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La phase des réquisitions et plaidoiries dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre se poursuit, ce mardi 14 mai 2024, au Tribunal criminel de Dixinn. Pour cette deuxième journée, la parole revient toujours à la partie civile. Me Amadou DS Bah qui a pris la parole en première position a formulé des demandes en faveur des victimes.
A l’entame de ses propos, Me Amadou DS Bah a fait remarquer que les colonels Moussa Tiegboro Camara et Claude Pivi ont été maintenus dans leurs fonctions jusqu’au 5 septembre 2021. Selon lui, pendant 13 ans, les victimes ont été larguées par ces deux colonels avec des cortèges.
“Quand une victime voit ses présumés bourreaux exercer les hautes fonctions au sein de l’administration politique et militaire, elle ne peut pas croire en la justice. Cet argument qui consistait à dire que le procès n’allait jamais avoir lieu était plausible”.
Dans sa plaidoirie, l’avocat a estimé que les accusés Moussa Dadis Camara, Aboubacar Toumba Diakité, Moussa Tiegboro Camara et autres ne peuvent en aucun cas, bénéficier de circonstances atténuantes pour le fait qu’aucun d’entre eux n’a reconnu les faits. Pour lui, ces derniers “ méritent les châtiments” pour les faits commis sur la population civile au stade du 28 septembre.
“Le président Dadis en complicité avec le fugitif Claude Pivi, les Colonels Tiegboro et Blaise Goumou ont organisé leur propre évasion. Vous avez les images. Comment ce commando lourdement armé a pu pénétrer la Maison centrale et les exfiltrer. Monsieur le président, il( Moussa Dadis Camara, ndlr) a voulu se soustraire de sa responsabilité en tant que père. Il y a un qualificatif que j’aurais pu employer, mais je me réserve. Les arguments avancés par la défense ce qu’ils ont été forcés de quitter la Maison centrale. Sur 11 accusés, pourquoi ce sont les quatre qui ont fui? Marcel, Cécé Raphaël Haba, Paul Mansa Guilavogui, Dr Chérif Diaby et Colonel Kalonzo sont restés. Pourquoi les autres ont fui ? Monsieur le président c’est parce qu’ils se sont rendus compte que leur plan a foiré et les 3 se sont retournés en prison. Ce fait démontre que le président Dadis est planificateur du massacre du 28 septembre. Il a commis des crimes contre l’humanité par la responsabilité de la chaîne de commandement parce que ceux qui ont agi étaient directement sous son commandement”.
Pour Me DS Bah, les arguments du genre : “Je n’ai donné aucun ordre, tous sont devenus obsolètes”. Il affirme que la culpabilité de crimes contre l’humanité de Moussa Dadis Camara “ne fait l’ombre d’aucun doute”.
Pour ce qui est du cas du Colonel Moussa Tiegboro Camara, Me Amadou indique que celui-ci a été “l’un des planificateur de ce massacre. Il a participé à tout de la conception, la réalisation et dans la dissimulation des preuves. Il dit que parmi les parties civiles, 67 parlent de lui. C’est inédit. Il était partout et nulle part. La veille d’abord il était au camp. Le jour-j à 6 heures il est venu au stade. Le soir, pour tirer les leçons, il était au camp. Il était aux côtés du président Dadis et il l’a dit à RFI. Il ne savait peut-être pas qu’il était enregistré ou c’est le destin qui l’a fait dire. Il dit : “quand le président Dadis appelait j’étais sur place.”
L’avocat demande au Tribunal de condamner solidairement les 11 accusés et sollicite des réparations pour les victimes.
“Monsieur le président, les victimes vous regardent, elles vous demandent de vous rappeler de leurs témoignages à la barre. L’image de notre justice est en jeu et je sais que vous allez redorer son image à travers votre décision. Nous vous demandons de vouloir retenir les accusés dans les liens de la culpabilité de crimes contre l’humanité pour les infractions commises au cours des événements du 28 septembre et les jours qui ont suivi.
Pour la réparation, de recevoir Oury Bailo Bah et 730 autres, la FDIH, l’OGDH, l’AVIPA dans leur constitution de partie civile. Condamné solidairement les accusés au paiement des montants ci après :
Pour les ayant droits des morts et des disparus au nombre de 87, nous demandons 3 milliards par groupe.
Pour les femmes victimes de viols au nombre 137 recensées, nous demandons 2 milliards par victime.
Les victimes de coups et blessures volontaires, au nombre de 500, nous demandons 1 milliard 500 millions chacun.
Les victimes de torture au nombre de 5, nous demandons 2 milliards par personnes.
Pour les victimes de pillages au nombre de 13, nous demandons 1 milliard par personne.
En plus de cette demande monsieur le président, nous voudrions que ce montant soit garanti par l’Etat puisqu’il aurait été tenu responsable aussi par le fait que ceux qui ont agi l’on fait sous couvert de l’État”.
L’article Massacre du 28 septembre : Me DS Bah demande des “châtiments” pour Dadis et Cie est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.