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Le 29 novembre dernier, le Fonds Monétaire International a dévoilé son Rapport annuel 2023 sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique Subsaharienne. La cérémonie de présentation s’est déroulée à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, en présence d’un parterre de personnalités du monde financier, des ambassadeurs, et d’étudiants issus des diverses institutions supérieures de Conakry.
Selon ce rapport, l’année 2023 est « une période difficile pour l’activité économique des pays d’Afrique subsaharienne« . Le choc inflationniste, découlant de la guerre en Ukraine après l’intervention de la Russie, a entraîné des hausses de taux d’intérêt à l’échelle mondiale, induisant un ralentissement de la demande internationale, une augmentation des écarts de rendement sur les obligations souveraines, et des pressions soutenues sur les taux de change.
Le document souligne que la croissance en 2023 devrait décliner pour la deuxième année consécutive, atteignant 3,3 % contre 4,0 % l’année précédente. Cependant, une reprise est annoncée en 2024, avec une croissance projetée à 4,0 %, en augmentation dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne.
Le rapport indique également que « l’inflation marque le pas dans la plupart des pays de la région et les finances publiques suivent une trajectoire plus viable« . Cependant, le FMI met en garde en affirmant que « ce rebond n’est pas garanti« , soulignant que des retards dans la mise en œuvre des réformes, l’aggravation de l’instabilité politique régionale, ou la concrétisation d’un risque extérieur (notamment en raison du ralentissement de l’économie chinoise) pourraient compromettre la croissance.
Malgré l’optimisme entourant une croissance de 4%, des défis subsistent. Le rapport du FMI attribue ces nuages à l’inflation galopante, dépassant les 10 % dans 14 pays et continuant de dépasser les objectifs fixés dans la quasi-totalité des pays qui se sont explicitement fixé une cible en la matière. De plus, la pression sur les taux de change dans certains pays de la région et les facteurs de vulnérabilité liés à l’endettement élevé accentué par la pénurie de financement constituent d’autres préoccupations.
Enfin, le rapport souligne que, même en cas de reprise, les divergences économiques au sein de la région s’accentuent, en particulier en ce qui concerne les revenus par habitant qui demeurent faibles dans les pays riches en ressources naturelles.
Que doivent faire les gouvernants ?
En réponse à ces défis, les gouvernants sont appelés à prendre des mesures décisives, en accélérant les réformes et en renforçant la stabilité en maîtrisant l’inflation. Selon le FMI, « dans les pays où l’inflation est élevée mais en diminution, une ‘pause’ peut se justifier ». Cependant, « dans les pays où l’inflation augmente encore, il peut s’avérer nécessaire de poursuivre le resserrement de la politique monétaire tant que l’inflation n’aura pas manifestement marqué le pas, tout en gérant les pressions sur les taux de change, etc. »
Le rapport souligne également que « dans les pays en régime de change fixe, l’orientation de la politique monétaire doit correspondre à celle du pays à la monnaie duquel la leur est arrimée, afin de préserver la stabilité extérieure et d’empêcher de nouvelles baisses du niveau des réserves. »
Par ailleurs, le rapport indique que « dans les pays en régime de change flottant, il convient de laisser les monnaies fluctuer autant que possible, dans la mesure où il peut s’avérer coûteux de résister à des évolutions dictées par des paramètres fondamentaux de l’économie. »
Les inquiétudes du FMI…
Bien que les perspectives économiques soient prometteuses pour plusieurs pays d’Afrique au Sud du Sahara, la croissance demeure partiellement tributaire de l’évolution de l’économie chinoise. Le FMI souligne que les relations économiques sino-africaines se trouvent à un carrefour critique, et tout ralentissement de l’économie chinoise pourrait avoir des répercussions sur les nations de l’Afrique subsaharienne.
En outre, il est à noter que la croissance en Guinée devrait atteindre environ 6% (5,7) en 2024, selon le représentant du FMI en Guinée. Il ajoute que la Guinée bénéficie d’un taux de change en appréciation et dispose de réserves substantielles par rapport aux années antérieures.