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Ce 1er février 2024, la colère des femmes de Coronthie a paralysé le centre administratif de Conakry en réaction à plusieurs problèmes persistants depuis l’incendie du principal dépôt d’hydrocarbures à Kaloum, un mois plus tôt. Les femmes rencontrées par Guinéenews, ont identifié divers facteurs déclencheurs de cette manifestation.
Tout d’abord, elles dénoncent la répartition « inégale » des ressources engrangées à travers la chaîne de solidarité qui est née au lendemain de la catastrophe.
« La chaîne de solidarité a collecté des sommes importantes, mais nous n’avons rien reçu. L’argent a été attribué à des personnes qui n’ont jamais été victimes. Et d’ailleurs, nous ne voulons plus rien de ces dons de riz ou d’argent, mais à la reconstruction de nos maisons », déclare M’Ballia Sylla, une manifestante.
En outre, la hausse des prix des denrées de première nécessité, bien que moins évoquée dans cette situation, constitue également un autre facteur. À l’approche du Ramadan, les prix ont augmenté, accentuant les difficultés des sinistrés.
Mabinty Camara, quant à elle, renchérit en ces termes : « avec nos maris au chômage, la vie devient difficile. Les prix des produits sur le marché ont également augmenté. Le président doit avoir pitié de nous. Car, nous avons des enfants et des personnes âgées à notre charge. »
Une rencontre avec la gouverneure qui n’a rien donné
En dépit de la rencontre avec la gouverneure de Conakry, le mécontentement persiste. Aminata Camara témoigne : « nous avons formé une délégation pour rencontrer madame la gouverneure, M’Mahawa Sylla. Mais ses mots méprisants lors de la rencontre nous ont choquées. Face à l’augmentation des prix, nous rappelons aux autorités que l’enfant de Kaloum n’a pas faim. Nous achèterons le sac de riz à 500 mille francs guinéens s’il le faut, mais nous exigeons la restitution de nos maisons et de notre marché. »
Par ailleurs, en raison de la gravité des accusations alléguées contre elle, Guinéenews est entré en contact M’Mahawa Sylla pour avoir sa version des faits. Mais elle n’a pas souhaité commenter ces allégations, arguant que ‘’le Bon Dieu veille.’’
À la question de savoir si oui elle a tenu ou non ces propos qu’on lui attribue, l’officier général à la retraite M’Mahawa Sylla précise que même à l’endroit d’un subordonné, elle ne peut le dire. “Ceux qui me connaissent vous le diront”, a-t-elle coupé court.