Patrice Kourouma, ex conseiller d’Alpha Condé : “Nous souhaitons à notre pays un retour à l’ordre constitutionnel apaisé”

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Ancien conseiller d’Alpha Condé et président du Mouvement de Concertation pour le Développement de l’Afrique (MOCODA), Patrice Kourouma analyse la gestion de la transition par le CNRD. Entre réformes structurelles et incertitudes sur l’engagement du général Doumbouya à ne pas briguer la présidence, il met en perspective les défis du retour à l’ordre constitutionnel. Dans un contexte où la candidature du chef de la junte est de plus en plus évoquée, il invite à recentrer le débat sur la vision et le leadership nécessaires pour l’avenir du pays. Interview!

Guinee360.com : Vous êtes président du Mouvement de Concertation pour le Développement de l’Afrique (MOCODA), et ancien conseiller d’Alpha Condé. Quelle lecture faites-vous de la conduite de la transition par le CNRD?

Patrice Kourouma : La transition guinéenne est une particularité dans la mesure où notre pays n’est heureusement pas confronté aux problèmes jihadistes, même si la vigilance reste de mise. Une autre particularité de la Guinée est que les autorités de la transition ont su saisir toutes les opportunités pour remettre de l’ordre dans certains domaines. Ne serait-ce que la récupération des domaines de l’Etat est déjà un acte fort et salutaire qu’aucun politique issu de la société civile, et ce, malgré sa très bonne volonté, n’aurait pu entreprendre et réussir à cause des calculs idéologiques et politiques électoralistes. La réalisation du mégaprojet Simandou est à l’actif de cette volonté politique qui traduit aujourd’hui la fierté d’être Guinéen. En conclusion non exhaustive, les transitions se passent globalement bien et espérons que les retours à l’ordre constitutionnel se passent aussi convenablement et, c’est exactement ce que je ne cesse de dire dans chacune de mes interventions télévisées.

Général Doumbouya s’était engagé à rendre le pouvoir aux civils sans être candidat. Pensez-vous qu’il va respecter son engagement alors que les membres du gouvernement soutiennent sa candidature aux prochaines échéances électorales ?

Jean De la Fontaine disait qu’en toutes choses, il faut considérer la fin. Ce qui traduit concrètement que nous accordons tout le bénéfice à la déclaration du chef de l’Etat. Ceci étant, il faut savoir relativiser les choses et avoir le réflexe objectif de situer les événements dans leur contexte. Cette déclaration du chef de l’Etat s’est faite dans un moment d’allégresse, d’émotions et de passions aux premières heures de la prise du pouvoir. Les mentalités ont-elles évolué entre temps ou les idées se sont-elles adaptées au contexte ? je ne saurai vous donner une réponse détaillée et équitable, étant entendu que je ne suis pas un expert en sciences divinatoires. ‘’Rien ne sert de courir, il faut partir à point’’ dit-on.

En 2009, les Forces vives s’étaient opposées à la candidature de Dadis. Est-ce qu’une éventuelle candidature de Doumbouya ne risque-t-elle pas de créer un précédent dangereux pour la cohésion sociale?

Les époques changent et ne se ressemblent pas, les Hommes aussi changent et ne ressemblent pas. Ne remuons pas le couteau dans la plaie, souhaitons à notre pays un retour à l’ordre constitutionnel apaisé et sécurisé, dans la santé et la longévité, peu importe avec qui : les questions qu’il faille se poser se résument autour des éléments suivants : Pour quel programme, quel avenir et surtout qu’elle vision relative à la planification stratégique, devant aboutir à la prospérité des guinéens sans exclusive? Ce n’est donc pas une question qui doit être portée sur le choix des hommes, mais sur le profil patriotique et le leadership. Une citation dit : ‘’L’esprit mûri ignore la comparaison, la mesure’’.

Quel parallèle faîtes-vous entre la transition guinéenne par rapport aux autres pays?

Pour faire une approche holistique des transitions qui se passent en ce moment au Mali, Niger, Burkina et en Guinée. Vous comprendrez aisément comme moi, que les pays en transition ne sont pas confrontés aux mêmes réalités géopolitiques, d’où la nécessité de relativiser la perception d’ensemble. Les pays, comme le Mali, Niger et Burkina sont confrontés à une situation extrêmement difficile, suite à la présence sur leurs territoires respectifs de mouvements djihadistes barbares, violents et meurtriers. Ce qui explique que la priorité des priorités pour ces Etats en transition est consacrée à la sécurité territoriale, afin de ramener la paix dans un climat sécuritaire durable. Il est important de souligner également que les populations de ces pays cités plus haut, ont compris la nécessité des enjeux stratégiques auxquels sont confrontés les Etats et le bien-fondé de leur vision à moyen et long terme, visant à éradiquer définitivement les forces du mal qui règnent en autocrates sanguinaires absolus sur une portion de leur territoire. C’est ce qui explique cette accalmie observée depuis le la mise en place des transitions. Cette prise de conscience des populations s’est traduite par une forte adhésion aux efforts de reconstruction ou de refondation initiés par les Etats en transition. La transition en Guinée est une particularité dans la mesure où notre pays n’est heureusement pas confronté aux problèmes jihadistes décrits plus haut, même si la vigilance reste de mise.

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