Le mouvement « Quittons le pays » gagne du terrain : « ce pays n’aide pas à grandir, il t’assomme à travers la mauvaise foi… »

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Depuis le mois de juillet dernier, 2023, un mouvement intitulé « Quittons le pays » a vu le jour sur les réseaux sociaux en Guinée. Des jeunes gens, désespérés plus que jamais, cherchent par tous les moyens possibles à quitter le pays. Leurs destinations ? L’Occident en général car le pays ne leur offre plus aucun espoir. Récemment, Guineematin.com a dépêché un de ses reporters pour discuter avec ces jeunes de leurs motivations et des actions qu’ils envisagent pour aider les jeunes à partir légalement en Occident.

Le mouvement « Quittons le pays », a été initié au début pour amuser la toile. Des jeunes s’amusaient à faire des statuts d’ironie du genre « un pays où on allume sasseri (anti-moustiques) dans les hôpitaux, il faut quitter c’est mieux » ou « un pays où dans les préfectures on allume bougie à l’hôtel, quittons ce pays ». C’était juste pour lancer des piques et rigoler. Mais cela a pris une tournure sérieuse et voilà que cet amusement aujourd’hui est devenu un mouvement.

Ayant constaté l’ampleur de leur initiative qui montre que les jeunes sont vraiment résolus à quitter le pays, les initiateurs ont décidé de forcer le destin. Sékou Magassouba, entrepreneur CEO de l’Entreprise Guinéenne de Commerce & Travaux de Qualité – (EGUICOTRAQ), fait partie du mouvement.

Sékou Magassouba

« La situation actuelle du pays ne favorise pas un climat de prospérité pour tous. Depuis toujours, ce sont les mêmes personnes qui gèrent ce pays et cela engendre un sentiment de désillusion pour la jeunesse qui se sent à l’écart de la gestion d’un État dont elle se dit être l’avenir. Ainsi, à travers notre mouvement, nous allons vers les agences de voyage crédibles et œuvrer pour la réduction des coûts des procédures de voyage. Mais aussi mettre en place des cellules d’information et d’assistance, composées de personnes qui vivent déjà dans les pays où la jeunesse veut aller. Cela permettra de préparer les nouveaux arrivants aux réalités de ces pays avant qu’ils y séjournent. Aller se former et trouver une source de revenus à l’étranger afin de pouvoir investir au pays, c’est l’objectif des jeunes qui rejoignent le mouvement. Il est important de préciser que les membres de ce mouvement sont animés par l’idée de pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles mais aussi et surtout de pouvoir investir au pays afin de pouvoir s’y installer définitivement », a expliqué Sékou Magassouba, rencontré à son bureau au quartier Camayenne.

Selon monsieur Magassouba, des démarches sont entamées par le mouvement « Quittons le pays » pour matérialise ses ambitions. « Nous allons mettre en place une série d’actions nous permettant d’avoir des fonds puisque pour le moment, on n’a pas de partenaires et de soutien ».

Mamadou Hady Bah, alias Kelvin

Un autre leader du mouvement, Mamadou Hady Bah, alias Kelvin, a apporté des détails sur les contacts déjà effectués. « Nous avons l’intention d’assister nos frères et sœurs en les sensibilisant de suivre les procédures légales. Nous voulons tous quitter la Guinée, la majorité des jeunes veut quitter pour aller réussir et revenir investir. Mais, qu’ils sachent que la Méditerranée n’est pas une solution. Donc, à la base, si nous réussissons à avoir un maximum de partenariats, soit des particuliers, privés ou des ONG, nous voudrons assister les gens sur les projets d’immigration au Canada, surtout le logement », a-t-il révélé.

Moustapha Bah

Le mouvement « Quittons le pays » a eu beaucoup d’adeptes, dont plus de 5000 milles personnes sur le groupe WhatsApp. Moustapha Bah, promoteur et coach dans la téléphonie mobile, encourage les jeunes à se battre. « Je conseille les jeunes de ne jamais abandonner leur engagement, leur effort pour quitter ce pays. Vivre en Guinée, c’est observer l’échec venir vers toi en toute tranquillité. Il faut vaincre cet échec, abandonner ses peurs, et aller de l’avant. Quitter ce pays doit être la devise de tout jeune soucieux de son avenir. Ce pays n’aide pas à grandir, il t’assomme à travers la mauvaise foi qui flambe dans l’administration. Un pays dans lequel la médiocrité est acclamée et le talent décrié, il n’y a pas une seule lueur d’espoir qui aide à concentrer ses efforts. Combien de talents disparaissent dans ce pays faute d’accompagnement ? La descente aux enfers sans retour possible. On peut la voir à l’œil nu », a martelé le jeune Moustapha Bah.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com 

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