Maison du Savoir pour l’humanité : une conférence pour une élection présidentielle apaisée en Guinée

il y a 6 heures 23

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La Guinée tend vers le retour à l’ordre constitutionnel. L’élection présidentielle est prévue pour le dimanche 28 décembre 2025. Comme dans de nombreux pays, cette période électorale demeure sensible et souvent propice à des tensions. De plus, ces dernières années, les élections présidentielles ont fragilisé le tissu social guinéen. Consciente du danger que cela représente, l’ONG la Maison du Savoir pour l’humanité (MSH) a organisé une conférence nationale sur la paix et la cohésion sociale en Guinée afin de sensibiliser et conscientiser les citoyens en amont du scrutin, « pour que les élections puissent se déroulera dans la paix et la quiétude sociale », a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ce samedi 1er novembre 2025, l’ONG a ainsi réuni à Conakry un panel regroupant acteurs socio-politiques, représentants des communes de Conakry, syndicats, société civile, leaders religieux et institutions publiques.

À cette circonstance, Ousmane Barry, président de la MSH, a planté le décor en rappelant l’historique tendu du pays : « Quand on revisite un peu l’histoire de la Guinée, les élections présidentielles précédentes sont presque toutes marquées par des tensions et qui ont failli fragiliser ce pays et nous mettre dans une incertitude totale. Cela nous préoccupe et nous interpelle parce qu’aucune activité ne peut marcher s’il n’y a pas la paix. C’est une activité, une nécessité vitale pour pouvoir vivre ».

Le président de MSH a ensuite mis en garde contre l’exclusion politique, véritable catalyseur de crises : « Lorsque vous écoutez les uns et les autres dans les quartiers, dans les médias, vous entendrez certains se dire, ils sont exclus. Mais tout cela, que ce soit une réalité ou il y a des raisons, nous pensons qu’avec le militantisme que nous connaissons aujourd’hui sur tout le pays et qui n’est pas encore dans le cadre de comprendre le contexte, chacun suit son leader, suit l’opinion de l’autre sans se référer vraiment aux sources, aux vraies informations, nous pensons que cela peut entraîner une certaine sorte de méfiance si on n’arrive pas à gérer cette situation ».

Par ailleurs, M. Barry a exprimé son choix de voir que cette activité a porté fruits : « Nous espérons d’abord inciter à la conscience collective que chacun puisse comprendre qu’il n’y a pas une chose nécessaire à chercher que la paix. Et que certainement ce que nous initions aujourd’hui peut inspirer d’autres aussi à se mettre dans la danse pour promouvoir la paix dans notre pays. C’est notre volonté de faire ce panel aujourd’hui pour qu’on ait finalement une élection libre, sans violence et que tout le peuple puisse vivre encore en paix ».

Panéliste dans cet événement, Thierno Yaya Diallo, président du parti Guinée Moderne a livré un témoignage riche d’expériences internationales : « Nous sommes tous là aujourd’hui pour montrer que la paix est essentielle dans le cadre du développement d’un pays.

J’étais un panéliste, j’ai essayé un peu d’expliquer mon expérience dans la gestion des conflits, dans les missions de paix. En tant qu’ancien fonctionnaire des Nations Unies, j’ai travaillé dans des missions de paix dans beaucoup de pays, en Afrique, en Asie et dans le Moyen-Orient. Et je pense que la paix est essentielle, la construction de la paix est essentielle pour un développement socio-économique durable parce que c’est vraiment le plancher sur lequel on peut construire tous les piliers de développement. Donc si aujourd’hui nous sommes en Guinée, nous sommes dans une transition, quelque chose qui a été commencé par l’uniforme, il est temps maintenant que ceci soit finalisé par le droit, par l’expérience, par la valeur, le savoir-faire du développement dans les nations. Notre pays, particulièrement la Guinée, comme je le disais tantôt, c’est un pays qui a eu assez pas mal de promesses, mais nous avons beaucoup de déceptions. Nous avons un sol qui est extrêmement riche d’or et de diamants, comme il dit, nous avons une pluviométrie qui est extraordinaire, des rivières qui peuvent chanter des centaines de mégawatts d’électricité, nous avons un peuple qui travaille avec force et froid, mais jusqu’à présent nous sommes résiliés à ce manquement. Nous décidons d’aller aux urnes, on dit que je vote, mais j’ai faim. Mais est-ce que cette faim, c’est vraiment la finalité ? Nous entendons ce cri de cœur, nous comprenons l’enjeu auquel nous sommes. C’est pour ça qu’on est en train de prêcher aujourd’hui la paix, et nous sommes en train de nous mobiliser pour participer à ces échéances électorales parce que c’est important que des acteurs comme moi, des acteurs qui ont montré leur expérience, qui connaissent la valeur de la paix et de l’équité sociale et nationale, pour qu’ils puissent s’engager afin d’accompagner la Guinée dans cette dernière phase de sa transition. C’est extrêmement important, c’est pour ça que je suis là avec vous. Nous avons des propositions, nous avons des programmes de société à vendre à la Guinée pour qu’on puisse vraiment amorcer… ».

En outre, le président de Guinée Moderne se positionne d’ailleurs comme alternative crédible au prochain scrutin : « Nous sommes vraiment engagés à éduquer nos militants à la paix. En tant qu’acteur politique, je suis aussi acteur de développement socio-économique et socio-politique aussi de la Guinée. J’ai travaillé avec les communautés pendant les 4 dernières années. J’ai dirigé des institutions culturelles qui font la promotion de la culture et du cadre cultuel de la Guinée. J’ai sillonné tout le pays. J’ai essayé d’avoir une compréhension très nette de ce qui empêche vraiment cette unité nationale pour laquelle nous sommes toujours en train de parler. On a fait un excellent diagnostic. Il est temps de proposer des solutions et il est temps de les mettre sur la table afin qu’elles soient exécutées. La Guinée a assez attendu. Et je pense que c’est le moment pour qu’on aboutisse à cette phase ».