Mamy Diaby dénonce : « nos données biométriques sont stockées en Malaisie…c’est un scandale »

il y a 7 heures 16
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Figure clé du secteur des technologies en Guinée, l’ancien Directeur général adjoint de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications ( ARTP), M. Mamy Diaby s’est exprimé vendredi, 21 février lors d’un panel intitulé « L’impact de l’innovation et de la recherche dans la transformation de l’économie » lors de la troisième édition du Forum d’Émergence Magazine FEEM 2025. Bien que saluant les progrès réalisés, il a souligné les défis persistants, notamment en matière de contrôle des données et de monopole dans le secteur des télécommunications.

 

Reconnaissant que la Guinée a réalisé un progrès significatif dans le secteur numérique, notamment avec la multiplication par 500 le nombre d’utilisateurs d’Internet, qui représente désormais plus de 50% de la population, il a également évoqué la révolution que constituent les services de transfert d’argent mobile, qui permettent aujourd’hui aux Guinéens de transférer de l’argent entre Conakry et des régions comme Dabola sans nécessiter une connexion internet.

 

Cependant, le constat reste mitigé sur plusieurs points cruciaux. Mamy a déploré le retard dans la création d’une infrastructure numérique nationale adéquate. « Il est inacceptable que notre pays n’ait pas encore rapatrié le point GN, ni développé un opérateur de téléphonie mobile véritablement compétitif », a-t-il affirmé, en pointant du doigt le monopole actuel qui nuirait à la diversité du marché et à son efficacité.

Le principal exemple évoqué par Mamy concerne le stockage des données biométriques des Guinéens, telles que celles des passeports et cartes d’identité, qui sont actuellement hébergées en Malaisie, à l’étranger.

« Il faut que nous mettions en place des infrastructures pour permettre de rapatrier les données des Guinéens, de domestiquer des données des Guinéens sur le territoire national. Il reste donc des choses à faire. Par rapport à l’hébergement des données à l’étranger, c’est dangereux, parce qu’elles peuvent être monétisées et être vendues. Deuxièmement, nous n’avons pas le contrôle sur ces données-là. C’est quand même votre identité, c’est quand même votre ADN, c’est quand même votre empreinte, c’est votre photo. Ils peuvent en faire ce qu’ils veulent. On n’a pas de contrôle sur ça. Il faut que nos données soient domestiquées de façon nationale. C’est ce que font les pays modernes, c’est ce que font les pays qui innovent aujourd’hui et on ne peut pas rester à la marge du monde. L’avantage, c’est que l’État pourra gérer, contrôler les données de ses citoyens, au lieu de faire contrôler ça par des étrangers qui peuvent le monétiser à des entreprises. C’est un scandale », a-t-il souligné, en précisant que l’absence de centres de données nationaux rend la Guinée vulnérable aux risques de monétisation et de contrôle des données personnelles par des actes.

Poursuivant, il a tout même mentionné le manque d’infrastructures nationales pour gérer et héberger les données. Cela, a-t-il indiqué, empêche le pays de garantir la sécurité des informations sensibles des citoyens et d’exercer un contrôle sur ces données. Pour lui, cela représente un véritable enjeu de souveraineté nationale. 

L’un des plus grands défis soulignés par Mamy Diaby, reste le monopole dans le secteur des télécommunications. Avec un seul opérateur en Guinée, le réseau ne peut répondre aux besoins de toute la population, créant des problèmes de congestion. « C’est pour ça que, quand vous commencez à appeler, parfois le réseau n’est pas stable. Nous ne sommes pas en période d’hivernage. Il ne pleut pas. Les réseaux sont censés être stables. Mais s’il n’y a qu’un opérateur sur le marché, pour 12 ou 14 millions d’individus. À elle seule, cette société ne pourra pas absorber toute la population », a-t-il déploré. 

Sâa Robert Koundouno 

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