour d’un lac artificiel. De la Tour Eiffel de Paris, aux Pyramides d’Egypte, en passant par la civilisation Maya…. Un parc d’attraction avant-gardiste en droite ligne de la vision 2030 du Prince héritier Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz Al Saoud.

L’Arabie Saoudite d’aujourd’hui, c’est aussi le nec-plus-ultra en matière de technologie et de recherches scientifiques. La télévision saoudienne, administrée par la Saudi Broadcasting Autority, sise à Riyad est un bijou technologique doté des équipements les plus sophistiqués. De même, l’Université des sciences et technologies du roi Abdallah visitée le jeudi 18 janvier par les hôtes guinéens est équipée d’un des super ordinateurs les plus puissants au monde. Cette université pionnière fait partie des 20 meilleures au monde en matière de mathématiques appliquées, informatique, Biosciences, génie chimique, biologique, électrique, en ressources énergétiques, environnement, mécanique, etc.

La visite en Arabie Saoudite, pour les hommes de média guinéens c’est aussi un tourisme religieux. Le royaume saoudien est en avance également dans ce secteur et l’attrait pour les pèlerins venus d’Afghanistan, de l’Indonésie ou d’Afrique est basé moins sur le prosélytisme que sur la qualité des infrastructures nouvelles construites autour des sites médiévaux. Ainsi donc, la délégation guinéenne a pu faire son petit pèlerinage à la Mecque le mardi 16 janvier, appelé Oumra. Les rites ont consisté en gros, à faire la circonvolution sept fois autour de la Kaaba en faisant des incantations (Tawaf) et les sept trajets entre Safa et Marwa…

Mais l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite en Guinée Dr Farad Eid Alrshidy a voulu sublimer cette Oumra des journalistes guinéens en organisant des détours que mêmes les pèlerins du grand Hajj ont rarement l’occasion de faire. En effet, la grotte de Hira, lieu sacré où les premiers versets  du Coran ont été révélés par Allah au prophète Mohamed, a été visitée par la délégation guinéenne le mercredi 17 janvier. Une épreuve spirituelle et physique éprouvante, impossible pour un visiteur malade, et qui n’est donc pas inscrite dans le circuit du pèlerinage classique. Et pour cause : la grotte de Hira, bien que située à seulement 4 kms au nord-ouest de la Mecque, est au sommet du Mont Jabal al-Nour,  mais qui culmine à 642 mètres qu’il faut monter à pied.

L’autre point d’orgue de cette visite offerte par l’Arabie aux Guinéens est l’immersion dans l’usine de fabrication de l’étoffe noire (Kiswa) qui revêtit la Kaaba. Naguère drapé par les rois et princes du monde, qui se faisaient une rude concurrence pour habillé le monument sacré, c’est en 1926 que le Royaume d’Arabie Saoudite décida de l’édification d’un atelier pour la confection de la Kiswa. Les pelotes, fils, dorures, bobineuses etc. qui servent à fabriquer ce tissu de « Dieu » ont été ouverts et montrés aux journalistes guinéens. Un privilège rare pour un visiteur.

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