La Guinée lance le projet REAGIR-SSR/VBG : Un nouvel élan pour l’égalité de genre et la prise en charge des survivantes

Financé par Enabel à hauteur de plus d’un million d’euros, ce projet traduit un engagement fort des partenaires nationaux et internationaux pour lutter contre les inégalités persistantes et les violences systémiques en Guinée.

Le projet REAGIR-SSR/VBG a pour objectif général de « contribuer à améliorer l’accès et l’utilisation des services de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) de qualité pour les femmes et les filles, y compris la prise en charge des violences basées sur le genre, dans un environnement adapté et avec l’appui des communautés. »

Mis en œuvre par un consortium composé de Terre des hommes, du Club des Amis du Monde et du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, le projet concernera prioritairement les régions administratives de Kindia et Mamou.

Le Représentant Pays de Terre des hommes a rappelé que les interventions s’articuleront autour de trois axes majeurs :

La mobilisation communautaire pour transformer les normes sociales et favoriser des changements durables de comportements ;

Le renforcement des services de santé pour offrir des prestations de qualité, adaptées aux besoins des femmes, des filles et particulièrement des jeunes ;

L’amélioration de la prise en charge des survivantes de VBG.

La nécessité de ce projet a été soulignée par Son Excellence l’Ambassadeur du Royaume de Belgique en Guinée, qui a rappelé l’ampleur des violences basées sur le genre dans le pays :

29,3 % des femmes ont subi au moins une forme de violence sexuelle depuis l’âge de 15 ans (Enquête Nationale de Guinée sur les VBG, 2016) ;

La région de Kindia enregistre une prévalence particulièrement élevée, atteignant 35,6 % pour les violences sexuelles ;

Près de 90 % des femmes déclarent avoir subi une forme de violence basée sur le genre (physique, psychologique ou économique).

L’Ambassadeur a salué les initiatives conjointes des autorités, d’Enabel et des organisations partenaires, notamment le soutien au guichet unique de Dubreka, soulignant l’importance d’un accès intégré, sécurisé et digne aux services destinés aux survivantes.

Dans son allocution, Madame la Ministre a félicité l’initiative appuyée par Enabel, tout en rappelant les défis structurels persistants :

« Nous sommes tous invités à nous associer aux efforts visant à adopter les mesures institutionnelles et juridiques nécessaires pour garantir les droits et l’intégrité des filles, des enfants et des personnes handicapées. En raison de la stigmatisation, de nombreuses femmes victimes de VBG hésitent encore à saisir la justice. Il est donc essentiel de renforcer les compétences des personnels de santé, notamment au niveau communautaire. »

Elle a également rappelé que malgré un cadre législatif avancé, la Guinée demeure 154e à l’indice d’inégalité de genre (PNUD, 2022), et reste confrontée à une forte prévalence des Mutilations Génitales Féminines (MGF) et des mariages forcés, en particulier dans les régions ciblées.

La cérémonie de lancement s’est clôturée par une présentation détaillée du projet, suivie d’une séance d’échanges constructive entre les partenaires et les participants, puis d’un buffet convivial.