Le BAG de Sadio Barry se retire de la présidentielle: “personne ne croit qu’il y aura un futur président qui ne s’appellera pas Mamadi Doumbouya”

Au cours d’un point de presse tenu ce samedi 8 novembre à Conakry, le Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG), qui s’était initialement engagé à ne rien boycotter, a annoncé officiellement son retrait de la course à la présidentielle du 28 décembre prochain.

Le président du parti justifie cette décision par le manque de dialogue politique, les incohérences juridiques, les problèmes liés au dépôt de la caution électorale et les doutes sur la sérénité du scrutin, soulignant qu’« il y a eu beaucoup de manquements et de failles » dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel.

Selon Abdoulaye Sadio Barry, le code électoral, rédigé juste après la promulgation de la Constitution, contient de nombreuses contradictions. Il cite notamment la variation de l’âge requis pour se porter candidat à la présidence, fixé tantôt à 40 ans, tantôt à 44 ans, une incohérence qui pousse le BAG à émettre des doutes :

« Nous sommes convaincus qu’ils n’ont pas écrit le code électoral, ils ont copié le texte. C’est parce qu’ils ont copié qu’ils ont manqué la finesse de l’harmoniser avec la Constitution », a-t-il affirmé.

Le président du BAG a également dénoncé la gestion du processus électoral par la Direction générale des élections : « Nous continuons d’avancer en ignorant carrément les textes de loi récemment promulgués. Par exemple, il est dit, tant dans la Constitution que dans le code électoral, que les élections doivent être organisées par un organe technique indépendant. Mais nous le savons tous : l’organe départemental de l’administration qui avait été mis en place pour organiser le référendum, c’était encore compréhensible, car le code électoral n’existait pas encore. Mais maintenant que la loi prévoit un organe indépendant, il faudrait au moins convoquer la classe politique pour améliorer le dispositif et associer tout le monde. »

Le BAG cite également les difficultés rencontrées lors du dépôt de la caution à la Banque centrale, qui ne pouvait pas accepter les devises étrangères, contraignant le parti à procéder à des échanges pour obtenir des francs guinéens dans un délai très court.

« Mais la Banque centrale a fermé hier à 16h30. Nous avons demandé, et le samedi, les banques primaires ont ouvert, mais nous, nous n’avons pas pu. Cela nous a mis dans l’impossibilité de déposer la caution alors que nous étions dans le cadre de la loi. S’il y avait eu dialogue, nous aurions pu signaler ces problèmes », a expliqué le président du parti.

Selon Abdoulaye Sadio Diallo, une autre raison du non-dépôt de la caution réside dans la volonté du BAG d’impliquer davantage de contributeurs :

« Nous avons tiré les conséquences de notre retard. Nous avons voulu qu’il y ait une certaine synergie et une contribution collective, plutôt que deux ou trois personnes seules à supporter la charge. »

Le BAG évoque également un manque d’engagement collectif et une démobilisation générale : « Il y a un découragement général. Tout le monde pense que le résultat est déjà connu. Personne ne croit qu’il y aura un futur président qui ne s’appellera pas Mamadi Doumbouya. Ceux qui l’aiment ou ne l’aiment pas, tout le monde est d’accord : le futur président, c’est Mamadi Doumbouya. Pourquoi participer à un jeu dont le résultat est déjà connu ? À mon avis, nous pouvons épargner au pays des dépenses colossales si de vraies élections ne sont pas organisées », a-t-il déclaré.

Mamadou Yaya BARRY

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