Kidnappings et disparitions en Guinée: l’OGDH approuve les regrets de Bah Oury mais exige plus d’actes

il y a 5 heures 40
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Les réactions politiques se multiplient après la sortie du premier ministre chef du gouvernement Amadou Oury Bah, sur la situation des droits de l’homme en Guinée.

À son tour, Alsény SALL chargé de communication de l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen, s’est réjoui des regrets exprimés par celui-ci à propos des pratiques de kidnapping et des disparitions visant notamment les voix dissidentes qui sont devenues « monnaies courantes ».

Plus loin, il a estimé que tout changement dont le fondement n’est pas la Loi est à rejeter en démocratie.

Ci-dessous déclaration :

« Nous avons suivi avec beaucoup d’attention la sortie du premier ministre concernant la situation générale des droits de l’homme dans notre pays dans le contexte de la transition en cours. Nous estimons que le fait pour lui d’exprimer des regrets par rapport aux pratiques de kidnapping et des disparitions visant notamment les voix dissidentes qui sont devenues monnaies courantes dans notre pays depuis un certain temps est une bonne chose. Car comme le savez, ces pratiques avilissantes, inhumaines et dégradantes sont non seulement aux antipodes des engagements du 05 septembre 2021 de faire de la justice la boussole mais aussi viole les engagements internationaux de notre pays en matière des droits humains. A ce titre ces pratiques n’honorent pas notre pays comme il l’a dit lui-même. Mais au-delà, nous aurions aimé qu’il nous situe davantage où en sommes-nous par rapport aux enquêtes dans les dossiers de toutes les personnes victimes de cette pratique dont les familles sont sans nouvelles ça fait plusieurs mois. Je parle notamment de Foniké Mengué, Bilo BAH, Sadou Nimaga et Habib Marouane CAMARA. Car pour nous c’est un devoir de l’Etat de protéger chacun d’entre nous et de veiller à ce que nous bénéficions de la protection de la Loi, ce en toute circonstance. La disparition prolongée de ces personnes place les membres de leur famille et proches dans une situation plus que difficile que personne d’entre nous ne souhaiterait être exposée !

Si je prends le cas de Monsieur Abdoul Sacko la dernière victime en date de cette pratique, en dépit des tortures qu’il a subit et de l’indignation que son cas a susciter au-delà des frontières nationales, nous n’avons jusque là pas entendu nos autorités judiciaires et notre ministre des droits de l’homme se prononcer à son sujet. Pensez-vous qu’une telle attitude de nos autorités censées garantir nos droits et libertés peut rassurer nos compatriotes en termes de sécurité ?

Si nous prenons également la question de la liberté d’opinion et d’expression, nous aurions souhaité entendre notre premier ministre sur les efforts de son gouvernement pour garantir ces libertés consacrées par la Charte de la transition et l’essentiel des instruments juridiques internationaux auxquels notre pays est partie. Car vous n’êtes a sans savoir aujourd’hui au-delà de la fermeture des médias importants dans notre pays, la plupart des médias opérationnels sont soumis à une pression de l’auto-censure pour pouvoir exister et fonctionner.

A ce niveau d’ailleurs, la sortie du ministre de l’information récemment sur la fermeture des médias est plus que illustrative à ce sujet. D’ailleurs nous ne comprenons pas le PM lorsqu’il dit que les médias qui refusent de s’adapter au changement vont disparaître ! Si nous prenons le cas du journaliste Habib Marouane CAMARA, tout porte à croire que son enlèvement est lié à ses activités professionnelles de journalisme. Mérite-t-il de disparaître à cause de ses activités ?

Nous pensons que nous avons des lois qui organisent les modalités d’arrestation, de détention, de jugement de toute personne en conflit avec la loi dans notre pays, ce, quel que soit la gravité des faits à lui reprocher ! Nous pensons également que les journalistes où les autorités chargées de garantir nos droits et libertés sont tous soumis à la loi. Car, pour nous, l’État de droit est un État dans lequel, les autorités et les citoyens sont tous soumis au droit. A cet effet, nous pensons que tout changement dont le fondement n’est pas la Loi est à rejeter en démocratie. Nous n’oublions pas non plus le cas de Monsieur Aliou BAH qui pour nous est un prisonnier d’opinion.

Pour nous, la démocratie et l’État de droit dont le CNRD s’est engagé à rétablir le 05 septembre 2021 passe fondamentalement par le respect des droits et libertés de nos concitoyens dans leur diversité, dans le respect du pluralisme d’opinion et le pluralisme politique. »

Mosaiqueguinee.com

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