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Comme tout service hospitalier, la morgue joue un rôle primordial dans un établissement de santé. À Donka, la morgue, à l’image des autres services, est en phase de rénovation très avancée. Le bâtiment a été reconstruit et équipé. Seul le hangar servant de réception et d’exposition des corps n’est pas totalement achevé.
Guineematin.com, à travers un de ses journalistes, a rencontré le responsable de la morgue pour mieux édifier l’opinion.
Dr Jean Pierre Tolno est médecin, diplômé en management des administrations privées et publiques de Sciences Po Bordeaux. Neurochirurgien de formation, il a finalement choisi la médecine légale pour faire valoir ses compétences. Depuis 2006, il dirige le service de la morgue du Centre hospitalo-universitaire de Donka. Il est à la tête d’une équipe de 10 personnes, pour la plupart des bénévoles. Il explique qu’à son arrivée à Donka, le service était dans un état de délabrement avancé, qu’il a depuis réussi à réorganiser. Désormais, aucun corps ne peut être déposé à la morgue s’il n’est pas identifié et accompagné de la mention « constat de décès ».
Dr Mamadouba Bangoura, chef de la morgue de Donka« Dans les conditions normales et habituellement, les corps suivent un circuit. Quand il y a un décès hospitalier, c’est-à-dire un décès dans un service, les corps sont tous accompagnés par ce qu’on appelle un constat de décès. Les médecins du service établissent ce constat et font accompagner le corps par ce document. On y trouve plusieurs renseignements : le nom, le prénom, la filiation, l’âge, la profession, mais aussi le domicile et le diagnostic du décès. Ça, c’est pour les décès hospitaliers.
Maintenant, il y a les cas de décès extrahospitaliers (ndlr : les décès qui surviennent en dehors de l’hôpital, à la maison, dans d’autres structures sanitaires ou dans la rue). Quand les corps arrivent, ils suivent un circuit. Ils passent par les urgences. Le corps est identifié, ainsi que la personne qui l’a déposé. Dans tous les cas, les médecins des urgences établissent le même constat de décès, qui accompagne ensuite le corps jusqu’à la morgue. À la morgue, nous avons ce qu’on appelle un morgueur. C’est le gardien de la morgue. Généralement, c’est un jeune cadre qui est là lorsque le personnel rentre à la maison. C’est lui qui reçoit les corps et effectue les premières formalités jusqu’au lendemain. Il sait lire et écrire. Il garde les documents qui accompagnent les corps jusqu’à l’arrivée des responsables de la morgue. Il nous fait le compte-rendu et nous, nous nous mettons au travail. »
Sur l’identification des corps, un travail méticuleux est effectué, rassure Dr Jean Pierre Tolno.
« Ce sont des garçons de salle qui viennent déposer les corps sur les civières. Ils connaissent bien le service de la morgue. Une fois que les corps sont identifiés, pour éviter toute confusion, nous leur attribuons des numéros d’identification. Je vous donne un exemple pratique : nous avons des numéros de 1 à 20. Dès qu’un corps arrive, disons qu’il correspond au numéro 2. Ce numéro est inscrit sur le constat de décès, puis le même numéro 2 est apposé sur le drap recouvrant le corps. Ainsi, le corps est clairement identifié. Voilà comment nous procédons pour identifier les corps, éviter les confusions ou toute perte », a expliqué le responsable de la morgue de Donka.
Mais ce n’est pas tout. À la morgue, rien n’est obligatoire, à part le certificat de décès, délivré contre un paiement de 20 000 francs guinéens.
« Comme les autres services de l’hôpital, la morgue offre des prestations à la population. Si les parents ne sont pas là, les corps sont déposés sur la paillasse, ou dans la chambre mortuaire selon la demande des familles. Rien n’est obligatoire. Un corps peut ne pas être traité, ne pas être lavé par nos services et être directement admis dans un casier de la chambre froide, ou être retiré par les parents pour l’enterrement. Tout dépend de la volonté des proches du défunt.
Nous travaillons selon ce que les familles nous demandent. Certains parents refusent même que leur défunt soit admis dans la chambre froide. Quand ils nous disent que le défunt avait laissé dans son testament la volonté de ne pas être mis dans le froid, nous respectons cela. Dans ce cas, on le dépose sur une paillasse jusqu’au lendemain. Puis, on effectue la toilette mortuaire avant de le remettre à ses proches pour l’inhumation », a indiqué Dr Jean Pierre Tolno.
Abdallah BALDÉ pour Guineematin.com
Tél. : 628 08 98 45
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