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La question peut se poser, lorsque l’on aperçoit pareil spectacle. Cette image est prise du haut d’un immeuble. Nous surplombons, un terrain nu, encaissé entre des bâtis dont les murs d’enceinte bordent l’espace dont il s’agit. Cette configuration fait que ledit terrain est comme un entonnoir obturé, par lequel on veut faire passer de l’eau dans un récipient. Il est certain qu’un tel transvasement est impossible à effectuer. Quand on l’expérimente, c’est l’entonnoir qui se remplit et déborde de tous les côtés.
Nous évoquons ce schéma, juste pour tenter d’aborder un théorème que les aménagistes sont mieux placés pour définir. Dans cet ordre d’idées, le simple fait que ce terrain soit situé sur la corniche, dans la commune de Kaloum, donc en bordure de mer, suffit à faire comprendre que le côté versant, même sans être abrupt, va vers l’océan. Dès lors que des murs s’interposent entre ladite parcelle et le versant, l’eau ne peut plus passer. La limite d’infiltration de celle-ci dans le sol est vite atteinte, avec les pluies sans arrêt qui tombent, sur Conakry, en cette saison. Ce qui explique clairement la situation qui prévaut en ce lieu.
De l’immeuble où nous nous trouvons, qui surplombe l’endroit, on aperçoit de l’eau qui miroite en contrebas. L’illusion est telle, qu’on se demande sur quoi porte exactement le regard. S’agit-il d’un lac, d’une mare, d’un étang, d’une piscine ou d’une illusion d’optique ? Les synonymes n’en finissent pas.
Pour les riverains qui sont en bas aussi, l’étonnement est le même que le nôtre. Ce qui, il n’y a pas encore un mois, n’était juste qu’une flaque d’eau, leur apparaît, aujourd’hui, si considérable d’aspect, qu’ils en arrivent à se demander s’il n’est pas nécessaire d’utiliser un kounki (une pirogue) pour traverser le terrain. Tellement l’étendue d’eau leur apparaît immense (virtuellement parlant).
Au-delà de son aspect étonnant, cette situation a aussi des conséquences d’ordre environnemental, économique et sanitaire.
Le terrain n’est plus utilisable par les riverains, pour leurs activités au quotidien et les autres, pour stationner leurs véhicules ou les faire réparer chez le garagiste installé en ces lieux; les enfants ne peuvent plus y jouer et les vendeurs dont les kiosques sont collés contre les murs alentour, n’ont plus de clients pour acheter leurs marchandises.
Mais, au-delà de tous ces manquements, privations et incommodités, il y a pire : c’est le côté santé publique. Une eau comme celle étalée là, ne s’infiltre pas dans le sol. En tout cas, pas au rythme espéré. Elle est stagnante. En plus, la végétation assez dense qui la protège des rayons du soleil, contribue à ralentir son assèchement, par évaporation. Elle risque alors, de servir de dépotoir, avec tout ce que cela signifie comme odeurs nauséabondes, maladies hydriques et autres. Toutefois, il y a autre chose dont l’effet est encore plus grave, c’est la propagation des moustiques.
Quand on sait qu’une eau stagnante, même contenue dans une boîte de conserves est un réservoir pour anophèles. Qu’en sera-t-il, lorsqu’il s’agit d’un caniveau bouché ou d’une aussi grande surface d’eau stagnante, que celle-ci ? La question est facile à répondre.
Dans ce cas, c’est un vaste vivier qu’on aura offert aux agents de transmission du paludisme que sont les moustiques. Dans un tel milieu, ils ont tout ce qu’il faut pour se multiplier à l’infini et migrer, le plus loin possible, pour transmettre le paludisme en piquant et infectant les citoyens. Avec les conséquences qui s’ensuivent !
Pour limiter ces inconvénients, l’intervention des urbanistes, des aménagistes et de tous ceux qui concourent à rendre notre capitale habitable, saine et sécurisée, est nécessaire. Les nids d’insalubrité et de manque d’hygiène sont observables en maints endroits, à travers nos villes. Il faut les déceler et les neutraliser.
Pour ce cas précis, un drain s’avère nécessaire pour évacuer l’eau et assécher l’endroit. On annihile ainsi un réservoir d’incommodités et de maladies.