Insalubrité : les ZTT, une réponse à la gestion des déchets à Conakry

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Depuis 2020, Conakry a vu la création d’un réseau de Zones de Transit et de Tri (ZTT) pour faire face à l’encombrement croissant des déchets, notamment plastiques, dans la capitale guinéenne. Avec une production quotidienne moyenne de 0,603 kg de déchets par habitant, soit environ 485 291 tonnes de déchets plastiques annuels, la situation est préoccupante.

Conakry compte 16 ZTT, installées dans les différentes communes de Kaloum, Matam, Matoto, Gbessia, Tombolia, Ratoma, Lambanyi et Sonfonia. Ces zones ont été créées pour faciliter le tri et le traitement des déchets, dans le but de réduire leur impact environnemental.

Tri, recyclage et défis

À la ZTT de Kakimbo, Kouyaté Mamady, responsable du site, explique que la gestion des plastiques est cruciale pour éviter leur accumulation : « Les sacs plastiques sont extrêmement nocifs et causent des maladies respiratoires. Nous avons mis en place un système de tri à la source pour séparer les plastiques des matériaux organiques, ce qui facilite leur recyclage. »

Jeane Kolié, gérante de la ZTT de Nongo, décrit une opération quotidienne structurée : « Chaque matin, les tricycles déposent les déchets que nous trions avant traitement. Nous employons huit jeunes Léonais et recevons environ 25 % des recettes des déchets recyclés, le reste étant partagé entre les employés et les PME abonnées. Nous faisons face à des défis tels que le manque de matériel et le mélange inadmissible des ordures par certains. »

Bien qu’essentielles pour la collecte des déchets dans la ville, les ZTT rencontrent des obstacles financiers et logistiques. Chaque tricycle paie 10 000 GNF pour déposer les déchets, montant qui est partiellement alloué à l’entretien du site et au financement des communes. Cependant, les communes ne fournissent souvent pas le soutien matériel nécessaire, comme les équipements de protection.

Alhassane Camara, un collecteur de déchets, souligne la difficulté de sensibiliser les habitants et de maintenir le service malgré les prix variables des abonnements : « Nous essayons de convaincre les familles de s’abonner aux PME, mais c’est un travail difficile. Nous réduisons parfois les prix à 30 000 GNF, alors que dans d’autres familles, nous leur faisons payer 100 000 GNF », dit-il.

Selon Sékou Kéita, président de la coordination nationale des acteurs de l’assainissement de Guinée, malgré les efforts des ZTT, la gestion des déchets à Conakry reste insuffisante.

« La décharge principale, située à Darsalam, est saturée et mal entretenue, posant un risque environnemental et sanitaire important. Il est impératif d’améliorer l’infrastructure existante et d’explorer des solutions pour le traitement des déchets non recyclés, comme la conversion en énergie ou en carburant, une pratique courante dans d’autres pays. »

Il appelle l’État à transférer la gestion de la décharge à des entités compétentes. « Il n’y a pas de baguette magique pour cela, il suffit de mettre en place un bon planning et une politique d’entretien du matériel de travail », précise cet acteur de l’assainissement.

Bien que les Zones de Transit et de Tri jouent un rôle clé dans la gestion des déchets à Conakry, leur efficacité est entravée par des défis structurels et financiers. Pour que ces initiatives atteignent leur objectif, un soutien accru de l’État et une meilleure organisation sont indispensables.

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