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Parce que ce qui se passe en Guinée me concerne en tant que citoyen et intellectuel qui, par définition, éclaire ses contemporains surtout lorsque des crises surgissent et veulent fracturer le vivre-ensemble.
Alors, il m’est impossible, ni permis de regarder avec indifférence l’évolution actuelle de notre pays qui, au demeurant, est le seul héritage commun que nos ancêtres nous ont légué et que l’histoire exige de chacun de nous de le protéger et le développer afin de le transmettre, à notre tour, plus riche, plus prospère, plus généreux et fort, aux générations qui nous suivent (nos enfants) Pour cela, travaillons d’arrache-pied tels des fourmis à l’adosser à une histoire merveilleuse, heureuse, éclairante toute nourrie des valeurs humaines universellement partagées avec la certitude que personne n’en verra la fin.
Que va-t-il arriver, si nous nous laissons emprisonner par la tyrannie de la peur en nous interdisant de dire la vérité aux antagonistes politiques ? Nous ne devons pas accepter d’être des ennemis à la place d’adversaires politiques. Capitalisonsl’imbrication inextricable de nos relations sociales et humaines pour agir en responsables.
Que se produira-t-il, demain, si nous ne réagissions pas aujourd’hui face aux manifestations programmées, dont certains murmurent que le but réel serait inavoué malgré des propos qui se veulent explicatifs ? Posons-nous ces questions maintenant ! Egalement, souvenons-nous des conséquences lourdes de chacune des occupations de la rue.
Un conflit ?
L’on sait toujours quand et comment il commence, jamaispersonne ne peut prévoir la fin et avec quel bilan très souvent négatif ?
Il y a eu un 28 septembre 2009 dans ce pays, sous une autre junte. Des politiciens et une certaine société civile défièrent l’histoire, ou du moins, décidèrent, à cette époque, de tracerautrement et forcément sa trajectoire habituelle. Récemment, nous avons suivi son procès dont le verdict est pour bientôt. Dans l‘attente, l’opinion publique est divisée en satisfaits et déçus. Ce caractère clivant est inhérent à l’appréciation des faits de société. Le plus important a été la tenue du procès, une première en Guinée. L’avertissement est adressé aux aspirants au pouvoir, Cependant, pour qu’il fasse tache d’huile, il faudrait que le Président de ce tribunal et ses assesseurs ne cèdent aux pressions qui puissent donner de la voix à ceux qui pensent à l’existence de mains noires qui tireraient la ficelle d’un côté. Ce serait dommage qu’il soit ainsi au prononcé du verdict. Avec insistance, nous invitons le tribunal à ne se laisser vaincre par quelles que puissances d’où qu’elles viendraient. Il y a une forte attente, ici et ailleurs. L’’histoirene sera pas clémente, car du résultat la crédibilité de la justice sera restaurée auprès du justiciable.
L’expérience douloureuse du 28 septembre 2009, en même temps historique, plaide d’éviter tout ce qui peut nous la rappeler à un moment ou à un autre avec des actes similaires. Aimer son pays ; c’est faire des sacrifices en refusant de pactiser la violence de la rue.
A cet effet, n’accordons pas de la chance à toute velléité derépétition ou reproduction des tragédies passées ! Faisons-en une décision unanime et en adoptons la posture nécessaireface à la gestion de ce pays martyrisé comme nulle part au monde.
Puissent ALLAH et l’esprit de nos martyrs adoucir le cœur de tous les acteurs et promoteurs d’actes poussifs à la déflagration de notre société plus que jamais fragilisée.
En jetant un regard rétrospectif sur notre histoire récente,vécue, surtout celle politique, le vrai problème n’est sûrement pas, à présent, de savoir qui, de la junte au pouvoir ou de la nouvelle coalition de partis politiques et société civile, a raison ou encore l’emportera si la crise, qui sourdine, éclatait. Et d’ailleurs, pour quelle victoire ?
Réaffirmons, ici, que la souveraineté est au peuple ? Doit-on rappeler qu’il lui appartient de donner la réponse à sa propre situation ou condition d’existence ? Donc, disons aux forces antagonistes qui veulent s’affronter, qu’il n’est pas incongru de leur demander qui est leur mandant ? Logiquement, ne peut-on pas dire qu’elles sont usurpatrices de la voix souveraine du peuple de Guinée ?
