Kindia : 3 travailleurs blessés dans la plantation de TOPAZ suite à une revendication salariale

Des travailleurs de la plantation de l’entreprise TOPAZ, sise à Khaliakhori, dans la commune rurale de Damakania, à Kindia, boudent depuis 2 jours la plantation de 24 hectares appartenant au DG de ladite société. Alors que ces grévistes demandent l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, au moins 3 d’entre eux ont été blessés dans une confrontation avec des agents de sécurité, rapporte Guineematin.com à travers un de ses correspondants dans la préfecture.

Depuis le 23 juin dernier, les employés ont déposé une lettre d’information concernent l’augmentation de leur traitement par jour. Ils réclament vainement le passage de 28 mille GNF à 80 mille GNF et même à 100 mille GNF pour les titulaires en vain.

Suite à cette revendication de 44 travailleurs sur les 70, les responsables de la plantation de TOPAZ ont plutôt préféré recruter une nouvelle main d’œuvre, boudant les grévistes. Ce vendredi, 7 juillet 2023, ils ont été empêché d’avoir accès à la plantation, créant des échauffourées et des blessés parmi les grévistes.

Yaghouba Doukouré

Un d’entre eux, du nom de Yaghouba Doukouré, dit avoir fait 17 ans dans cette plantation. « Je travaille ici depuis 17 ans. On vient à 7h30 min pour travailler jusqu’à à 17h 30 min. Même les vendredis et les jours de fête, on vient travailler ici. Si tu ne viens pas, on ne te paie pas. En 2020, on a fait une première demande d’augmentation de salaire à travers un écrit. A l’époque, c’est Ezby qui était là comme patron, un indien. Il a dit qu’il va remonter l’information à ses patrons. Depuis ce temps, ils n’ont rien fait jusqu’à ce que ce dernier a été remplacé. Un autre patron aussi est venu du nom de Taroum. On a fait une 2^ème demande. Celui-ci nous a promis aussi, sans succès. Le 23 juin dernier, nous avons décidé de partir en grève et cela a coïncidé à l’arrivée de l’ancien patron Ezby qui nous a encore dit de travailler, qu’il va se battre de nouveau pour remonter les informations. Une que nous avons acceptée, mais jusqu’à présent, on ne voit rien. C’est ainsi que nous avons dit, comme il n’y a personne et c’est le lundi, jour de récolte, de ne pas travailler jusqu’à leur retour. Le mercredi de la même semaine, l’ancien patron Ezby est venu payer les primes de la semaine travaillée et il est reparti sans nous dire quelque chose. Après, il a envoyé une délégation composée de monsieur Ly et Bah. Les deux nous ont demandés d’accepter de reprendre le travail jusqu’au l’arrivée du patron de la plantation qui serait en Espagne, dit-on. On leur a dit que ça se fera sur la base d’une négociation. Hier jeudi donc, nous sommes venus, mais ce sont des nouveaux visages que nous avons vus devant nous. L’un d’entre eux nous a dit qu’il est le directeur des ressources humaines de Topaz. Il nous a remis un papier de convocation pour abandon de poste. Ils nous ont fait signer, qu’ils vont revenir le 13 de ce mois. Comme on a compris qu’ils veulent nous remercier pour un rien, on s’est aussi dit de ne pas croiser les bras », a expliqué Yaghouba Doukouré.

Gaoulo Fangamou

Même son de cloche chez Gaoulo Fangamou. « Cela fait près d’un mois que nous sommes en grève. On a demandé une augmentation de salaire. Ils ont refusé de remonter l’information au bureau central à Conakry, tout en nous virgulant pour recruter d’autres à notre place. Nous aussi, on a décidé d’empêcher le déroulement normal des travaux à la plantation. Soit ils nous laissent entré travailler avec les gens qu’ils ont envoyés pour nous remplacer ou rien. C’est dans cette altercation que les agents de sécurité nous ont violentés. Ils ont blessé trois (3) personnes parmi nous. Ce sont nos responsables d’ici qui manigancent tout ça, car ils ne veulent même pas que les indiens sachent qu’il y a grève ici », a indiqué Goulo Fangamou, porte-parole des grévistes.

Elhadj Bangaly Camara, secrétaire général de l’antenne de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) de Kindia

Dans l’après-midi de ce vendredi, le secrétaire général de l’antenne de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) de Kindia, Elhadj Bangaly Camara, s’est rendu sur le site pour dire aux grévistes de passer par la procédure normale. « Rédigez une plateforme de revendications, vous me déposer au bureau d’ici le soir ou demain. Moi, je vais inviter les responsables de cette société au tour d’une table pour connaître réellement pourquoi ce comportement, car on me fait savoir qu’il y a des gens qui ont fait 10 ans ici d’autres plus de 20 ans. Mais aujourd’hui, on ne souhaite pas la violence, même s’il se trouve que vous avez raison. Alors, rentrez chez vous et faites ce que je vous ai dit », a-t-il lancé.

De Kindia, Mohamed M’bemba Condé pour Guineematin.com

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