Premières pluies à Conakry, les ordures envahissent la plage de Takonko : « elles viennent des quartiers »

Depuis belle lurette, les plages de Conakry sont confrontées à un problème récurrent d’insalubrité pendant les périodes de fortes pluies. Il suffit que les premières pluies tombent sur Conakry pour que les ordures envahissent toutes les plages.

Mardi 13 mai dernier, notre rédaction a fait un tour sur la plage de Takonko, au quartier Taouyah, dans la commune de Ratoma. Sur place, les ordures sont visibles par dizaines : sacs et plaques en plastique, sachets d’eau minérale, bidons, vêtements usés, feuilles d’arbres jonchent toute la plage, et des odeurs nauséabondes se font également sentir. Le coordinateur général de la plage de Takonko, qui malgré les efforts consentis pour rendre la plage propre et accueillante, est dépassé par l’état insalubre de cet endroit qui accueille tous les jours du monde.
À en croire Facinet Barry BETEGA, avant les premières pluies, cet endroit était propre et débarrassé des ordures : « Nous avions enlevé toutes les ordures ici, nous avons chargé près de 150 camions d’ordures. Nos patrons ont enlevé toutes les ordures ici. Mais dès que la pluie a commencé à tomber, tous les gens du quartier déversent les ordures dans les caniveaux qui se dirigent vers la plage. C’est pour cela que vous voyez les ordures partout ici. Et cette année, ceci a commencé il y a environ un mois, alors que la marée ne garde pas les ordures, elle rejette toutes les ordures vers les côtes. »
Selon M. Barry, cette situation qui perdure est connue de tous : « Les responsables du quartier sont au courant. Tout le monde est au courant. Et les ordures là viennent des quartiers. Dès que la pluie tombe, ils jettent les ordures dans les caniveaux et cela va directement vers la mer. Les responsables du quartier demandent aux gens de s’abonner, mais les autres ne le font pas. »
Ce gestionnaire regrette et interpelle l’État guinéen afin qu’il prenne ses responsabilités à l’image des autres pays : « Dans les quartiers, ce n’est pas tout le monde qui s’abonne aux PME de collecte des ordures. L’État doit revoir la situation. Il y a certains citoyens qui n’ont pas les moyens de s’abonner, d’autres n’assurent même pas le repas quotidien. Si nous prenons Dakar par exemple, il y a un camion qui sillonne les ruelles du quartier pour ramasser les ordures et le pays est propre. L’État doit doter les communes de camions et de matériels, et les communes à leur tour mettent ces moyens à la disposition des quartiers. »
De son côté, ce responsable rassure en ces termes : « Nous nettoyons ici tous les jours, on est même abonnés, vous voyez les poubelles partout, non ? Mais ce qui reste clair, c’est l’État seul qui peut aider les gestionnaires des plages pour amener les gens à s’abonner au lieu de verser des ordures dans les caniveaux. »

Mamadou Yaya BARRY

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