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Les travaux de construction du Pont unique de Tanènè, situé à une centaine de kilomètres de Conakry, sont presque terminés. Il ne reste plus que quelques travaux de finition, le poste de péage et de pesage et la couche du bitume sur la route d’accès. La fin des travaux est prévue en octobre. Ce sera sans doute l’une des plus grandes réussites du régime de transition, qui, faut-il le rappeler, a tout mis en œuvre pour la réalisation de cette grande infrastructure.
A Tanènè, dans la préfecture de Dubréka, le fleuve Konkouré est surplombé aujourd’hui par un majestueux ouvrage de franchissement. Situé en amont des quatre ponts métalliques, le Pont unique de Tanènè, comme il convient de l’appeler pour l’instant, allie confort, sécurité et modernité. Long de 126 mètres, l’infrastructure est un modèle unique aussi bien en termes de qualité ou de mode financement innovant a travers les banques privées. La fin des travaux va sans doute révolutionner, à coup sûr, le trafic routier dans la région. A date (11 juillet, ndlr), tous les grands travaux sont bouclés. La fondation et les appuis, la charpente métallique et les dalles, clavetage et l’étanchéité, les garde-corps et les lampadaires, tout est en place.
« Le pont est presque fini. Le taux d’exécution des travaux est de 97%. Il ne reste plus que le revêtement du tablier et le remblai technique qui se raccorde à la chaussée », explique Adjinda Mafoya, Chef de Mission d’ARTELIA, le Bureau qui assure le contrôle des travaux. « Ce sont des travaux qui ne sont pas d’envergure. Après cela, nous allons faire des essais de chargement sur le pont pour voir s’il peut supporter la charge de conception projetée », ajoute-t-il.
C’est un pont mixte de type double poutre longitudinale en acier et tablier béton. Ses chaussées ont une largeur de 3,5 mètres de part et d’autre, offrant aux usagers, une possibilité de dépassement, contrairement aux ponts en aval. L’ouvrage est aussi équipé d’une surlargeur et de trottoirs permettant aux piétons de traverser en toute sécurité.
Ce type de conception a été privilégié par rapport au pont en béton classique pour répondre aux contraintes du temps et aux défis techniques du milieu.
« Le Konkouré est un fleuve dont le débit est élevé, il est donc très difficile de travailler dans l’eau et de faire des batardeaux. Aussi, nous avons un sol rocheux très difficile à travailler. C’est l’option choisie pour aller vite et assurer la durabilité du pont. Les camions pourront ainsi se croiser sur ce pont. Il est même conçu pour ça. C’est un pont futuriste dont la durée de vie projetée est de 100 ans », explique l’ingénieur d’ARTELIA.
Financé à 100% par le Fonds d’Entretien Routier (FER) à hauteur de 269 milliards de francs guinéens, le projet de Pont unique de Tanènè est exécuté par le groupement d’entreprises Leduc / Sogea Satom. Le ministère des Infrastructures et des Travaux publics en est le Maître d’ouvrage.
Poste de péage et de pesage
Le projet du Pont unique de Tanènè prévoit la construction d’un point de péage et de pesage. Les travaux de ce poste sont aussi très avancés. Sogea Satom, l’entreprise contractante met les bouchées doubles pour respecter les délais impartis.
Sur le site situé à la rentrée de la route d’accès en quittant Conakry, un poste de péage et pesage de 2X4 voies, d’une capacité projetée de 700 véhicules poids lourds par jour dans un sens, commence à sortir de terre.
En plus des dispositifs de pesage, il est prévu la construction des blocs administratifs et le local technique, d’un poste de police et de gendarmerie, des ouvrages annexes, un château d’eau, des toilettes publiques et des parkings. « Globalement, il s’agit d’un poste de péage avec un grand hangar couvert sur l’ensemble des cabines techniques et aussi un dispositif technique d’enregistrement automatique et de suivi à distance par le Fonds d’Entretien Routier qui contrôle l’exploitation de ce poste de péage », indique Mafoya, tout en précisant que la charpente métallique du hangar et les poteaux du poste de péage et de pesage sont déjà en cours de confection dans des ateliers à Conakry.
Pendant ce temps, la route d’accès au Pont unique, long de 7,5 km, s’apprête à recevoir sa première couche de bitume
Un coup d’accélérateur du ministre des Infrastructures
Le projet a connu des avancées significatives en un temps record. Grâce à une implication réelle du ministre des Infrastructures et des Travaux publics. Courant avril, en effet, le ministre Mahamadou Abdoulaye Diallo a tenu une réunion d’urgence avec les entreprises et les parties prenantes à l’effet d’accélérer le projet.
Au cours de ladite réunion, engagement a été pris par les parties prenantes de livrer l’infrastructure en fin octobre.
Des difficultés liées à la saison hivernale et au retard dans le règlement de certaines factures subsistent. Mais ces défis n’entravent en rien la volonté des entreprises contractantes de livrer l’ouvrage à temps. « Les travaux sont prévus pour être achevés au plus tard fin octobre 2024. Nous sommes dans les délais et nous prenons l’engagement de les respecter. C’est vrai que grâce à l’implication du ministère des Infrastructures et des Travaux publics, l’emprise a été libérée début juin alors qu’elle devait l’être depuis avril, mais d’ici fin octobre on aura tout fini », rassure le Chef de Mission d’ARTELIA, Adjinda Mafoya.
Satisfaction des usagers
Sur la Route nationale Conakry-Boké, les travaux du Pont unique sonnent comme la fin du calvaire pour les usagers. Ils espèrent que le Pont unique va désengorger le trafic au niveau des quatre ponts. A l’image de Mamadou Sanoussy Bah, les citoyens ne cachent pas leur satisfaction au regard des avancées majeures dans l’exécution du projet. Pour lui, il était nécessaire de bâtir cet ouvrage de franchissement moderne sur le fleuve Konkouré. « Le nouveau pont unique va mettre fin aux embouteillages que nous connaissons quotidiennement aux quatre ponts. Nous sommes impatients de voir l’achèvement des travaux de ce pont unique à deux sens », se réjouit-il. « C’est le lieu pour moi de féliciter le gouvernement du président Général Mamadi Doumbouya pour la réalisation de ce projet. C’est un soulagement pour toute la Guinée parce que cette voie mène au Sénégal, en Gambie, en Guinée-Bissau jusqu’en Mauritanie. Nous sommes très heureux », ajoute Bah, la cinquantaine révolue, au guidon de sa moto.
Même sentiment de satisfaction chez le chauffeur Issa Sylla pour qui, le Pont unique et sa route d’accès étaient nécessaires pour mettre fin au calvaire des usagers. « Nous faisons parfois deux ou trois heures d’attente avant de traverser les quatre ponts. La construction du Pont unique va considérablement soulager les populations », estime-t-il.
Samuel Camara, envoyé spécial pour Emergencegn.net