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Le nouveau ministre des mines et de la Géologie, Bouna Sylla a pris fonctions ce vendredi 15 mars 2024 au siège du département à Kaloum.
Une occasion pour celui qui est considéré comme fin connaisseur du domaine minier, d’énumérer les 10 points sur lesquels lui et son équipe s’appuieront pour mener les réformes et les discussions.
Pour Bouna Sylla, il faut rendre le secteur minier résilient face aux aléas de l’environnement économique mondial.
Pour cela et aussi pour faire bénéficier la chaîne de valeur du secteur au pays, le nouveau ministre entend poursuivre avec détermination, « les réformes et les discussions en cours pour le respect du code minier et des conventions ».
Il a énuméré dans ce sens, dix (10) points, qui seront au cœur de sa gestion :
1- La diversification de la production à travers entre autres la transformation des produits miniers sur place pour accroître les chaînes de valeurs. Pour ce faire, nous poursuivrons les efforts pour amener les sociétés à respecter leurs engagements en matière de construction de raffinerie d’or, de la transformation de la bauxite en alumine et de l’alumine en aluminium. L’aluminium est devenu de nos jours un des métaux critiques pour la transition énergétique. Il s’agit également de la transformation du minerai de fer en acier tel que prévu dans les accords fondateurs du projet Simandou conformément aux instructions de Son Excellence Monsieur le Président de la République mises en œuvre par le Comité Stratégique du Projet Simandou ;
Le Gouvernement évaluera avec pragmatisme la question de la source d’énergie nécessaire à l’atteinte de cet objectif. Nous allons travailler assidument avec les acteurs concernés du secteur minier et autres investisseurs dans le domaine de l’énergie pour des solutions énergétiques optimales permettant une transformation rapide sur place de nos matières premières.
2- En relation avec les administrations fiscales et douanières, la collecte efficace des revenus miniers pour éviter les prix de transfert et autres optimisations fiscales qui minimisent les revenus de l’État issus du secteur. Pour ce faire, le département des mines apportera un appui conséquent au services concernés (Douanes et Impôts) notamment en renforçant le contrôle et le suivi de l’activité minière et géologique et de l’exportation minière ;
3- La maximisation des externalités positives, notamment, en matière de contenu local. A cet égard, il sera exigé de chaque société, la mise en place d’un Plan de contenu local avec des indicateurs précis (KPI) d’évaluation. Ce qui permettra d’évaluer régulièrement les performances et établir un traitement juste des sociétés minières. Aussi, l’Etat, à travers notamment la bourse de Sous-Traitance de Partenariat, accompagnera les entreprises dans le cadre du renforcement de leurs capacités ;
4- Le suivi rapproché pour le respect des normes ESG et de l’ITIE ;
5- Le nécessaire accompagnement, réformes et organisation de l’orpaillage qui est une opportunité économique malgré les risques majeurs sur l’environnement et le travail des enfants à travers une déscolarisation de masse dans les régions concernées ;
6- L’amélioration des relations entre les sociétés minières et les communautés riveraines à travers l’organisation d’une table ronde des parties prenantes. Ce sera l’occasion de préciser les rôles des uns et des autres pour éviter des dérapages qui sont préjudiciables aux revenus de l’État et des entreprises, mais aussi aux communautés ;
7- La réhabilitation des sites miniers conformément aux code l’environnement, au code minier, aux autres textes applicables et les normes internationales admises dans l’industrie ;
8- La mise en place au sein de chaque société d’un plan minier approuvé par l’État pour une exploitation durable permettant d’éviter les écrémages ;
9- L’opérationnalisation du CADEM (centre africain de développement minier) qui est une institution de l’Union Africaine que notre pays en tant que membre fondateur de l’OUA a l’honneur d’abriter le siège et ;
10- Enfin, des investissements seront réalisés pour la recherche géologique et minière, notamment sur les métaux critiques indispensables pour la transition énergétique. Nous travaillerons suivant les instructions du Chef de l’État, pour décliner à l’instar des autres pays, une politique appropriée sur les métaux critiques.
Pour exécuter ce tableau non exhaustif des ambitions du nouveau ministre, Bouna Sylla appelle à l’union les acteurs du secteur minier à se mettre en ordre de marché, « pour transformer notre secteur afin de parvenir à une vision commune du rôle du secteur minier dans le développement économique et social de la Guinée et dans la prospérité des investisseurs, pour une répartition équitable des bénéfices entre toutes les parties prenantes. C’est cela, la mission que Son Excellence Monsieur le Président de la République m’a assignée ».
Par ailleurs, Bouna Sylla a demandé « une collaboration active les collègues du gouvernement, avec les sociétés minières, les partenaires techniques et financiers et la société civile, d’une attention sincère et assidue pour les impacts sociaux, économiques et environnementaux, et d’une objectivité et d’une ouverture d’esprit dans la collaboration avec les cadres du secteur ».
« Vous comprenez donc aisément la nécessité d’une union sacrée, d’un engagement commun, d’une volonté inébranlable de chacun des acteurs pour atteindre notre noble objectif d’un développement harmonieux, accéléré et équitable du secteur. C’est cela notre devoir envers les populations guinéennes. C’est cela notre devoir envers les investisseurs. C’est cela notre devoir envers tous ceux qui contribuent au développement du secteur, tous ceux qui espèrent en tirer des bénéfices légitimes », a-t-il lancé.
MohamedNana Bangoura