Opération déguerpissement et destruction des zones à hauts risques : débarrasser Conakry des drogués et des bandits

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Conakry fait peau neuve depuis la semaine dernière. Et cette rénovation de la capitale s’accompagne d’évacuations de certaines zones, suscitant des contestations et protestations des populations concernées. Malgré ces complaintes, les pelleteuses continuent de raser ces quartiers à hauts risques. « Ils sont venus un bon matin, ils ont cassé », relate une commerçante, réfugiée chez des amies de l’autre côté de la rue, dans un lotissement resté intact. « Ils nous ont juste dit que nous vivons avec les bandits et autres drogués», dit-elle les yeux embués de larmes mais d’une voix qui ne tremble pas.

Les « déguerpissements » se sont multipliés et accélérés ces jours-ci, conséquence du taux élevé du banditisme dans la ville de Conakry. Les débarcadères, à Kaloum et à Matam, vidés devraient être suivis de nombreux autres.

Ces « zones à risque » devant être libérées selon l’urgence.  Les autorités soutiennent qu’elles luttent «contre le désordre urbain et l’insalubrité en vue de protéger et de sauver des vies humaines ». Des propos appuyés par certains citoyens, qui ont évoqué « de nombreux quartiers précaires à haut risque, nids des prostituées, de drogués».

Un responsable du ministre de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, interrogé sur les lieux, soutiendra que ces derniers temps, « l’entrée de Kaloum du côté de Boulbinet n’est pas digne de la réputation de notre capitale », mettant en cause la sécurité des populations riveraines ainsi que l’image du quartier, qui donnerait, selon lui « l’impression de rentrer dans un village ». « Face à ce constat, poursuit-il, il fallait commencer notre travail par ce port… en faisant en sorte que cette façade importante de la commune de Kaloum soit dégagée de tout ce qui l’encombre».

Les débarcadères dans les communes, de véritables nids de bandits et de prostituées

Selon I. Camara, en service au Gouvernorat de Conakry, « les débarcadères des quartiers de Boulbinet, de Temenataye, de Boussoura, de Dixinn, de Kaporo, de Gbessia… sont de véritables nids d’insalubrité et des bandits de grands chemins. Ces lieux sont extrêmement dangereux en ce sens qu’ils sont au bord de la mer. Ce qui ne facilite pas l’arrestation des bandits. Les quidams qui cambriolent les magasins et sévissent dans le marché de Madina viennent de ces quartiers. Leur démolition, selon les riverains, est une très bonne chose dans la mesure où elle participe de la sécurisation de la ville de Conakry », dira-t-il avant de continuer.

« En Guinée, la plupart des débarcadères tous surpeuplés, sont composés de constructions de planches de bois et de bâches de plastique. Ils étaient habités majoritairement  d’immigrés Sierra-Léonais.  Ces bidonvilles s’incrustent dans la cité sans demande et s’y imposent au rythme de la misère, donc à une vitesse exponentielle et se sédentarisent. Les filles et femmes y livrent leur corps pour de l’argent, naturellement, le sexe attirant toujours  des  bandits, la drogue et donc l’insécurité. Que faire ? Leur destruction systématique est comme une solution alternative ».

En détruisant ces lieux insalubres, les autorités du CNRD viennent de donner d’une façon ou d’une autre, le signal dans la lutte contre la prostituion  à ciel ouvert dans ces débarcadères… Début de la fin de l’échec de cette politique d’éradication de l’habitat insalubre avec Conakry?  La grande pauvreté qui frappe certaines populations serait donc la raison qui les pousse à s’agglomérer dans des espaces précaires et insalubres. Le commerce du sexe ne sera pas perçu comme une alternative aux limites de l’Etat.

Les quartiers encombrant sont entrain d’être démolis, ces hauts lieux de la prostitution au vue et au su de tous depuis des années sont tombés. « On ne dirige pas une institution avec des états d’âme. Soit on veut le changement, soit on reste dans le désordre. Soit on protège la population, soit on ne la protège pas. Soit on applique les lois, soit on ne les applique pas. Le CNRD n’est pas venu pour juger les actes à valeur morale de ses prédécesseurs. On constate que depuis longtemps, ils ont toléré l’existence de ces lieux  C’est un choix. Le CNRD a choisi de les faire disparaître », tranche un commandant retrouvé sur le terrain lors de notre passage.

Pour rappel, ces ports artisanaux ont été plusieurs fois détruits mais se sont  toujours reconstitués. Ils génèrent des millions de francs guinéens par jour aux dealers qui y sévissent et les tiennent, selon nos sources.

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