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C’est un secret de polichinelle, les femmes s’illustrent de nos jours, petit à petit dans des métiers jusque-là exclusivement pratiqués par des hommes. En plus de la mécanique, de la chaudronnerie et de la maçonnerie, cette fois-ci les projecteurs de la rédaction régionale de Guinéenews se sont braqués sur une femme qui excelle dans le domaine de la peinture. Dame Ramatoulaye Diallo est selon nos investigations la toute première femme à avoir eu de l’intérêt pour la peinture. Un métier qu’elle pratique avec courage et fierté.
De ses débuts en tant que femme voilée, son mariage et la maîtrise du métier; Ramatoulaye Diallo retrace son parcours ponctué de défis et de déterminations. « Depuis longtemps, j’ai embrassé ce métier car j’aime beaucoup la peinture. C’est le métier qui m’a le plus attiré. Je me suis lancée depuis 2009 ici à Labé auprès de mon demi-frère qui est peintre de profession. Au fait, je venais souvent dans ces chantiers et j’appréciais beaucoup ses œuvres. C’est ainsi qu’il a commencé à me commissionner et même à m’utiliser comme manœuvre. Finalement il m’a proposé de trouver une tenue pour rejoindre l’équipe. Donc, j’ai aussitôt acheté la tenue, plus des noix de colas, et je suis venue le voir avec mes parents pour officialiser la chose », entame-t-elle.
Et de poursuivre : « Je n’ai pas été à l’école, c’est mon tout premier métier et les gens apprécient beaucoup ce que je fais. Tous les chantiers que j’ai gérés, on s’est quittés dans la joie et la bonne humeur. J’ai toujours un bon retour de la part des clients. Il m’a fallu trois ans d’apprentissage car mon mariage a un peu perturbé le processus. A un moment, j’ai fait une pause au niveau du métier pour m’occuper de mon foyer. Mais vu que la peinture me tient à cœur, j’ai finalement repris mes activités même étant une femme voilée. D’ailleurs, beaucoup de personnes saluent mon comportement de femme voilée et ouvrière», ajoute Diallo Ramatoullaye.
De nos jours, avec l’appui de son époux, Ramatoulaye Diallo gère à elle seule des chantiers qui nécessitent souvent des déplacements de quelques jours hors de sa ville de résidence. « Mon mari aussi m’accompagne beaucoup et me permet de sortir pour aller faire ce métier. Il m’appuie beaucoup dans ce sens. Pour l’instant, je n’ai pas d’apprentis car je n’ai toujours pas eu mon diplôme. Et comme vous le savez, tant que tu n’as pas le diplôme tu restes avec ton maître. On est ensemble mais il ne me considère plus comme une apprentie. Il me paie normalement avec un montant raisonnable. Parfois, je gère seule des chantiers, parfois je suis avec mon maître. Le dernier chantier qu’on avait ces jours-ci à Popodara a été exécuté par moi seule », soutient-elle.
Pourtant, malgré les multiples avantages de la peinture, il faut également beaucoup de sacrifices pour rester dans ce métier habituellement pratiqué par des hommes.
« A Labé, je suis la première femme à faire de la peinture parce que j’ai travaillé avec beaucoup de maitres peintres. Beaucoup des choses, car de nos jours je suis bien connue dans le secteur et je suis respectée. Il y a beaucoup d’avantages à en tirer. On me donne assez des chantiers que je réfère à mon maître. Il y a aussi des difficultés car parfois quand on effectue des déplacements dans les villages par exemples, étant une femme voilée ; du matin au soir j’ai du mal à trouver ou faire une pause pour retirer mon voile, alors que ça chauffe avec la tenue. Cela, alors qu’on a l’habitude d’y passer parfois une semaine. Mon mari n’a aucun problème dans ce sens », rassure-t-elle.
Pour finir, dame Ramatoulaye a tenu à tirer la sonnette d’alarme : « je demande aux femmes de redoubler d’effortd et de se concentrer sur le travail. Il ne faut pas attendre tout de son mari. De nos jours, chacun doit apporter un plus dans le foyer. Donc, je leur demande de prendre courage », lance-t-elle.