Kindia : la restauration des têtes de sources des centrales hydraulique de Garafiri, Donkéah, Banéah et Grandes Chutes lancée

La cérémonie de lancement officiel du projet de restauration des têtes de sources des barrages hydroélectriques de Garafri, Donkéah, Banéah et les Grandes Chutes a eu lieu ce jeudi, 09 mai 2024, au secteur 113 Barrage, du district Ballewondy, dans la commune rurale de Mambia. Accompagné d’une forte délégation d’Electricité de Guinée (EDG), Ahmed Sékou Keita, secrétaire général du Ministère de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, a présidé la cérémonie, en présence de plusieurs partenaires. La durée du projet est de deux ans, dont 8 mois de reboisement et un an de suivi, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses correspondants, basé à Kindia.

Dans son discours, Ahmed Sékou Kéita, représentant du ministre de l’Energie, a expliqué l’intérêt que revêt le reboisement.

Ahmed Sékou Kéita, représentant du ministre de l’Energie

« Le reboisement permet de maintenir l’équilibre de l’ensemble des services écosystèmes provenant des espèces forestières, qu’ils soient économiques, culturels, environnementaux, ou sanitaires. La mise en œuvre de cette activité de reboisement contribue à la réalisation des engagements de notre pays face aux changements climatiques. Pour notre département de l’énergie, elle participe à la protection des têtes de sources de nos fleuves qui sont essentiels à notre système de production électrique. Il est su de toutes et de tous, qu’aujourd’hui, beaucoup de nos cours d’eaux sont menacés de disparition, causée par l’effet de la déforestation. C’est pourquoi les activités de reboisement sont aussi importantes pour assurer un développement durable de nos populations tant en milieu rural qu’urbain », a déclaré le secrétaire général du Ministère de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures.

Pour sa part, le directeur général par intérim d’Electricité de Guinée (EDG), N’Faly Diaby, rassure que ce projet réussira grâce à une synergie d’actions pour le bien-être du pays. Il est également revenu sur les aspects qui menacent les têtes de sources des cours d’eau à Kindia.

« J’ose vous le dire avec conviction que cette initiative réussira grâce notre synergie d’actions pour le bien-être de la population guinéenne à tous les niveaux. La préfecture de Kindia abrite quatre (4) centrales hydroélectriques, à savoir Garafiri, Banéah, Donkéah et Grandes Chutes, toutes construites sur le fleuve Konkouré et sur le système Samou. La population environnante est dépendante de cet environnement constitué de forêts et de cours d’eau. Cette population mène des activités artisanales de défrichements culturaux, de coupe et d’extraction de charbon de bois, d’exploitation minière, de surpâturage, etc. A l’instar des autres préfectures de la Guinée, Kindia subit également cette déforestation depuis plusieurs décennies, de nombreuses perturbations et variations climatiques qui se manifestent par une couverture végétale réduite, une hydrologie perturbée, des rivières asséchées et une dégradation avancée du paysage. Les besoins croissants des populations locales en cultures vivrières ou de rente, en récolte non durables des produits forestiers, menacent les têtes de sources des barrages hydroélectriques tels que : Garafiri et ceux sur le système Samou. Cette déforestation touche ainsi toutes les têtes de sources des barrages, accentuée par les effets conjugués des changements climatiques, l’érosion de la biodiversité, la destruction des fonctions écosystémiques et l’ensablement des retenues d’eau des barrages. Toutefois, les questions de dégradation des têtes de sources et des berges de ces barrages peinent à être prises en compte », a déclaré monsieur Diaby.

Par ailleurs, le DG D’EDG a dit que cette situation doit être surmontée pour le bien des guinéens.

« C’est notre plus grand défi pour assurer la durabilité de ces aménagements hydroélectriques. Avec la baisse de la pluviométrie ces dernières années, nous sommes confrontés à une vague de chaleur qui se manifeste par le mécontentement de la population face à la dégradation de la desserte en électricité. Ce défi d’offrir une électricité renouvelable pour leur bien-être doit être relevé en inversant les effets de la variabilité et des changements climatiques sur les bassins de fleuve Konkouré et de la rivière Samou. EDG doit s’inscrire dans une trajectoire de développement durable pour l’atteinte des ODD (Objectifs du Développement Durable). Tout ceci pour vous dire que notre entreprise EDG est à la croisée des chemins et pour réussir demain à devenir l’espoir de tout un pays, il faut désormais passer à la vitesse supérieure. Et cela passe forcément par une remise en question ainsi que par une capitalisation de bonnes pratiques de gouvernance dans le service public et de la protection de l’environnement », enseigne-t-il.

Pour finir son discours, le DG D’EDG invite à la prise de conscience de tout un chacun. « Nous devons changer de paradigme. Qu’on soit d’EDG au siège à Conakry, ou dans une centrale hydroélectrique, nous devons être conscients, soucieux et responsable de chaque acte que nous posons, car ça pourra constituer une marque indélébile aux yeux de la nature. Face à l’urgence et à l’ampleur des actions à entreprendre, depuis 2023, le gouvernement du CRND et à sa tête le Général de Corps d’Armées, président de la République, Mamadi DOUMBOUYA, avec les partenaires de la Guinée, se sont mobilisés pour tenter d’inverser les tendances de dégradation, à travers des campagnes de reboisement, de restauration et de conservation du couvert végétal. En réalité, cette démarche dans laquelle nous nous engageons aujourd’hui n’est pas juste une superposition de volonté et d’utopie. Nous devons contrecarrer ou empêcher les pratiques anthropiques à savoir : le déboisement des têtes de sources pour les besoins agricoles ; la pratique des feux de brousse pour la chasse et la carbonisation ; la coupe abusive du bois d’œuvre pour des fins lucratives ; le braconnage et la fabrication des briques cuites ; la fabrication des meubles par l’industrie et l’artisanat, la construction des bâtiments, (…) L’objectif majeur de cette démarche est de réhabiliter les fonctionnalités écosystémiques des têtes de sources des barrages hydroélectriques afin d’améliorer la desserte en courant dans notre pays. Cela passe par une nouvelle politique énergétique redynamisée et optimisée qui nous permettra d’améliorer au quotidien la satisfaction de la clientèle dans toutes ses composantes et ainsi rendre EDG plus compétitive sur le marché sous-régional de l’électricité issue des énergies renouvelables », a-t-il lancé.

De son côté, Djiba Camara, chef du projet, a apporté des précisions sur la répartition des tâches d’exécution du projet.

Djiba Camara, chef du projet

« L’objectif principal de ce qui réunit aujourd’hui est de réhabiliter les fonctionnalités écosystémiques des têtes de sources des barrages hydroélectriques de Garafiri, Donkéah, Banéah et des grandes Chutes afin d’améliorer la desserte en courant électrique dans le pays. Pour ce faire, deux ONG nationales ont été recrutées suite à un appel d’offres reparti comme suit : Lot 1 attribué à l’ONG AVGNR : site Grandes Chutes (13 ha à reboiser) ; site Donkéah (11 ha à reboiser) et le site de Banéah (11 ha à reboiser). Le lot 2 attribué à l’ONG RENASCEDD : site de Garafiri (15ha à reboiser). Ce qui fait un total de 50 hectares à reboiser pour cette première phase de notre programme », a indiqué le chef du projet.

La délégation et les partenaires comme Total Énergies, UM, Orange ainsi que le département de l’environnement ont mis fin à la cérémonie par la visite de la grande chute de Ballewondy, dans Débélé.

De Kindia Mohamed M’bemba Condé pour Guineematin.com

Tél : 628 51 69 51

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