Kouroussa : le préfet Idrissa Camara s’exprime sur la manifestation des jeunes contre KGM

il y a 8 heures 27
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Comme annoncé dans nos précédentes dépêches, la préfecture de Kouroussa a connu de nouvelles tensions ce mardi 1er juillet 2025, lorsque des jeunes ont érigé des barricades à l’entrée de la société minière Kouroussa Gold Mining (KGM). Ces manifestants protestaient contre le licenciement de deux employés issus de la communauté locale. Le colonel Idrissa Camara, préfet de Kouroussa, a apporté des précisions sur l’origine de cette crise et l’état actuel de la situation.

Selon lui, l’affaire trouve son origine dans un différend opposant un jeune de la ville à deux autres travaillant au service communautaire de KGM. Le premier aurait introduit son véhicule dans l’entreprise grâce à l’appui de ces deux employés, et l’engin aurait travaillé pendant plus d’un an. Par la suite, confronté à des pannes, il revenait au jeune propriétaire de procéder aux réparations, ce qui n’a pas été fait. Une plainte a alors été déposée, accusant les deux intermédiaires d’avoir négocié un pourcentage au détriment du jeune exploitant.

Face à cette situation, les sages de la communauté avaient invité la société à privilégier une solution à l’amiable, sans procéder à des licenciements.

« Aujourd’hui, c’est le lancement du RGPH 4, dont je suis le président, et nous sommes mobilisés sur cet événement. Mais il y a effectivement une manifestation. La situation est liée à un licenciement. Cela concerne deux personnes du service communautaire et un jeune de la ville. Il paraît que ce jeune avait introduit son véhicule dans la société par leur biais, et ils ont travaillé plus d’un an. Ensuite, le véhicule est tombé en panne ; il lui a été demandé de le réparer, faute de quoi la société serait contrainte de le lui rendre. Au lieu de procéder aux réparations, le jeune a porté plainte contre les deux employés, les accusant d’avoir négocié un pourcentage sur l’affaire.

Les sages ont demandé à la société de patienter, car ce sont tous des enfants du village, et il valait mieux régler la situation localement, sans passer par des licenciements. J’ai moi-même réitéré cette recommandation lors d’une réunion », a expliqué le colonel Idrasa Camara, préfet de Kouroussa.

Le préfet a rappelé que, dans ce genre de situation, la société devait au préalable saisir les services compétents — la gendarmerie, la police ou la justice — avant de prendre une décision de licenciement.

« S’il y a une infraction, il y a des services de sécurité sur place. Mais comme ils ne peuvent pas dresser de procès-verbal, ils auraient pu saisir la gendarmerie, la police ou la justice. Si ces services confirment un cas d’escroquerie ou de harcèlement, ils émettent un document attestant que les personnes peuvent être licenciées.

Ici, à la préfecture, nous avons une inspection du travail, mais elle n’a pas été saisie, pas plus que nous-mêmes. C’est seulement la nuit dernière que nous avons appris que ces jeunes avaient été licenciés, et que d’autres étaient partis manifester. Pourtant, avant de licencier quelqu’un dans une société, il y a plusieurs étapes à respecter, notamment la mise à pied préalable. »

Interrogé sur un éventuel retour au calme, le préfet a indiqué ne pas s’être encore rendu sur les lieux, étant occupé par le lancement du recensement, mais il a précisé qu’il comptait y aller dès la fin de ses activités officielles.

« Certainement, l’accès doit être encore bloqué puisque je ne suis pas encore arrivé sur place. Mais la gestion des sociétés minières est souvent difficile. Même récemment, l’entrée avait été bloquée à cause de problèmes liés à l’utilisation des explosifs sur les sites.

Quand une nouvelle société arrive, elle recrute, mais si une entreprise change son personnel sans motif valable, c’est problématique. Après mes activités ici, je vais m’y rendre immédiatement. Il faut que les uns et les autres puissent se comprendre. Peut-être que ceux qui barricadent ignorent qu’ils sont dans l’illégalité, et ceux qui ont pris la décision de licencier devraient la revoir pour préserver le calme. Pourtant, tout pouvait être discuté autour d’une table, pour sauvegarder la paix tant recherchée à Kouroussa. »

Joint au téléphone, un responsable de KGM — ayant requis l’anonymat — a déclaré que cette situation n’a rien à voir avec l’origine des personnes licenciées. Selon lui, les employés en question se seraient rendus coupables d’actes de corruption.

En attendant, les activités de KGM restent perturbées, et les autorités appellent à la retenue afin d’éviter toute escalade.

Pathé Sangaré, correspondant à Kankan

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