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La préfecture de Boffa est une division administrative située à environ 150 kilomètres de la capitale Conakry. Cette ville chargée d’histoires a été fondée par les Sossoe au lendemain de la bataille de Kirina.
Selon le communicateur Moussa Bapport Soumah, Boffa a été occupé pour la première fois par le patriarche Doming Conté venu avec un groupe important de parents, frères, cousins, sympathisants et fils.
“Ces premiers Sossoe sont arrivés dans les années reculées, après la bataille de Kirina qui s’est soldée par la chute de Soumaoro Kanté face à Soundiata Keita. Des décennies plus tard, les premiers Sossoe sont arrivés à Boffa. Leur groupe était conduit par le patriarche Khanfori Doming Conté qui était l’un des plus âgés, en compagnie de ses proches collaborateurs”, nous confie le Doyen Bapport Soumah.
A l’en croire, ces premiers occupants de Boffa étaient à la recherche d’un point où ils pouvaient s’installer et s’occuper des activités qu’ils avaient l’habitude de mener, à savoir : la chasse, la cueillette et l’artisanat desquels ils vivaient.
“Depuis le Sosso, l’itinéraire a été long. Ils ont traversé le Mandén, le Mali, Tombouctou, la Gambie et Boké, dépassant des montagnes jusqu’au niveau de ce fleuve autrefois appelé Bangalan par les Sossoe. C’est-à-dire, ce qui s’interpose. D’où leur installation à Dominghia qui tient son nom du patriarche Khanfori Doming Conté avec pour fils Kongnè Koumba Bala Bangou”, raconte le communicateur.
Le patriarche Khanfori Doming Conté était également accompagné de Laba Sylla, père de Woulakhati et fondateur du royaume de Thia, de Bankèlè Camara qui, après Toukérén, a fini par résider à Kèlèya, autrefois appelé Bankèlèya.
“À la mort de Doming Conté, poursuit M. Soumah, son fils Kongnè Koumba Bala Bangou a pris la relève en élisant sa résidence à Kongnèya, un des secteurs du quartier Bolondé 1, dans la commune urbaine. Le transfert de la capitale de Dominghia à Kongnèya fut fait par Koumba Bala et de Kongnèya à Thia, par Woulakhati Sylla, fils de Laba Sylla, compagnon de Khanfori Doming Conté et de Bankèlè Camara”.
Du nom Boffa
Nombreux sont ceux qui désignent Boffa par l’appellation “Rio Pongo Fatala”. Selon notre interlocuteur, Boffa tire son nom du Sosso *gböfoè ou *gböfönta qui veut dire buisson. Et que ce buisson se situait au port, à l’actuel emplacement de l’hôtel Fatala.
Rappelant que Boffa a très longtemps été visitée par les explorateurs à la découverte du nouveau monde venus notamment de l’Amérique, de l’Allemagne, de la France et des Pays-Bas, le Doyen Moussa Bapport Soumah enseigne que ces explorateurs sont venus surtout à la découverte des côtes africaines.
“Une vague d’explorateurs est venue trouver des femmes en train de pêcher au port de Boffa. Ces explorateurs leur ont été demandé le nom de la localité. Ne comprenant pas le langage de ces explorateurs, mais se basant sur leur gestuel, les femmes répondirent : gböfoè naara. Et les Blancs ont écrit Boffa”, nous apprend-il.
Pourquoi Rio Pongo ou Rio Pongo Fatala ?
Selon les informations reçues, le nom Rio Pongo est une appellation portugaise. Depuis l’embouchure de Marara jusqu’à Guèmètofan, les premiers explorateurs auraient cherché à déterminer non seulement la longueur du cours d’eau, mais aussi sa source.
“Curieusement, au passage, ils ont constaté que c’est un fleuve à la fois grand et long, mais aussi qui traverse plusieurs marécages qu’on peut défricher et cultiver. Ils ont observé également la présence des singes qui venaient dévorer les fruits des palétuviers qui longent le fleuve. Donc, ils ont dit que c’est la rivière des marécages que certains appellent rivière des singes”, enseigne le Doyen Bapport Soumah.
Mais de l’avis de ce communicateur l’appellation qui voudrait que Rio Pongo désigne la rivière des marécages reste la plus plausible. “Parce que le singe n’est pas un habitant propre du fleuve : il est venu par nécessité alimentaire”, recadre-t-il.
Ce fleuve qui va de Marara s’étale jusqu’à Bindan en eau salée. À Bindan, il se rencontre avec un autre cours d’eau appelé Fatala et qui prend sa source à Télimélé, dans la localité de Tarihoyé. Il coule magistralement et majestueusement de Guèmètofan jusqu’à Bindan où il se rencontre avec le Rio Pongo.
“C’est le jumelage de ces deux fleuves qui a donné l’appellation Rio Pongo Fatala. Deux noms historiques qui se rencontrent et qui forment deux fleuves historiques : le Rio Pongo Fatala. Indiquer l’un ni”annule pas l’autre. Mais le mieux, c’est de dire Rio Pongo Fatala. Parce qu’à gauche, à partir de Baralandé, il y a le fleuve Baladi qui termine à Farenghia”, nous explique Moussa Bapport Soumah.