Lamine Kaba : “S’il y a la volonté, le gouvernement peut organiser les élections…”

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Dans un entretien à Guinee360.com, le président du parti Force des intègres pour la démocratie et la liberté (FIDEL) regrette le retard accusé dans l’exécution du chronogramme de la transition. Mohamed Lamine Kaba avertit que rien ne justifie le non-respect du délai des 24 mois signé entre la Guinée et la CEDEAO. Selon lui, avec une réelle volonté politique, le gouvernement peut organiser les élections pour le retour à l’ordre constitutionnel avant le 31 décembre 2024. Entretien !

Guinee360.com : quel regard portez-vous sur l’évolution de la situation guinéenne?

Mohamed Lamine Kaba : En tant que démocrates, nous avons condamné la prise du pouvoir par les armes au début. Mais lorsque le CNRD s’est engagé dans la lutte contre l’impunité, la lutte contre la corruption, la récupération des biens mal acquis, nous avons salué cela et nous avons soutenu le CNRD et nous continuons à le soutenir de façon sincère. Malheureusement, aujourd’hui, les mauvaises pratiques que nous avons dénoncées sous le régime d’Alpha Condé sont en train de refaire surface.

Qu’est-ce que vous faites pour faire respecter le calendrier de la transition ?

Oui, c’est pourquoi d’ailleurs nous avons lancé le collectif pour le retour à l’ordre constitutionnel parce que nous avons vu que le gouvernement de Bernard Goumou qui traînait le pas par rapport à l’obtention d’un fichier électoral et il y avait des pratiques qui ne riment pas avec notre conscience. Notamment, la restriction des médias, la coupure de l’Internet, nous pensons que c’est des pratiques qu’il faut corriger. Nous avons rédigé un mémorandum que nous avons déposé au niveau des ambassades pour leur demander d’user de leurs influences sur la Guinée pour demander aux autorités guinéennes d’organiser toutes les élections en 2024.

Le Premier ministre a dit que la Guinée n’est pas capable d’organiser les élections cette année. Comment réagissez-vous?

Je regrette cette communication du Premier ministre Bah Oury. Pour moi, personne ne l’a instruit, c’était sa position avant même qu’il soit Premier ministre. Deux semaines avant sa nomination, nous avons été reçus par le ministre de l’Administration du territoire. Il était question de nous expliquer le niveau d’exécution du Recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC). Quand la question a été posée de savoir à quand le fichier électoral sortira de ce RAVEC, au-lieu de laisser les cadres techniques du MATD répondre à cette question, c’est lui-même, Bah Oury qui a pris la parole pour dire que nous n’avons pas compris le discours adressé à la nation du président qui a dit que cette année, il n y aura que les délégations spéciales et le référendum, il ne va pas y avoir les élections. Donc, pour moi, c’est son avis personnel. Après sa nomination, j’aurais voulu qu’il dise selon le rapport tel ou tel que j’ai lu, mais il utilise le même argument politique. Je l’informe qu’un accord international prime sur la Constitution à plus forte raison la communication du président. Dans le cadre du dialogue auquel nous avons participé, c’est un délai de 24 mois qui a été signé et nous avons l’obligation de respecter ça.

Mais au regard du retard accusé dans l’exécution du chronogramme vous ne pensez pas qu’il sera difficile de respecter cet accord?

C’est toujours facile de le respecter s’il y a la volonté politique. Rappelez-vous en Sierra Leone, Maada Bio qui est actuellement au pouvoir, en 1996 il a fait un Coup d’État, il a fait 3 mois au pouvoir, il a organisé les élections. Je pense que s’il y a la volonté politique, même au mois de novembre on peut organiser les élections.

Le président du CNT a dit à Luxembourg qu’il ne sert à rien d’organiser les élections si c’est les mêmes qui les remportent. Comment vous comprenez cela ?

J’aurais voulu entendre un homme de la rue, un simple citoyen parler comme ça. Mais en tant que personnalité clé de la transition s’exprimer de la sorte, je pense que cela décrédibilise l’institution qu’il dirige, mais aussi la transition. Leur vocation c’est d’organiser les élections et laisser les Guinéens choisir leurs dirigeants et n’ont pas de sélectionner les Guinéens qui vont aller aux élections. Donc, nous déplorons cette communication du président du CNT.

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