Procès d’I. Kourouma et Cie: la CRIEF ordonne l’identification des biens et la comparution des inspecteurs

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Le procès de Dr Ibrahima Kourouma et Mohamed V Sankhon s’est poursuivi ce lundi 10 février 2025 à la Cour des Infractions Économiques et Financières. L’audience a été consacrée à l’interrogatoire du second prévenu. Comme son prédécesseur, Me Mohamed V Sankhon a rejeté les faits de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite.

Les premières questions du juge étaient relatives à son parcours dans l’administration publique. L’ex DAF de l’enseignement pré-universitaire dit être enrôlé en 2000 au compte du ministère de l’économie et des finances. De 2011 à 2022, il a été DAF aux ministères de l’énergie et de l’hydraulique, des mines, de l’enseignement pré-universitaire, à la grande chancellerie de l’ordre national du mérite et présentement au ministère des transports.

Puisque l’affaire concerne l’enseignement pré-universitaire sous Ibrahima Kourouma, le prévenu a précisé qu’il est passé comme DAF à ce département entre juin 2020 et avril 2022. Il n’a donc collaboré qu’avec les ministres Alpha Amadou Bano Barry et Guillaume Hawing. Selon lui, il n’a jamais travaillé avec Dr Ibrahima Kourouma. Ce n’est qu’à la CRIEF qu’il se sont connus physiquement.

A la suite du juge, le ministère public a posé des questions. Malick Marcel Oularé, un des substituts du procureur spécial a commencé par interroger le prévenu sur ses biens, comme il est aussi poursuivi pour enrichissement illicite. Mohamed V Sankhon s’est contenté de dire qu’il n’a qu’une seule maison. Un duplex à Entag Fassa dans la commune de Tombolia. Cette maison lui a été offerte par son père, a-t-il précisé.

De questions en questions, Mohamed V Sankhon hausse le ton. Il s’attaque au rapport d’enquête dans lequel il est mis en cause au même titre que le ministre Ibrahima Kourouma. Ce qu’il trouve grave dans ledit rapport, c’est le fait que les inspecteurs n’aient pas accepté d’interroger les intéressés sur leur gestion. Il refuse d’admettre qu’il soit accusé fortuitement.

« Dans l’ordonnance de renvoi, on m’associe avec Ibrahima Kourouma alors que pendant qu’il était ministre de l’enseignement pré-universitaire, moi je n’étais pas là-bas. On m’accuse de détourner 12 millions de dollars. Où est-ce que je vais prendre ça ? Je n’étais même pas au département à l’époque. On parle de 600 milliards de francs guinéens. Où est-ce que je vais prendre ça ? Quand vous faites la somme du budget que j’ai géré au ministère de l’enseignement pré-universitaire, ça n’atteint même pas 100 milliards de francs guinéens et puis tout est justifié », a-t-il protesté.

Au terme de l’interrogatoire du prévenu, la Cour a ordonné la comparution des inspecteurs qui ont travaillé sur le rapport de vérification de l’exécution des budgets du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation de la période allant de 2011 à 2021. Elle a aussi ordonné à la DATU et à la conservation foncière de procéder à l’identification des biens immeubles appartenant aux prévenus ainsi que ceux appartenant à leurs épouses et enfants. Le juge leur a imparti un délai de deux semaines avant de renvoyer l’affaire au 26 février 2025 pour la suite des débats.

Sékou Diatéya 

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