Leadership féminin : Conakry accueille le 1er Sommet des Femmes d’Impact d’Afrique

La Fondation Jamila a réuni, les 24 et 25 octobre à Conakry, plus de 500 femmes leaders africaines et internationales à l’occasion du premier Sommet des Femmes d’Impact d’Afrique, placé sous le thème : « La femme au cœur du développement économique de l’Afrique».

La cérémonie d’ouverture a été marquée par plusieurs allocutions, des expositions sur les opportunités d’avenir et des panels portant sur la vision économique gouvernementale en faveur de l’autonomisation des femmes. L’objectif de ce sommet est de promouvoir un projet commun sous-régional baptisé femme-fournisseur, destiné à créer un corridor économique visant à renforcer l’intégration commerciale entre les pays africains et à multiplier les opportunités pour les entrepreneures.

Selon les initiatrices, 63 % des femmes d’Afrique subsaharienne participent déjà à la vie économique, souvent dans le secteur informel et avec des moyens limités. Elles constituent « le moteur de leurs familles et du continent africain », mais demeurent « privées des leviers de croissance, de capital, de technologie, de marché et surtout de formation», ont-elles déploré.

Dans son discours d’ouverture, prononcé devant des participantes venues de plusieurs pays, de Dakar à Addis-Abeba, de N’Djamena à Abidjan, Mme Hann Djenaba Keïta, présidente de la Fondation Jamila, est revenue sur la genèse de cette initiative. « Nous avons uni nos forces, mobilisé les femmes modèles et de ressources autour de nous pour donner naissance à ce sommet Impact Ladies International en Guinée. Ce partenariat a réussi de montrer toute la puissance de la sororité entrepreneuriale africaine. Nous voici réunies autour d’une conviction profonde, la femme au cœur du développement économique de l’Afrique. Bien plus qu’un thème, c’est une réalité que nous construisons ensemble, par nos actions et nos engagements quotidiens », a-t-elle souligné.

Mme Keïta a également précisé que ce sommet se veut résolument transactionnel puisqu’« Il ne s’agit pas seulement de discuter, mais de conclure des affaires, de signer des contrats et de concrétiser de la valeur économique tangible pour toutes les femmes entrepreneurs présentes dans cette salle. Cette conviction, nous la portons depuis la création de la Fondation Jamila, qui a accompagné et transformé la vie de plus de 3 000 femmes entrepreneurs à travers la Guinée »

Dans la foulée de cette cérémonie, elle a annoncé le lancement officiel du programme Femmes-Fournisseurs, en partenariat avec la Bourse de sous-traitance. « Aujourd’hui marque un tournant décisif dans notre engagement, en partenariat stratégique avec la bourse de sous-traitance, nous lançons officiellement le programme Femmes-Fournisseurs, un programme véritable accélérateur de croissance qui va reconfigurer le paysage économique guinéen. […] Ce programme va accélérer la formalisation des entreprises féminines, la montée en compétences et leur positionnement sur les marchés d’envergure. »

Mme Keïta a par ailleurs rappelé l’ambition du projet qui débute aujourd’hui dans une salle archicomble « Faire des entreprises féminines les partenaires privilégiés du programme structurant Simondou 2040. […] Dès à présent, je vous invite à découvrir et à commercialiser vos projets, vos produits, au niveau des stands situés au rez-de-chaussée de l’hôtel […]. Je vous invite également à vous enregistrer au groupe numérique. Cette démarche nous permettra de construire ensemble une base de données solide pour notre réseau grandissant et de faire les mises en relation commerciale. »

Des appels à la solidarité féminine

Présente à la cérémonie, Mme Fatoumata Tété Nabé, ancienne ministre guinéenne et présidente du groupe Femmes d’Affaires de Guinée et Synergie des Femmes Cadres et Entrepreneurs, a appelé à l’unité et à la coopération. « Le Sommet Femmes Impact est une opportunité formidable à saisir pour construire des synergies, tisser des partenariats stratégiques et ouvrir de nouvelles perspectives. […] Nous allons continuer à réaffirmer notre engagement collectif, celui d’une Afrique où les femmes ne se contentent plus d’être spectatrices, mais deviennent pleinement actrices et décideuses de leur destin. »

De son côté, Saïfoulaye Diallo, secrétaire exécutif de la Bourse de sous-traitance et de partenariats, a salué l’initiative : « Aujourd’hui, ce forum vous donne la tribune. Ne laissez plus personne vous rappeler que vous êtes potentiel. Soyez préférées, soyez sélectionnées, soyez incontournables. Votre ambition mérite un écosystème qui la reconnaisse. Votre capacité mérite qu’on lui fasse de la place réelle et durable dans notre pays. »

Fervente défenseuse de l’autonomisation féminine et présidente d’Impact Leaders International, Mme Nicole Ndoubayo a expliqué le sens du thème choisi. « Ce thème traduit en lui une conviction, une orientation forte ainsi qu’un appel à l’action. Aucune transformation durable de l’Afrique ne peut se faire sans les femmes. […] Mais trop souvent encore, elles demeurent en marge des décisions économiques majeures et des moyens de financement, exclues des sphères de gouvernance économique».

Originaire du Tchad, madame Nicole Ndoubayoa a poursuivi en ces termes : « Placer la femme au cœur du développement de l’Afrique, c’est reconnaître que le problème ne peut être complet tant que la moitié du continent reste reléguée à la périphérie. Le développement de l’Afrique ne se fera pas pour les femmes mais avec elles et par elles. […] Femme d’impact est née d’une conviction simple mais essentielle : aucune femme ne doit avancer seule. »

Un appel gouvernemental à l’action

La ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, entourée de plusieurs de ses consœurs, a procédé au lancement officiel de la cérémonie.

« Le leadership féminin n’est pas une revendication, c’est une solution nationale. Une femme formée, c’est une femme transformée. Une femme entrepreneure, c’est une économie renforcée. Une femme leader, c’est une nation plus forte. […] Investir dans les femmes, ce n’est pas une faveur, c’est une stratégie de développement».

Pour conclure, la ministre Charlotte Daffé a exhorté les femmes à plus d’engagement. « Chères sœurs, l’Afrique n’entend plus qu’on lui tende la main, elle attend qu’on ose prendre notre place. La Guinée que nous construisons aujourd’hui est celle où chaque femme peut entreprendre sans obstacle et où chaque réussite féminine devient un tremplin pour toute la nation. Oui, la Guinée réussira parce qu’elle a choisi l’inclusion». C’est sur ces mots qu’elle a officiellement déclaré ouvert le 1er Sommet des Femmes d’Impact d’Afrique.

Il faut retenir que cette édition sera clôturée avec une soirée gala caritative au profit de l’éducation des enfants et du soutien des femmes atteintes du cancer en commun accord avec leur partenaire.

Mamadou Yaya Barry

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