Libération de Dadis, un pas vers la paix ou un coup porté à la justice? Les avis partagés à Kindia

il y a 2 jours 46
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Dans un décret rendu public le vendredi 28 mars 2025, le président de la République, le général Mamadi Doumbouya, a accordé une grâce à l’ancien président de la transition guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara. Pour raison de santé, a précisé ledit décret.

À Kindia, cette grâce suscite des réactions partagées. Si certains saluent cette décision comme un geste de réconciliation et de pacification du pays, d’autres estiment qu’il ne devrait pas bénéficier d’une telle clémence, notamment au regard des événements tragiques du 28 septembre 2009, marqués par de graves violations des droits humains sous sa direction. Voici quelques réactions à cette grâce présidentielle :

Ibrahima Sory Sylla, activiste et défenseur des droits de l’homme, exprime ainsi son indignation : « nous avons appris comme tout le monde hier soir. Tous ceux qui avaient été condamnés à l’issue du procès du 28 septembre étaient coupables de faits très graves. Leur condamnation avait apaisé les victimes et leurs proches. Le souhait était de voir Dadis et ses co-accusés purger leur peine. Cela devrait interpeller les futurs dirigeants sur la nécessité de changer de paradigme dans leur manière de gouverner. Condamner quelqu’un à 20 ans de prison avec toutes les humiliations que cela implique, puis le libérer ensuite, c’est difficile à expliquer. Nous pouvons alors dire que la justice n’a pas été rendue pour les victimes et que cela risque de miner la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires du pays.

En tout état de cause, le président de la République est libre d’accorder sa grâce à qui il veut, c’est une prérogative de son pouvoir discrétionnaire. Cependant, cette libération semble bien calculée. Car, il n’est pas le seul malade d’ailleurs. Attendons de voir la suite. »

Moustapha Camara, cet acte met en avant le besoin d’unité nationale et de stabilité politique.

« C’est une joie pour nous de voir aujourd’hui le capitaine Moussa Dadis Camara bénéficier d’une grâce présidentielle. Il a été honnête en demandant à l’époque que la lumière soit faite sur cette affaire. Il s’est remis à la justice de son pays. Après plusieurs années passées à la maison centrale, si aujourd’hui le président Doumbouya lui a accordé la liberté pour raison de santé, je ne trouve pas cela condamnable. Il avait dit qu’il serait libéré un jour. Certains affirment que c’est à des fins politiques, mais je pense que le président n’avait pas besoin de cela, compte tenu du soutien dont il bénéficie aujourd’hui dans tout le pays. En réalité, cette action est un pas vers la réconciliation et l’unité nationale. On ne fera jamais l’unanimité, mais en tout cas, nous apprécions cet acte et espérons que cela contribuera au bonheur de notre pays », s’est-il réjoui.

Cette grâce continue d’alimenter les débats en Guinée, entre quête de justice et volonté de réconciliation nationale.

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