Procès 28 septembre 2009: le ministère public dévoile ses éléments de preuves pour espérer obtenir la condamnation des accusés

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Les réquisitions du ministère public se poursuivent au procès du massacre du 28 septembre 2009 devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Après le rappel des faits par Abdoulaye Babadi Camara, c’est El hadj Sidiki Camara, l’autre substitut du procureur qui a la parole. Il est chargé de présenter les éléments de preuves dont le parquet dispose en vue d’amener le tribunal à entrer en condamnation dans cette affaire.

Le premier élément de preuve évoqué porte sur les différents chiffres.

« Le rapport de la commission d’enquête internationale dit qu’il y a eu 156 personnes tuées ou disparues, soit 67 personnes tuées et dont les corps ont été remis aux familles, 40 autres ont été vues mortes au stade ou dans les morgues mais dont les corps ont disparu, 49 autres vues au stade dont le sort est inconnu et au moins 109 femmes ont été victimes de viol et d’autres violences sexuelles y compris des mutilations sexuelles et d’esclavage sexuel », a-t-il rappelé

Sidiki Camara a aussi parlé des chiffres de la commission d’enquête nationale dite indépendante.

« Cette commission a également fourni des chiffres. Dans le rapport, il est dit qu’il y a eu 58 cas de morts le 28 septembre 2009 et 5 autres cas de mort les jours suivants, soit un total de 63 cas de morts et 1480 cas blessés et 33 cas de viols et d’agression sexuelles », a-t-il poursuivi.

Le magistrat-débout est aussi revenu sur le rapport fait par l’hôpital Donka qui fait état de 89 personnes victimes de lésion par armes à feu, 14 victimes par armes blanches, 389 victimes de contusion, 4 victimes sexuelles, 3 victimes de brûlures et 319 autres blessures soit un total de 815 victimes. Sidiki Camara a parlé des chiffres fournis par la médecine légale. Celle-ci, selon lui, fait état de 58 corps reçus à l’hôpital national Donka et à l’hôpital d’Ignace Deen. Pour le magistrat, ces chiffres prouvent à suffisance qu’il y a eu un 28 septembre où il y a eu des morts et des blessés mais aussi des femmes violées.

Le deuxième élément de preuve cité par le substitut du procureur, ce sont les 22 certificats et rapports médicaux qui attestent des faits d’atteinte grave à l’intégrité physique. Il a reposé le troisième élément de preuve sur le contenu des éléments audiovisuels qui ont été visionnés par le tribunal. Selon Sidiki Camara, le visionnage public de ces vidéos et audios a permis au parquet de savoir ce qui s’est réellement passé avant, pendant et après le 28 septembre 2009.

Le substitut du procureur a parlé d’un quatrième élément de preuve. Il s’agit pour lui, de l’utilisation des armes à feu, des armes tranchantes et des armes contondantes. Il a rappelé que la confirmation de l’utilisation de ces armes a été donnée par plusieurs victimes comme Amadou Oury Bah, Ben Youssouf Keita et Lonceny Fall. Le cinquième élément de preuve du parquet est relatif au déploiement effectif des éléments de Kaleah au stade. Il a affirmé en évoquant les déclarations des personnes comme Toumba Diakité à propos, que les militaires se sont fait aider par des miliciens venus de Kaleah dans la commission du massacre du 28 septembre en 2009. Le sixième et dernier élément de preuve dont il a parlé, ce sont les différents témoignages, qui selon lui, sont très très importants dans un procès pénal.

Sékou Diatéya Camara

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