Présumé détournement à la BNIG : l’ex-DG de l’institution bancaire comparait devant la CRIEF

il y a 17 heures 45
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Le procès de l’ex-directeur général de la Banque Nationale d’Investissement de Guinée (BNIG) s’est ouvert ce mercredi 29 janvier 2025 devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Alpha Mohamed Kallo est poursuivi avec Ibrahima Tounkara, Maurice Eugène Alecaut, Afriland First Bank Guinée SA, la société EJICO SARL et la société DJOLIBA Pêche pour ‘’détournement de deniers publics, corruption, blanchiment de capitaux, faux et usage de faux en écritures publiques, ainsi que pour complicité et recel’’.

Lors de l’audience, l’avocat de la partie civile, Me Pépé Antoine Lamah, a interrogé l’ancien DG sur plusieurs transactions ‘’suspectes’’ effectuées sur les comptes de la BNIG ainsi que sur son compte personnel. Il a notamment révélé qu’un retrait en espèces de 15 millions de francs guinéens avait été réalisé par Alpha Mohamed Kallo le 4 mars 2022. À la barre, l’ex-DG a expliqué qu’il ne procédait pas directement aux retraits à la Banque centrale et que ces opérations étaient effectuées par le comptable de la BNIG, l’institution ne disposant pas de caisse pour ses frais de fonctionnement.

Une autre transaction ‘’suspecte’’ a été soulevée par Me Lamah. Il s’agit d’un dépôt de 96 millions de francs guinéens effectué par un certain Amadou Bah sur le compte de Kallo le 23 octobre 2018. L’ex-DG a confirmé ce dépôt, précisant qu’il s’agissait de fonds en provenance des États-Unis, qu’il avait fait échanger par un cambiste avant d’être déposés sur son compte à la Société Générale.

Le procureur a également évoqué des opérations douteuses, notamment un versement de 200 millions de francs guinéens par Mohamed Barry en février 2021 et un dépôt de 100 millions de francs guinéens par un autre cambiste, Amadou Sadjo Bah, en mai 2021. Le prévenu a affirmé que ces fonds servaient à couvrir les frais de scolarité de ses enfants, sans toutefois fournir de preuve concrète pour étayer ses déclarations.

Me Lamah a aussi mis en lumière un virement de près de 700 millions de francs guinéens effectué par la BNIG en mai 2019, que Kallo a justifié par le paiement d’arriérés de salaires. D’autres transactions suspectes, notamment des virements de plus de 85 millions de francs guinéens, ont également été évoquées.

Enfin, l’avocat de la partie civile a interrogé Kallo sur la rénovation du siège de la BNIG, un projet dont le coût aurait atteint 18 milliards de francs guinéens. L’ex-DG a rejeté toute accusation de surfacturation, affirmant qu’un contrat en bonne et due forme avait été signé pour ces travaux. Toutefois, Me Lamah a demandé à la Cour d’ordonner un transport judiciaire afin de vérifier si ces fonds avaient bien été utilisés pour la rénovation.

Après une série d’interrogations, l’avocat de la défense a eu l’opportunité de questionner son client, qui a réaffirmé son innocence concernant le détournement des 119 milliards de francs guinéens qui lui sont reprochés.

La Cour a décidé de renvoyer l’affaire au 5 février prochain pour la suite des débats, au cours desquels seront également entendus les représentants des sociétés EJICO et DJOLIBA Pêche.

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