Plaidoiries procès 28 sept. 2009: « on veut connaître les victimes d’enlèvement de Marcel, qui il a enlevé et séquestré, où? » (Me Bérété)

Poursuivi pour six infractions notamment pour assassinats et meurtres, complicité de viol, enlèvements et séquestrations, coups et blessures volontaires, vol à main armée et  non assistance à  personne en danger, Marcel Guilavogui est placé en détention à la maison centrale de Conakry depuis le juin 2010.

Ce mardi 28 mai 2024, à l’occasion de la plaidoirie de son avocat qui a eu un temps de parole de plus de 2 heures pour démontrer devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, Me Sidiki Bérété se dit convaincu que son client n’est pas responsable des faits qu’on lui reproche parce qu’il n’y a pas d’élément d’imputabilité, parce qu’il n’y a pas de lien de causalité, dit-il, entre les accusations et lui. « Et les affirmations et les affabulations ne pourront pas retenir devant un tribunal criminel parce que les charges sont graves et lourdes ». Et de ce fait il a plaidé non coupable pour son client et sollicité du tribunal de l’acquitter purement et simplement.

Sur la première infraction reprochée à son client concernant l’assassinat et le meurtre, cet homme en robe noire dira que « Pour faute d’identification, faute de lien de causalité de l’acquitter, de mettre ça de côté, ça ne peut pas tenir. (…) Moi ça me suffit l’imputabilité. Le pont entre la faute et le dommage, je vous prie d’établir ce pont pour que ce tribunal rentre, il est temps mais c’est même impossible parce que vous n’avez rien sous la main, vous n’avez que des déclarations, des images, condamner quelqu’un par image! L’assassinat est grave, c’est grave de ôter la vie (…) »,  précisé Me Sidiki Bérété.

Parlant des faits d’enlèvement et de séquestration reprochés à son client, Me Bérété a été très clair:  « Nous voudrons connaître les victimes d’enlèvements de Marcel, qui il a enlevées et séquestrées, où ? C’est Marcel qui m’a enlevé et qui est parti me garder, qu’on me montre. En tout cas jusqu’à présent il est là. Croyez seulement c’est en disant de façon grossiste, le droit pénal est loin de cela… »

Sur le vol à main armée, cet avocat se demande à qui il a volé ? Et où a-t-il volé ? Et quoi a-t-il volé et devant qui ? « Le parquet doit répondre, qui il a volé ? Vous avez vu quoi avec lui ? , ou se trouve les scellés les objects volés ? (…). Votre honneur, honorables assesseurs devant l’opinion nationale et internationale il est temps de démontrer…Et si vous n’avez rien sous la main, ayez le courage parce que la loi vous autorise à poursuivre à charge et à décharge ».

Sur la complicité de viol, là également, Me Bérété se pose un certain nombre de questions. « Qui est auteur principal de viol que Marcel a autorisé, a laissé faire. Regardez votre arrêt de renvoi même si vous demandez de le commander pour viol, vous ne pouvez pas quand même dévier l’acte de saisie mais vous pouvez faire plus que ça parce la requalification n’a été jointe au fond mais vous, vous avez eu le courage de requérir sans que ça ne soit retenu. Heureusement ce n’est pas débattu, le rejet automatique, ce qui veut dire vous avez requis dans le vide, on ne peut pas les commander pour une infraction non jugée » a-t-il fait savoir, tout en précisant que parmi les 6 infractions reprochées à son client, aucune infraction ne peut tenir debout.