Si ce constat est établi, que chacune se ressaisisse pour la paix dans ce pays ! Nous en sommes affamés. Rappel judicieux : aucun des membres de ces forces en présence, n’étant élue,pourquoi troublent-ils notre sommeil jusqu’à nous stresser dans la gestion du quotidien ?
Leur auto proclamation est insuffisante. Elle constitue uneparjure parce qu’elle ne porte pas le sceau des urnes pour prétendre défendre la cause du peuple. En conséquence, la présente démarche représente un danger contre la quiétude des Guinéens. D’ailleurs, plusieurs de ses initiateurs n’ont-ils pasappartenu à des gouvernements passés dont leurs gestions ont laissé des traces négatives sur lesquelles ont marché ou marchent les différents successeurs ? N’est-ce pas leurshéritages qui nourrissent la gestion de ces derniers-là ? En ne comptabilisant que les faits des présentes autorités sont aussi les leurs, ils se trompent.
C’est pourquoi nous voulons les interroger puisqu’ils tiennent à revenir aux responsabilités, revêtus des oripeaux. Pendant votre pouvoir, qu’avez-vous fait pour épargner notre patrie de ce que vous décriez aujourd’hui ? Concrètement, qu’avez-vous entrepris pour renoncer à ces pratiques et en même temps les éradiquer à votre époque ? Si vous ne les aviez pas enracinées, il n’aurait pas eu des putschs qui provoquent destransitions, plus ou moins longues sur vos traces. Qu’est- ce que l’histoire retient de vous ?
Donc, il échoit à chacun de donner la meilleure des réponses à la situation actuelle en agissant en responsables. Faisons baisser le mercure du thermomètre social guinéen qui monte dangereusement contre le risque d’imploser.
Au lieu d’occuper la rue, les forces vives, duplication decertaines formations politiques et la junte, accusée de vouloir s’accrocher au pouvoir, privilégieraient, encore et toujours, le dialogue, l’unique arme qui désarme des parties en conflitpour la paix et la stabilité dans un pays. Pour cela, le temps n’est jamais assez mûr !
J’ai envie de dire que les humeurs des uns, la sauvegarde des prébendes des autres, ne peuvent être des outils de gestion de la société guinéenne. C’est ensemble, rien qu’ensemble,autour d’une table avec la bonne foi, la sincérité (des valeurs étrangères à la politique), et la fibre patriotique aiguisée, avec en toile de fond, la primauté des intérêts du peuple qu’il faut y aller. La réussite de la démarche traduira un sens de responsabilité que les électeurs apprécieront au moment venu.Puisque nous n’en sommes pas là, réfléchissons un peu, un moment !
Certes, l’on s’indigne du glissement de la transition. Pourquoi ne pas, à la place de la loi de la rue, décider de la mise ensemble de nos capacités, intelligences, expériences et énergie afin de sortir la Guinée de l’impasse qu’est la transition ?
L’objectif visera l’adoption consensuelle des outils institutionnels solides et forts que le peuple pourra valideraprès. A partir de ce travail, il faudra baliser clairement, sans nuance, le mécanisme d’accession au pouvoir. Au même moment ériger des garde-fous infranchissables pour empêcher l’arrivée des juntes à la gouvernance. Egalement, le chemin sera barré aux tripatouilleurs de Constitution, aux criminels économiques comme le pays en a suffisamment connus tout au long de son évolution.
Dans le contexte, la période du glissement pourrait être considérée thérapeutique en essayant de trouver des remèdes aux maux qui enchaînent le pays et ses populations lesquels se déclinent : la misère, l’ethnicisme, le mensonge, la corruption, la prédation, le népotisme ; bref tous ces crimes et pratiques qui révoltent la bonne conscience et nous humilient aux yeux de l’humanité entière. La finalité sera de bannir ces actes qui nous rendent indignes de notre dignité acquise avec bravoure et héroïsme, le 2 octobre 1958.
Personne ne gagnera en mettant le feu à la République deGuinée qui en est la fille, dis-je !
