Menaces de fermeture des hôpitaux à Kankan : « C’est un manquement très grave… » (Moussa Cissé)

il y a 3 heures 15
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Lors d’une rencontre tenue ce jeudi 23 octobre à Kankan, certains travailleurs de l’hôpital régional et d’autres centres de santé de la commune urbaine ont appelé le président de la transition à se porter candidat.

La communication de Sabouyan Camara, surveillante du service des urgences médico-chirurgicales de l’hôpital régional de Kankan, a particulièrement retenu l’attention. La dame a ouvertement déclaré :

« Nous attendons la réponse d’ici 72 heures, très précises. S’il ne nous répond pas dans les 72 heures, nous allons fermer les portes de l’hôpital et les malades vont souffrir… ».

Ces propos ont suscité de vives réactions au sein du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG).

Le chargé du volet santé, Moussa Cissé, a, lors d’un entretien accordé à notre rédaction ce vendredi 24 octobre 2025, fustigé cette attitude des professionnels de santé de Kankan.

« C’est un manquement très grave qui est arrivé à Kankan, une mobilisation dont l’actrice a fait une communication ratée qui ne dit pas son nom. Nous, en tant qu’acteurs de la société civile, qui prônons la citoyenneté et la dépolitisation du système de santé, sommes très choqués par ce que nous avons entendu dans la vidéo. Celle qui a été interviewée est effectivement une professionnelle de santé, puisqu’elle est responsable du service médico-psychologique à l’hôpital régional de Kankan. Mais ce qu’elle a dit n’engage qu’elle seule. Cela ne reflète pas l’opinion des autorités sanitaires de la place, car ce n’est pas elles qui lui ont demandé d’intervenir de cette manière », a-t-il déclaré au micro de Mosaiqueguinee.com.

Pour Moussa Cissé, l’auteure de ces propos doit être sévèrement sanctionnée. Selon lui, le président de la République n’a pas besoin d’une telle mobilisation au risque de perturber le fonctionnement des structures sanitaires.

« On ne peut pas fermer des hôpitaux, qui doivent rester apolitiques, parce que le président doit ou non se porter candidat. La candidature du président de la République dépasse largement ces débats locaux. On parle ici de la vie d’une nation, d’une responsabilité très lourde qui lui incombe. Il est libre de se porter candidat ou pas. Sur le plan sanitaire, l’hôpital doit rester apolitique. Le président de la République est très attaché à la sensibilité des personnes en difficulté. Les efforts qu’il consent dans les hôpitaux ne devraient pas être entachés par des communications de ce genre », a-t-il laissé entendre.

Ce responsable de la société civile estime qu’il faut désormais rassurer les citoyens que de telles déclarations ne doivent pas perturber le fonctionnement de l’hôpital de Kankan. Diffuser une telle psychose, selon lui, revient à nuire à la prise en charge des patients.

« Les malades ont besoin d’être rassurés. Les personnels de santé doivent être là pour eux, indépendamment de la politique. Que le président se présente ou non, cela ne devrait rien changer. Dire le contraire, c’est de la démagogie. Le président a une responsabilité très lourde. Il écoute, il pèse ses décisions, il agit avec mesure. Il faut le laisser faire son choix, au lieu de continuer à le persécuter. Nous condamnons fermement cette communication venue de Kankan et interpellons le directeur général de l’hôpital de ne pas s’y associer. », a-t-il ajouté.

Moussa Cissé appelle le ministère de la Santé à prendre des mesures pour éviter que de telles dérives ne se reproduisent.

Selon lui, de tels propos risquent non seulement de ternir l’image du corps médical, mais aussi de porter atteinte à la dignité des patients.

Il plaide pour une dépolitisation totale du système sanitaire, tout en invitant les professionnels à se consacrer pleinement à leur mission de service public.

Hadja Kadé BARRY

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