Libération de Kabinet Sylla Bill Gates: les surprenants arguments du procureur Aly Touré, passés en dérision ! (Mognouma)

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Fallait en rire ou pleurer ? Plutôt en rire à gorge déployée, s’il n’était pas question de la mise en liberté d’une personne dont la détention est jugée illégale par les juges eux-mêmes.

La requête du procureur très spécial de la CRIEF, adressée à la cour suprême pour justifier le maintien en prison du patron du Groupe Djoma, sort de l’ordinaire.

Elle est l’expression, dit-on, d’un acharnement de la part d’un procureur qui est en manque de preuves matérielles pour asseoir la conviction des juges en charge du dossier. Ça tourne en dérision et livre le pays au ridicule.

Dans son pourvoi contre l’ordonnance de la chambre de l’instruction de la CRIEF qui exige la mise en liberté immédiate de Kabiné Sylla alias Bill Gates en rappelant également que le recours n’est pas suspensif de la décision, Aly Touré, avide de voir sa proie périr en prison dit-on, également, argue que l’exécution de ladite ordonnance peut provoquer un trouble grave à l’ordre public.

En conséquence, Aly Touré sollicite de la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire en Guinée, en l’occurrence la cour suprême, un sursis de l’application de l’ordonnance. Cela, après avoir essuyé des déconvenues à tous les niveaux de l’instruction.

«En quoi la libération de Bill peut être une menace à la sécurité nationale ? A-t-il été poursuivi pour des faits de rébellion et d’attroupements illégaux ou pour des faits de détention d’armes de guerre ?», ce sont des questions que des citoyens complètement hébétés se posent face aux arguments avancés par l’ancien procureur de Kankan.

A préciser, que la requête, au-delà de tourner en dérision toute la procédure, vouant ainsi aux gémonies son auteur, elle est moquée par une opinion qui se convainc que l’injustice est érigée en mode de gestion des dossiers concernant une catégorie de personnes.

S’il est exagéré de jeter un discrédit sur cette cour spéciale, ce, en raison de l’existence de rares magistrats, courageux et vertueux, qui, en dépit de tout, disent le droit. Cependant, il est évident que l’acharnement qui consiste à démontrer tout le contraire des décisions souveraines et indépendantes prises par les juges ainsi que les traitements à géométrie variable, réservés à des dossiers d’acteurs politiques, ces facteurs peuvent amener l’opinion à faire un raccourci qui est loin d’une caricature. C’est celui de dire que la CRIEF est une grosse déception.

C’est apparemment la même conclusion à laquelle était parvenue, dans un passé pas très lointain, l’ancien Garde des sceaux, Charles Wright.

Celui-ci, faut-il le rappeler, dans l’une de ses nombreuses déclarations fracassantes comme il en avait l’habitude, et qui avait d’ailleurs fait du raffut, avait dit plus haut, et plus fort que la CRIEF était déception.

Mognouma Cissé

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