N’Zérékoré : les déchets plastiques et le silence des autorités inquiètent les citoyens

La ville de N’zérékoré est sous la menace de plus en plus inquiétante des sachets d’eau en plastique. Le marché central, le marché de Dorota, les caniveaux, les marigots Tilé et Zaly, c’est le même constat qui se dégage. Le péril plastique est réel devant des autorités qui tardent encore à prendre la mesure des risques encourus. Des citoyens de la commune urbaine ne cachent plus leur inquiétude. Tel est le constat fait sur place ce lundi, 28 août 2023, par l’équipe de Guineematin.com basée dans la région forestière.

La prolifération des sachets d’eau dans la nature pollue l’environnement et menace l’écosystème aquatique et terrestre. Ingénieur énergétique et entrepreneur, Soumou Grovogui interpelle les responsables des usines de fabrique d’eau à prendre des mesures.

« C’est un facteur très délicat quant à la prolifération des sachets d’eau et tout ce qui est plastique. Nous savons que les plastiques ont des effets très néfastes par rapport à la santé de la population, la dégradation de l’environnement. Parce-que le sachet n’est pas comme le carton qu’on peut abandonner du jour au lendemain que ça se dégrade. Il faut des années pour que les plastiques se dégradent. Nous ne devons pas négliger ses effets négatifs. Ça salit les rues, les eaux de ruissellement et même les caniveaux, ça les bouche. Donc, je demande aux usines de production d’eau d’avoir des alternatives pour pouvoir changer ces plastiques en d’autres moyens ou encore mettre des systèmes de récolte afin de pouvoir les régénérer. Parce que c’est possible de régénérer les plastiques en plusieurs choses pour pouvoir servir à ses faits. Au niveau de la mairie, prendre des dispositions par rapport à ça en recrutant des ONG qui évoluent dans ce cadre afin de les outiller non seulement dans la récolte mais aussi les accompagner dans leur recyclage. Parce que la problématique n’est pas le ramassage, mais il faut des poubelles pour mettre ces sachets dedans. Deuxièmement, il faut un système de recyclage. Et moi qui vous parle, je connais des mesures de recyclage de ces plastiques-là. Donc, si les autorités acceptent, nous pouvons appliquer nos mesures pour pouvoir transformer ces sachets en une autre chose intéressante », a laissé entendre Soumou Grovogui.

Amadou Diallo, vendeur d’eau au quartier Dorota

Amadou Diallo, vendeur d’eau au quartier Dorota, invite la commune urbaine de N’Zérékoré à s’investir pour le nettoyage de la ville. « Chez moi ici, nous avons une poubelle où nous mettons les sachets d’eau. Quand les gens achètent, ils laissent tomber le sachet, je prends et je mets là-bas. Mais ceux qui nous envoient de l’eau, c’est-à-dire les usines de production, n’ont pas encore cherché à savoir où les sachets d’eau partent. Leur problème est de vendre seulement à nous qui détaillons au marché. Mais le gros problème, c’est la commune urbaine. Parce que quand nous payons les taxes, c’est pour que les ordures soient jetées. Mais elle ne contrôle plus. Normalement, il y a un véhicule de décharge qui passait, et on y mettait les ordures, mais actuellement ça ne passe plus et nous, on ne sait pas où envoyer et quand nous sommes derrière nos marchandises, nous ne pouvons pas quitter ici. Donc, j’invite la commune à contribuer dans cette affaire », a-t-il déclaré.

Pépé Léon Mamy, directeur préfectoral de l’environnement et du développement durable de N’Zérékoré

De son côté, Pépé Léon Mamy, directeur préfectoral de l’environnement et du développement durable de N’Zérékoré, lance un appel aux unités de production et aux citoyens de prendre soins de la ville. « Les déchets plastiques en général ont un impact sur l’environnement en ce sens que ce sont des matières qui ne sont pas faciles à décomposer et leur durée de vie est estimée à plus de 400 ans. Donc, combien de fois l’impact est différent sur la vie des êtres humains. Même sur le plan agricole, cela n’est pas bon sur les terres cultivables. Donc, par rapport aux unités de production, nous sommes en partenariat, chaque année, nous faisons des réunions. On s’est dit de mettre un bureau mais jusqu’à présent, ce n’est pas encore fait. Alors, le message que je lance va à l’endroit des unités de production et de la population. Alors, si nous citoyens nous ne sommes pas armés d’un esprit de civisme, nous allons toujours salir l’environnement. Alors, nous avons fait une réunion pour lancer une campagne de sensibilisation pour montrer à la population que cela à un effet secondaire sur l’environnement. Aux producteurs, je leur ai dit de mettre des magasins pour les sachets d’eau et d’instaurer des mesures de recyclage. Je veux qu’ils s’investissent dans ce domaine pour pouvoir prendre soin de la ville », a-t-il fait savoir.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Joseph Goumou et Jean David Loua pour Guineematin.com

Tel : +224620166816/666890877

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