N’est-il pas possible de croire que notre pays ne s’enlisera pas dans une transition si, ensemble, nous lui donnions les contours nécessaires pour extirper cette imposture : le putsch,pour toujours et à jamais, de la gouvernance guinéenne ? Voici le vrai projet et non la rue ! Voici la responsabilité à assumer, non des agitations improductives !
Essayons, à la place de l’appel à la rue meurtrière qui, comme toute révolte n’aboutit à aucune germination ou éclosion de ladémocratie surtout si elle s’exprime comme nous la vivons en Guinée.
Mobilisons nos ressources et forces pour résoudre la crise de confiance dont on veut couvrir avec des réalités factuelles du genre : cherté de la vie, manque d’électricité, arrestations arbitraires, insécurité, injustice... Des mots qui désignent, d’ailleurs, les maux touchant la plupart des sociétés africainescontemporaines en quête d’une véritable direction à leurdéveloppement économique, politique et social... Avec à priori, affirmons que la crise actuelle peut se résoudre et doit l’être forcément. Il suffit d’instaurer un minimum de confiance entre nous, entre nos institutions et nous, de croire à notre capacité de dépassement comme ce le fut à la veille du vote du28 septembre 1958. Cependant, reconnaissons-le, en Guinée,nombre de ces fléaux sont artificiellement entretenus par un système occulte qui ronge et déroute toute bonne volonté, toute bonne équipe. Nous le savons plus ou moins. Nous en parlons et dénonçons dans des discussions entre intellectuels ou non. Partout, ça se dit avec abstraction et moins de courage, ni détermination et engagement. Il est présenté sous forme d’anecdotes, non pas pour édifier ou conscientiser. Alors tout ça se dilue dans un bavardage sans lendemain. Après l’on reprend une prochaine fois, non pour concevoir des actionsfortes pour le combattre (ce système), mais plutôt en cherchantà savoir comment s’y rapprocher voire en devenir un élément. Très souvent, d’ailleurs, tant que l’intérêt de tels individusn’est pas touché, c’est l’effet de carpe ; c’est-à-dire cette catégorie se réfugie dans le silence jusqu’à ce qu’elle en soit une des victimes, un jour. C’est dans le sillon-là que sont venus des chefs de partis des anciens Hauts cadres de l’Etat, des anciens ministres et PM.
Complicité et duplicité cancérisent ainsi l’Administration et la sphère politique guinéennes.
Malheureusement, comme caractéristique de tout parvenu, des politiques manquent de véritables stratégies et des ressorts dynamiques parce que seul le pouvoir les excite. Ils oublientque l’opposition est nécessaire à tout pouvoir et vice-versa.
Voici plus d’une décennie que la rue est sa seule stratégiemarginalisant, royalement, l’implication réelle des citoyens de la Guinée entière pour ne se limiter qu’à leur ethnique.Comment peut-elle convaincre le Guinéen d’une autre souche sociale, le faire adhérer franchement, honnêtement avec conviction à son discours ? Comment peut-elle gagner le combat sans une stratégie de rassemblement de la majorité des Guinéens ?
Aux yeux du peuple, elle n’est pas porteuse de projet de libération démocratique, si sa stratégie de conquête du pouvoir n’est que d’offrir une occasion à des jeunes désœuvrés de se défouler en caillassant les voitures, brûlant les pneus sur les bitumes, bloquant la circulation par des barrages enflammés, violentant les usagers, volant leurs biens… Quels résultats ont été obtenus si ce n’est la junte qu’elle combat aujourd’hui ?
La meilleure stratégie est à choisir, tout le contraire est à craindre !
Il s’agit de trouver la solution à nos divergences de vue dont la bipolarité est d’une part, la gestion de la junte, et d’autre part,le positionnement actuel d’une partie des acteurs politiques et publics. Or, ensemble, nous pouvons pacifier ce pays durablement et le transformer en un havre de paix pour le bien-être de tous. La réussite de la démarche sera pour nous, contemporains de notre histoire l’une des meilleurescontributions à l’indépendance de la Guinée qui a toujours chancelé.
Je veux y croire ! Je veux espérer ! Essayons, ensemble et agissons en responsables !
Jacques KOUROUMA
L’article Prévenir la crise annoncée : pourquoi cet article ? [Par Jacques Kourouma] est apparu en premier sur Mediaguinee.com.