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Le divorce, dans les milieux maninka, est considéré comme étant un échec. Une fois l’alliance nouée entre deux personnes, elle est appelée à demeurer pour toujours, car les familles liées par l’union veillent scrupuleusement sur celle-ci afin qu’elle réussisse, se consolide et ne meurt que par la mort de l’un des conjoints. En plus donc d’être un pacte sacré liant deux personnes décidées à faire le reste de leur vie ensemble, le mariage est une alliance qui lie et unit solidement deux familles.
Il convient de rappeler ici que les conséquences du divorce sont multiples et variées. Elles sont entre autres :
- sur le plan psychologique, un des partenaires payera forcément les frais qui peuvent aller parfois de l’abandon des activités à la folie ou même conduire au suicide (suivant un certain code de l’honneur où la mort est préférable au déshonneur).
- sur le plan économique, une famille est aussi une sorte d’entreprise avec des projets d’investissements ou d’épargnes. Le divorce entraîne la remise en cause de ces investissements et épargnes ;
- sur le plan social, le divorce expose les enfants aux fléaux ou travers sociaux, les rend vulnérables. Il oppose parfois des familles, clans et tribus.
Le divorce peut non seulement entraîner le conjoint et la conjointe dans la vie de débauche, mais aussi, peut pousser les enfants à aller dans le même sens. En réalité, un enfant dont le père a divorcé d’avec sa maman ne pardonne souvent pas à celui-ci. Avec le temps, sa haine grandit contre son père. Et c’est ce qui affectera parfois également leurs relations un jour.
Comme le dirait d’ailleurs l’autre, un enfant dont la mère a été abandonnée par son père, est une bombe à retardement dans le foyer tout simplement. Le plus fréquemment, les enfants en conflit avec la loi sont généralement ceux dont les parents sont divorcés.
Aussi, le divorce peut entraîner le retard dans la procréation. C’est au vu de tout cela que chez les Maninka, le divorce est considéré comme étant un grand échec dans la vie d’une
personne.
Dans les temps anciens, quand un homme et une femme décidaient de mettre un terme à leur union ou de divorcer, les vieux refusaient que les assises autour de cette situation, se tiennent dans une famille ou dans le village lui-même ou sous un arbre fruitier. Ils préféreraient, le faire en dehors du village.
Effectivement, les anciens croyaient que rompre un mariage dans une famille, ou au village ou sous un arbre fruitier, pourrait non seulement pousser ou encourager d’autres couples à emprunter ce chemin, mais aussi, pourrait empêcher l’arbre sous lequel a eu le divorce, de pouvoir produire ou porter des fruits. Pour certains, l’arbre peut s’assécher complètement. C’est pour cette raison qu’ils préféraient toujours, le faire hors du village, plutôt que de le faire dans une famille, ou au village ou sous un arbre fruitier. Cela prouve combien de fois, le divorce était et est encore pour d’autres, très mal vu dans la tradition maninka.
Sayon MARA, Juriste
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