L’œil de guineenews : quand une mesure pourtant utile pour la sécurité des vendeurs est aujourd’hui reléguée aux oubliettes

il y a 2 heures 18
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Nous voici encore, avec l’AGUISER (l’agence guinéenne de la sécurité routière), pour évoquer l’insécurité routière, dans notre pays. Un sujet qui rentre, de plain-pied, dans les prérogatives de cette jeune institution, parce que figurant au premier rang, dans les missions qui lui sont assignées.

Nous rencontrons à nouveau M. Momo Sakho, chef du département Etudes-Planification-Statistiques et Evaluation de l’AGUISER. Sa fonction fait de lui un homme de terrain, en constant mouvement. Il doit quotidiennement s’informer de ce qui se passe sur la route, afin d’identifier les zones accidentogènes et de planifier les correctifs ou opérations nécessaires, pour mieux améliorer les conditions de circulation et réduire les risques d’accident.

C’est dans cette dynamique qu’il collecte des images, pour sa base de données. Les photos, ici affichées, sont de ce lot. Il nous les propose aujourd’hui, comme sujet à discuter, dans cette rubrique.

Son avis sur le sujet est bref et tranché : « ces murettes, construites par le Ministère des Travaux Publics pour faciliter la circulation et protéger les citoyens aux abords des marchés de Conakry, servent aujourd’hui de points de vente et de dépotoirs d’ordures.

C’est dommage et très regrettable. Où est passé le civisme ? »

Cette observation de M. Sakho, reflète parfaitement la situation qui prévaut aujourd’hui, dans les marchés de la capitale. Si nos souvenirs sont exacts, c’est en 2011 que les autorités ont pris cette mesure. L’objectif était de freiner le débordement illimité des marchés qui s’étalent dans tous les sens et même, jusque sur la chaussée.

Cette mesure était destinée à sécuriser, à la fois, les vendeurs et les acheteurs qui étaient exposés aux accidents de la route, vu qu’ils se retrouvaient souvent, au milieu de la route, à discuter, sans tenir compte de la circulation.

La police routière avait régulièrement évoqué l’urgence de la question. Aux abords de tous les marchés, les accidents contre piétons étaient fréquents, de même, ces zones étaient fréquemment embouteillées.

Nous avions nous-même abordé le sujet avec M. Benjamin Sandouno, qui a occupé les hautes fonctions d’inspecteur général puis de directeur national de l’entretien routier, au département des TP. Il nous a dit que ces ouvrages sont des glissières en béton armé (GBA). Peints en rouge et blanc, ils sont parfaitement visibles par les vendeurs et les acheteurs, qui s’activent quotidiennement dans le marché mais aussi, par les passants qui les longent au volant de leur véhicule ou sur leur moto.

Pour tout dire, cette mesure a été bien accueillie et saluée par les citoyens qui l’ont trouvée apte à améliorer la circulation et à renforcer la sécurité.

La limite étant nette, entre le marché et la route, tout débordement était très visible et non toléré.

Ainsi, à partir du marché, tout contrevenant qui voulait se retrouver sur la route, devait escalader les glissières servant de palissade et de limite fixe. A l’époque, cela était strictement défendu et nul ne s’y hasardait.

Mais, que voit-on aujourd’hui ? Comme le dit M. Sakho : « les murettes ont perdu leur signification première. Elles servent aujourd’hui de tables ou de supports pour exposer les objets à vendre. Bien pire encore, on les escalade librement, pour s’installer à même la rue.  Et voilà qu’on y laisse des ordures et au final, on favorise la naissance de dépotoirs, le long de la route.

Tout cela, au mépris de la salubrité publique, mais aussi, au mépris des règles de protection contre les accidents de la circulation. »

Il y a lieu que l’on revoit tout cela, de façon urgente. Cela nous paraît indispensable.

Bien entendu, l’explosion démographique y est pour beaucoup, dans le peuplement des marchés. Mais, des pistes de solutions existent pour contenir cette tendance.

Au regard de tout ce qu’on a investi pour construire et placer ces glissières en béton armé, jusque-là, en bon état, hormis la peinture, pourquoi ne pas revenir aux dispositions originelles qui ont conduit à leur aménagement ?

Nonobstant tout cela, notre cadre de vie dans la capitale, ainsi que notre sécurité dans la circulation, sont des objectifs fondamentaux à préserver, à tout prix !

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