Lancement du projet Simandou : « La transformation locale des minéraux est non négociable… » (Djiba Diakité)

La Guinée a donné, ce mardi 11 novembre 2025 à 11h 11mn, le coup d’envoi officiel du mégaprojet minier du Simandou, considéré comme l’un des plus grands gisements de fer encore inexploités au monde. La cérémonie de lancement s’est tenue au port de Morébaya, dans la préfecture de Forékariah, sous la présidence du président Mamadi Doumbouya, en présence de ses homologues Brice Clotaire Oligui Nguema du Gabon et Paul Kagame du Rwanda, ainsi que de nombreux partenaires internationaux.

Prenant la parole lors de la cérémonie, Djiba Diakité, président du Comité stratégique de Simandou, a souligné « un jour historique pour le peuple souverain de Guinée ».

« Nous assistons aujourd’hui au chargement et à l’exportation des premiers minerais de fer du mégaprojet intégré Simandou. C’est un jour historique pour le peuple de Guinée, qui attend ce moment depuis des décennies », a-t-il déclaré.

Pour lui, ce lancement marque l’aboutissement d’une coopération internationale réussie. Il a estimé que le projet, fruit d’un partenariat entre des acteurs issus des cinq continents, illustre « un nouveau paradigme de coopération et de prospérité partagée », rappelant que la Compagnie du Transguinéen (CTG), structure intégrée chargée de la gestion des infrastructures minières, ferroviaires et portuaires, « incarne la vision d’un développement collectif au service du bien-être national ».

« À travers Simandou, la Guinée a su rassembler les partenaires stratégiques des cinq continents pour donner vie à une œuvre commune », a-t-il affirmé, citant les groupes Rio Tinto, Chinalco, BAOWU et WCS, associés à l’État guinéen dans cette entreprise d’envergure.

Le projet repose sur quatre blocs miniers situés à Kérouané et Beyla, reliés par une voie ferrée à double ligne de 650 kilomètres menant jusqu’au port de Morébaya. Ces infrastructures, a précisé Djiba Diakité, seront « dédiées au transport de minerais, mais aussi ouvertes aux passagers et aux marchandises », afin de faire du Simandou « un corridor stratégique pour la Guinée et la sous-région ».

Abordant la question de la gouvernance, le président du Comité stratégique a insisté sur la nécessité d’une exploitation responsable et bénéfique à la population.

« La transformation locale des minéraux est non négociable. Nous devons accroître la chaîne de valeur dans notre pays », a-t-il déclaré, annonçant au passage la création d’une Simandou Academy destinée à favoriser le transfert de compétences.

Nous voulons démontrer que la malédiction des ressources naturelles n’est pas une fatalité…

Il a ensuite replacé ce projet dans la vision plus large du programme Simandou 2040, qui ambitionne de diversifier l’économie guinéenne autour de cinq piliers : agriculture, industrie, éducation, infrastructures et finance.

« Nous voulons démontrer que la malédiction des ressources naturelles n’est pas une fatalité et que nos richesses peuvent devenir un levier de croissance durable », a-t-il expliqué.

Pour finir, Djiba Diakité a salué la « détermination du chef de l’État » qui a permis, selon lui, de fédérer des partenaires aux intérêts souvent divergents.

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