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Dans le paysage politique guinéen récemment remanié, la santé occupe désormais le 23ème rang protocolaire dans la nouvelle structure gouvernementale dirigée par Monsieur Bah Oury. Cette position, bien qu’inscrite dans un contexte de réorganisation administrative, soulève des préoccupations majeures quant à la priorité accordée à ce secteur crucial dans notre société. En effet, le faible niveau d’investissement dans le système de santé en Guinée a des répercussions dévastatrices non seulement sur la qualité des soins disponibles, mais également sur la croissance économique du pays.
La santé publique en Guinée a longtemps été reléguée au second plan, confrontée à de multiples défis allant de l’insuffisance des infrastructures médicales à la pénurie de professionnels de santé qualifiés. Cette négligence se traduit par une qualité de soins médiocre, inaccessible pour de nombreuses communautés à travers le pays. Les hôpitaux surchargés et mal équipés sont le reflet d’un système de santé fragilisé, incapable de répondre aux besoins les plus fondamentaux de la population guinéenne.
Pourtant, il est impératif de reconnaître que la santé constitue un pilier essentiel du développement économique et social d’un pays. Les investissements dans le secteur de la santé ont un impact significatif sur la productivité de la main-d’œuvre, la réduction de la pauvreté et la stabilité économique globale. Une population en bonne santé est une population active, capable de contribuer de manière efficace à la croissance économique grâce à sa force de travail et à sa créativité.
Malheureusement, la Guinée peine à atteindre les objectifs de la déclaration Abuja d’avril 2001, où les états africains se sont engagés à allouer 15 % de leur budget national à la santé. Les chiffres montrent que les dépenses de santé en Guinée demeurent largement inférieures à cette norme internationale, avec seulement 4,67% du budget national consacré à la santé en 2023, selon les données du ministère de la Santé.
La faible croissance des dépenses de santé dans notre pays limite considérablement l’accès aux soins de santé de base et compromet la santé et le bien-être de millions de Guinéens. Les maladies évitables et les décès prématurés continuent de sévir, entravant le développement socio-économique et sapant les efforts visant à améliorer la qualité de vie de la population.
Il est donc impératif que les autorités guinéennes reconnaissent l’urgence de renforcer le système de santé du pays. Cela nécessite un engagement politique fort en faveur de l’augmentation des investissements dans les infrastructures médicales, la formation et le recrutement de professionnels de santé qualifiés, ainsi que la mise en œuvre de politiques de santé publique efficaces.
En investissant dans la santé de sa population, la Guinée peut non seulement améliorer les conditions de vie de ses citoyens, mais aussi stimuler sa croissance économique. Des citoyens en bonne santé sont plus productifs, ce qui se traduit par une augmentation de la main-d’œuvre active et une réduction des coûts liés à la maladie et à l’invalidité. De plus, un système de santé robuste renforce la confiance des investisseurs nationaux et étrangers, créant ainsi un environnement propice à la croissance économique et à la prospérité à long terme.
En conclusion, la santé ne peut plus être reléguée au second plan dans l’agenda politique guinéen. Il est temps que les autorités reconnaissent l’importance cruciale de l’investissement dans le système de santé en tant que moteur essentiel de la croissance économique et du bien-être social. En plaçant la santé au cœur de ses priorités, la Guinée peut ouvrir la voie à un avenir plus sain, plus prospère et plus équitable pour tous ses citoyens.
Dr Amara DIAWARA