Procès du massacre du 28 septembre 2009 : le parquet établit la culpabilité de chacun des accusés

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Depuis la matinée de ce mercredi 22 mai 2024, le ministère public est en train de prendre ses réquisitions dans le procès des événements du 28 septembre 2009 au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.

Sidiki Camara qui s’y attèle a commencé par le capitaine Moussa Dadis Camara. Il a expliqué que l’ex-président du CNDD était informé de la tenue du meeting au stade.

« Il n’a rien fait pour que le meeting ne soit pas réprimé. Il n’a rien fait non plus pour arrêter les responsables du massacre, il n’a pas sanctionné. Du coup, il tombe sur sous le coup de la loi », a affirmé le substitut du procureur.

Il a aussi parlé du colonel Moussa Tiégboro Camara. Selon Sidiki Camara, cet officier a pris part à la réunion préparatoire, il était physiquement au stade, il n’a interpellé personne bien que son service menait souvent des enquêtes. Il était au courant de tout ce qui se passait à la présidence et dirigeait des hommes qui sont intervenus au stade.

Pour le magistrat, Blaise Goumou, l’autre accusé dans cette affaire, était impliqué dans l’encadrement des recrues de Kaléah.

« Il était également en service à l’anti-drogue où il y a eu des tortures et des séquestrations. Il était au courant de tout ce qui se passait à ce service. Aussi, il était au stade. Il n’a rien fait quand il a vu Toumba et ses hommes débarqués au stade et il n’a informé personne pour que des dispositions soient prises pour éviter le massacre », a-t-il critiqué.

Sidiki Camara a aussi parlé du colonel Abdoulaye Chérif Diaby. Le substitut du procureur a affirmé que cet ancien ministre de la santé du CNDD a administré des coups sur les victimes et a reçu les 54 corps au camp Almamy Samory Touré même s’il a refusé de dire où sont partis les corps. Il n’a donné aucun soin non plus aux malades, a-t-il regretté.

Le magistrat a ajouté que le capitaine Marcel Guilavogui était au stade. Il était également à la clinique Ambroise Paré avec des grenades. Sidiki Camara est également accusé d’avoir administré des coups sur notamment des leaders comme Jean Marie Doré et Sidya Touré.

Quant à Paul Mansa Guilavogui, le substitut du procureur estime qu’il s’est rendu coupable de torture et de maltraitance au camp Koundara, actuel Camp Makambo. Sidiki Camara est allé jusqu’à affirmer qu’il était au stade pour avoir confirmé à un moment donné que Beugré était au stade. Comment a-t-il su ça ?, a interrogé le magistrat avant d’évoquer le cas Toumba.

Il a reproché à l’ex-aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara d’avoir parrainé la nomination de Beugré comme commandant du Camp Koundara alors que ce dernier n’en n’avait pas la qualité. C’est ce qui, selon lui, a occasionné beaucoup de manquements dans cette caserne. Sidiki Camara impute les faits à Toumba pour avoir été le chef de la garde présidentielle au moment des faits. Il ajoute que ce sont les éléments de cette garde présidentielle qui étaient au stade. Le magistrat estime que Toumba avait une autorité sur ces hommes. Sidiki insiste que Toumba n’est pas totalement étranger au massacre. Et mieux, a-t-il conclu, aucune sanction n’a été entreprise à son niveau et il est allé sortir deux éléments de la garde présidentielle au PM3. C’est ce qui a provoqué les événements du 3 décembre, a-t-il révélé.

Le représentant du ministère public impute les faits au colonel Ibrahima Camara dit Kalonzo, parce que cet officier de la gendarmerie n’a pas pu prouver qu’il était emprisonné au PM3 au moment des faits. Pour le cas de Mamadou Aliou Keita, le substitut du procureur a affirmé qu’il y a une femme qui a expliqué de la manière la plus claire qu’elle été violée par cet accusé. Il n’a pas occulté l’adjudant-chef Cécé Raphaël Haba. Le magistrat reconnaît que cet accusé était bel et bien à la clinique au chevet de sa femme qui devait accoucher au moment des faits. Cependant, il reproche à ce militaire d’avoir été du commandement du salon du commandant Toumba Diakité et à la tête de 150 éléments. Pour le magistrat donc, il n’est pas question de le laisser parce qu’il était du système CNDD.

Sékou Diatéya Camara

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