Ousmane Gaoual Diallo : “le problème de l’UFDG ne se limite pas au congrès. Il y a un problème financier…”

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Le ministre porte-parole du gouvernement guinéen et haut responsable de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Ousmane Gaoual Diallo, a échangé avec les professionnels de la presse ce dimanche 12 octobre 2025 à Kipé.

Il est revenu sur la position de son parti face aux prochaines élections et a clarifié les raisons de la suspension de l’UFDG.

Il a affirmé que l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) continuera à participer au processus électoral, même si son président, Cellou Dalein Diallo, ne devait pas se présenter.

Selon lui, le parti a déjà basculé d’une posture d’opposition vers la mouvance présidentielle.

« L’UFDG fera partie, mais c’est peut-être Cellou Dalein qui ne sera pas candidat, c’est tout. Le parti, bon, on est déjà là. On est très nombreux à être là. Donc, on fera partie. Moi, je l’ai dit dès le début, depuis trois ans, que nous apportons notre soutien au président de la République en tant que parti, même si j’en dirigeais aujourd’hui, certains m’ont fait un procès : “pourquoi veut-il prendre la tête du parti alors qu’il s’est déclaré soutien du président de la République ?” Je ne change pas ce paramètre. Aujourd’hui, quand on regarde, c’est ce que j’ai montré tout à l’heure : la grande majorité des responsables et des militants du parti ont déjà considéré qu’ils ne sont plus un parti d’opposition, ils sont dans la mouvance. Maintenant, le parti doit prendre ses responsabilités et participer au processus, non pas pour dire : “si je ne suis pas président, je ne fais rien”, mais parce que si tu n’es pas président, tu peux être député, sénateur, maire, président de district ou chef de quartier. Il y a beaucoup d’autres élections auxquelles le parti doit prendre part, et ça, c’est très important. L’idée négative, c’est de considérer que si son président actuel n’est pas là, le parti ne doit aller nulle part. C’est une faute morale et politique. Mais nous, on ne s’inscrit pas dans cette dynamique-là.

On ira aux élections, et nous nous prononcerons pour apporter des clarifications sur la position qui sera la nôtre lorsque les déclarations de candidatures auront été posées. »

Selon lui, la situation actuelle du parti découle de plusieurs manquements : « Le parti est suspendu parce que, vous savez, on n’arrive pas à respecter un certain nombre de rites. Mais les gens disent simplement, comme c’est de coutume, que oui, l’État veut… Il nous dit en même temps qu’on doit faire le congrès pendant 45 jours, mais il nous interdit aussi de le faire tant qu’il n’y a pas de procès. La réalité, c’est quoi ? Le problème de l’UFDG ne se limite pas au congrès. Il y a un problème financier, je l’ai déjà souligné par le passé : on n’a pas été capables de montrer un compte bancaire où l’on fait des mouvements financiers. C’est un problème. Ensuite, il y a eu des problèmes de faux en écriture. On a fourni au MATD (Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation) un document attestant qu’en 2020, le 6 septembre, on aurait fait une convention pour reconduire les membres du Bureau exécutif national. Ce document était faux, il a donc été rejeté. Puis, il y a la liste des membres de la direction nationale. On nous a demandé de fournir la liste des membres du Bureau exécutif. Dans nos statuts et règlements intérieurs, il est écrit que les membres du Bureau exécutif de l’UFDG sont au nombre de 350. Nous avons fourni une liste de 420, ce qui a aussi été rejeté. Le problème de l’UFDG et de sa suspension ne tient donc pas qu’à la question du congrès. Sans oublier que, parmi les 420 personnes fournies, environ 70 % n’étaient pas dans la liste de 2015, issue du dernier congrès. Ce sont des gens qui ont été ajoutés comme ça. Tout cela a entraîné beaucoup de suspicions de la part des examinateurs, qui ont rejeté tous les documents que l’UFDG avait fournis. En dehors du congrès, il y a donc d’autres problèmes. »

Il a insisté sur l’importance, pour l’UFDG, de s’engager dans toutes les élections locales et nationales, au-delà de la présidentielle : « On est dans une posture de défiance. Dans ce contexte, on parle de la présidentielle, oui… mais aucune démarche n’est faite pour corriger la situation. Certains cherchent un prétexte pour justifier que, si le parti était dissous, ils diraient : “oui, on a été dissous, c’est ce qui nous empêche d’arriver à notre destin.” Mais ils n’ont pas la démarche d’essayer de trouver des correctifs et de répondre aux exigences de la loi pour faire avancer le parti. Ce n’est pas leur préoccupation. Sinon, franchement, les questions sur la table — y compris la question judiciaire — sont les plus simples à résoudre. La justice demande simplement de respecter la loi, le règlement intérieur et les statuts de l’UFDG. Ce n’est pas compliqué. Il suffit de reconnaître qu’on n’a pas respecté les droits de M. Gaoual et de ses collègues. Le vendredi, il y a deux semaines, le parti a encore été condamné par le tribunal de Dixinn pour d’autres exclusions. Donc, il faut respecter les procédures. Si vous ne l’avez pas fait et que la justice vous le rappelle, vous prenez acte et on avance. Vous n’allez pas dire coûte que coûte : “je l’ai exclu, il ne reviendra plus.” »

Pour conclure, le vice-président de l’UFDG a insisté sur le respect des procédures légales et sur la participation active du parti : « C’est un langage qui ne fait pas avancer les choses. On ne devrait pas s’inscrire dans ça. Mais en tout état de cause, si ce n’est pas officiellement le logo de l’UFDG qui va être utilisé pour des raisons d’interdiction administrative, l’immense majorité, y compris la direction nationale, se prononcera là-dessus. »

Mayi Cissé

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