La Guinée veut maximiser ses recettes minières et miser sur la transformation locale

il y a 3 heures 21
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Le Premier ministre guinéen, Bah Oury, a réaffirmé la volonté du gouvernement de maximiser les retombées économiques du secteur minier à travers une politique rigoureuse de recouvrement fiscal et une transformation locale des ressources. Il s’exprimait ce lundi 4 août en marge du Forum des administrations fiscales ouest-africaines (FAFOA) ouvert à Conakry.

Dans son discours, le chef du gouvernement a affiché une ambition claire : faire de l’année 2026 un tournant stratégique dans l’exploitation minière. « L’objectif pour l’année 2026, c’est de traquer toutes les recettes potentielles dans le secteur qui ne sont pas encore valorisées ou qui ne sont pas collectées », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de « mieux utiliser et profiter des richesses que Dieu nous a données ».

Bah Oury a déploré le statut de la Guinée en tant que simple pays d’extraction, appelant à rompre avec un modèle hérité de décennies d’exploitation brute des ressources minières. « Nous ne voulons plus être un pays considéré simplement comme un pays d’extraction minière », a-t-il martelé. « Ce changement de cap n’est pas une impulsion émotive, c’est une vision cohérente et concrète ».

Le Premier ministre a également souligné l’importance de la transformation locale dans la chaîne de valeur. Il a expliqué que cette stratégie permettra non seulement d’augmenter les recettes fiscales, mais aussi de soutenir d’autres secteurs clés comme l’agriculture. « Nous sommes beaucoup plus un pays agricole qu’un pays minier », a-t-il affirmé, précisant que les revenus miniers doivent être mis au service du développement agricole pour assurer une diversification économique durable.

Dans cette dynamique, Bah Oury a exprimé le souhait de voir la Guinée accueillir le siège de l’Institut africain des Mines. « Nous comptons sur vous pour que l’Institut des mines continentales puisse avoir son siège en République de Guinée », a-t-il plaidé devant les participants du forum. À ses yeux, un tel projet renforcerait les capacités locales, favoriserait l’harmonisation des meilleures pratiques en matière de gestion des ressources, et consoliderait la souveraineté économique des pays ouest-africains.

« Il faut que nous puissions concentrer toutes les meilleures connaissances et les meilleures pratiques pour une meilleure gestion de nos ressources », a-t-il poursuivi, estimant que cela permettrait de bâtir des politiques économiques sur des bases concrètes plutôt que subjectives.

Enfin, face à la baisse des aides au développement, Bah Oury a lancé un appel à l’autonomie financière des États africains. « Il ne faut pas que la raréfaction du financement sous forme d’aides nous fasse peur. Au contraire, ça doit fouetter notre orgueil : prenons-nous en charge, recherchons les voies et moyens de collecter toutes nos ressources », a-t-il exhorté, dénonçant les cycles d’endettement prolongés qui n’ont, selon lui, pas produit de résultats probants.

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