Lola : les autorités et les ressortissants cherchent une solution durable pour éviter le pire, dans le conflit entre agriculteurs et éleveurs

il y a 2 heures 18
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Face à la montée des tensions entre agriculteurs et éleveurs dans la préfecture de Lola, les autorités locales et les ressortissants unis dans une mission de sensibilisation appellent au calme et à la cohabitation pacifique.

Depuis plusieurs jours, une délégation conduite par le Directeur préfectoral de l’Élevage et de l’Agriculture, accompagnée d’un important groupe de ressortissants de la préfecture, sillonne les localités de Lola. Objectif : comprendre les causes du conflit récurrent entre agriculteurs et éleveurs, et proposer des solutions durables, pour restaurer la paix.

Située à l’est de la préfecture, près de la frontière ivoirienne, Gueasso est l’une des zones les plus touchées par ces affrontements. Les habitants dénoncent notamment les incursions nocturnes de troupeaux venus de Côte d’Ivoire, accusés de dévaster les champs avant de repartir de l’autre côté de la frontière.

Dans une salle comble réunissant jeunes, femmes et anciens, les interventions se sont succédées, pour réclamer le départ des éleveurs étrangers et dénoncer l’« arrogance » de certains éleveurs locaux.

Prenant la parole, Moussa Camara, ressortissant de Gueasso, résidant à Conakry, a exhorté les populations à la retenue :« Nous ne sommes pas indifférents à vos souffrances. Aujourd’hui, nous vous demandons pardon et vous appelons à maintenir la paix. Nous sommes tous fils de ce pays, mais il faut faire preuve de responsabilité. Ce conflit a appauvri nos communautés ; le gouvernement a pris des mesures, respectons les. »

Le sous-préfet de Gueasso, colonel Henzou Kolié, a rappelé les dispositions prises pour éloigner les éleveurs venus d’ailleurs :« nous avons déguerpi les éleveurs étrangers et nous n’accepterons pas qu’ils reviennent. Ceux qui cachent des bœufs dans leurs concessions, sont prévenus. Personne ne doit installer d’éleveurs sans informer les autorités. »

Il a également appelé les éleveurs locaux à respecter les propriétés terriennes :« vous ne devez pas vous installer de force sur les terres d’autrui. La cohabitation pacifique doit reposer sur le dialogue, non sur la contrainte. »

De son côté, le président de la délégation spéciale de Gueasso, Lanciné Keïta, a dénoncé les comportements opportunistes de certains habitants :« des citoyens installent eux-mêmes des éleveurs dans leurs villages, encaissent de l’argent, puis accusent les autorités. Après le départ des éleveurs, il est interdit de vendre la terre : la terre n’augmente pas, mais la population, oui. »

Le sage de Sayodou a, lui aussi, pris la parole pour dénoncer les dégâts causés par un éleveur guinéen :« nous souffrons des agissements d’un éleveur nommé Djibril D. Nos champs de riz et nos plantations sont détruits. Les animaux viennent de Côte d’Ivoire, broutent nos cultures et repartent. »

Les différentes interventions ont mis en lumière la complexité du conflit, entre enjeux fonciers, transhumance incontrôlée et manque de dialogue.

Les autorités promettent de poursuivre les campagnes de sensibilisation, afin d’éviter de nouvelles violences et de restaurer la cohésion sociale, dans la préfecture de Lola.

 

 

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