Procès 28 Septembre : les avocats de la défense soupçonnent l’influence de la CPI sur les décisions du Tribunal 

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Les avocats des accusés du massacre de Guinéens en 2009, au stade 28 Septembre, soupçonnent une influence de la Cour pénale internationale sur le tribunal de Dixinn qui juge leurs clients depuis septembre 2022. Ils l’ont fait savoir au cours d’une conférence de presse animée ce jeudi 04 avril à Conakry. « A partir du moment où l’affaire est traitée par des juridictions guinéennes, dans les conditions normales, il (le procureur de la CPI) n’a plus rien à voir sur ce qui se déroule dans cette procédure. Mais nous comprenons qu’ils ont encore une grande influence dans cette affaire. Nous nous posons des inquiétudes et le moment venu, nous aviserons des conséquences que nous voudrions tirer ». A dit Me Pépé Antoine Lama, l’un des avocats de l’ancien Président Moussa Dadis Camara, qui a animé cette conférence de presse en compagnie d’autres avocats dont celui d’Aboubacar Toumba Diakité.

Les avocats de la défense ne comprennent pas la raison du séjour à Conakry d’une délégation de la CPI à Conakry la semaine dernière. Et, ils font un lien entre cette visite et les dernières actions posées dans ce procès par le parquet et le président du tribunal. « Aujourd’hui, il y a quand même des inquiétudes qui animent la défense. Entre autres, on se demande pourquoi le Procureur de la CPI s’est précipité aussitôt à Conakry le lendemain de la décision de sursis à statuer (sur le recours de la défense contre la requalification des faits en crime contre l’humanité) ? Pourquoi c’est lui qui nous informe à travers la presse que notre recours a été rejeté ? Pourquoi c’est seulement le lendemain de son arrivée que la décision dont on parle (que d’ailleurs tous les avocats n’ont pas reçu) est intervenue. Ce sont donc des situations qui amènent la défense à s’inquiéter par rapport au respect des droits des personnes dont nous avons la charge de défendre. Dans ce dossier, nous ne cherchons pas la clémence de qui que ce soit. En tout cas pas à ce stade de la procédure. Pour chaque accusé, chacun en ce qui le concerne, a sa ligne de défense. Mais tout ce qu’on peut demander et qu’on peut d’ailleurs exiger, c’est que les conditions minimales de la tenue d’un procès juste et équitable soient réunies. Cette façon de procéder donne l’impression que tout ce qui se décide dans cette procédure ne vient pas de la Guinée. Dans cette affaire, nous étions en train de discuter de crime de droit commun. Et tout d’un seul coup, le ministère public nous jette à la figure des réquisitions aux fins des requalifications. Le tribunal n’a pas tranché la question, l’affaire est transmise en Appel, c’est le Procureur de la CPI qui envoie une délégation », a exprimé l’avocat de Dadis. Et d’interroger : « en vertu de quelle disposition légale ? En vertu de quel pouvoir le procureur général de la CPI doit continuer à avoir un regard veillant sur le déroulement de ce procès ? ».

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