Procès 28 sept. : Pr Hassan Bah dévoile le résultat de l’autopsie des 58 corps admis à la morgue d’Ignace Deen

Le passage des témoins dans le cadre du procès des événements du 28 septembre, s’est poursuivi ce lundi 22 janvier 2024, devant le tribunal de premier instance de Dixinn délocaliser à la Cour d’Appel de Conakry. Pour cette journée d’audience, c’est au tour du président de l’Ordre des médecins de Guinée a comparaître en tant que témoin dans cette affaire.

Dans sa déposition, Pr Hassan Bah médecin légiste est revenu sur la gestion des corps ramassés au Stade du 28 septembre puis déposés à la morgue de l’hôpital Ignace Deen.

« À la morgue, nous avons reçu un premier camion militaire qui contenait 21 corps. Pendant qu’on faisait le réaménagement pour recevoir les corps, puisque la morgue ne peut recevoir que 10 corps, un second camion est arrivé avec 7 corps. Ensuite un 3e camion contenant 15 corps est arrivé (…) Parmi les 58 corps qui ont été admis à la morgue d’Ignace Deen, 11 étaient déjà en début de putréfaction. Nous avons trouvé que sur les 58 corps, on avait 4 qui avaient un âge inférieur à 15 ans, 7 corps qui avaient l’âge compris entre 16 et 25 ans. On avait également 7 corps qui avaient l’âge compris entre 26 et 35 ans, 4 qui avaient l’âge compris entre 36 et 45 ans, 5 avaient un âge compris entre 46 et 55 ans et 5 qui avaient plus de 55 ans. 50% avait un âge compris entre 16 et 35 ans. Et, l’âge moins était de 28 ans », a-t-il souligné.

Par ailleurs, ce médecin légiste qui a fait l’autopsie des corps précise que ceux dont il a reçu ont été tués par balles et par des objets tranchants notamment des couteaux…

« Sur les corps examinés, nous avons trouvé qu’il y avait des personnes qui sont décédées par armes à feu. Sur ces corps, nous avons trouvé des lésions d’origines balistiques avec des orifices d’entrée et de sortie. Sur les 13 corps décédés par arme à feu, les 9 étaient tirés de dos. On a eu 2 cas où c’est au niveau du segment céphalique. Et parmi ces deux cas, il y en a eu 1 à bout touchant. Donc, on a mis l’arme au niveau temporal avec un tir qui a projeté le cerveau. On a eu 2 au niveau de l’abdomen avec éviscération et hémorragie abondante. En plus de ces armes à feu, on a eu 27 cas de polytraumatisme. Et, parmi ces 27 cas, on avait 10 cas de plaies. Des plaies par instruments piquants et par instruments piquants tranchants », a-t-il révélé.

Poursuivant, Pr Hassane Bah souligne que les corps identifiés ont été restitués. Cependant il ajoute que le reste des corps non identifiés, ont été enterrés au cimetière de cameroun.

« Nous avons pu identifier certains corps. Lorsque l’identification a été formelle par les familles, les corps leur ont été restitués. Il restait quelques corps qui n’ont pas été identifiés. Qu’est-ce qu’il fallait faire ? Les enterrer. Les corps ont été embarqués dans des camions militaires et envoyés au cimetière de Cameroun et l’enterrement a été effectué par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) », a ajouté le médecin légiste.

Mariame Diallo pour Actuguinee.org 

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